"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
J'ai pioché la tendresse, la nostalgie, des saveurs et des images, des mots et des visages.
Un livre que j'ai picoré comme on savoure une boîte de chocolats sans savoir d'avance qu'elle sera le goût de la prochaine gourmandise.
Je me suis imprégnée de souvenirs d'enfance qui ne m'appartiennent pas, en me laissant guider avec légèreté et insouciance.
J'avais bien besoin de retrouver ce regard innocent, de m'émerveiller même si c'est avec mes yeux d'adulte qui en ont sans doute trop vu et trop entendu.
Ceci n'est pas un livre de Mathias Malzieu, l'un de mes enchanteurs préférés au monde, mais il a été conçu et dirigé par lui et il en garde indéniablement la touche magique.
Un livre multi-voix, dans lequel chaque personnalité raconte un souvenir de son enfance, une histoire, un poème qui la symbolise.
Ils sont Josiane Balasko, Aldebert, Cali, Magyd Cherfi, Justine Piluso, Olivia Ruiz et quelques autres encore…
De quoi muscler son "écologie émotionnelle" avec le merveilleux de l'enfance, temps d'insouciance et de rêves accessibles.
L'enchantement peut commencer.
Entre son frère abîmé, sa mère déprimée et son père, avec qui elle n’est jamais parvenue à communiquer, Zoé ne manque pas de sujets d'inquiétude. Serveuse l'été dans le salon de thé de son village, elle y retrouve très surprise Émilie, son ancienne petite voisine. Enfants, elles jouaient ensemble jusqu'à son déménagement brutal orchestré par une mère adorée et fantasque. Ce départ sans explication reste une énigme pour Zoé qui veut comprendre le passé.
Avec Nos mains dans la nuit, Juliette Adam aborde avec beaucoup de poésie et un style lyrique envoûtant l'amitié, l'amour non réciproque, le mal être et la fascination.
Ce roman est magnifique
Une si longue absence
Avec son second roman Juliette Adam replonge en enfance. Bouleversée par le retour d’Émilie, cette «meilleure» amie si fascinante et si mystérieuse, elle va tenter de comprendre comment sa vie s’est construite à l’aune de celle de sa voisine.
Pour parler de Zoé et d'Émilie, il vaut peut-être mieux commencer par dire quelques mots de leurs mères. Lisa avait 18 ans lorsqu'elle a fait la connaissance de Morgane. À compter de ce moment, les deux femmes ne sont plus quittées, même si leur parcours professionnel était bien différent. Elles ont trouvé une colocation dans un appartement situé dans une ville côtière de Bretagne et tandis que Lisa partait à Rennes pour y suivre des cours de journalisme, Morgane travaillait à Bricorama. Quand un homme est entré dans leurs vies respectives, elles ont trouvé deux pavillons qui se faisaient face. Mariage et enfants ont suivi. Et Zoé est née avec une semaine d'écart d'Émilie, dans le même hôpital. Les deux filles ont alors grandi ensemble, même si là encore, leurs personnalités étaient bien différentes. Pour Zoé, la fille et la mère ont quelque chose de fascinant, d’étincelant. «Elle portait une telle lumière en elle. J'avais l’impression qu’elle pouvait venir à bout des ténèbres les plus tenaces, éclairer les profondeurs, tenir à distance la noirceur. Morgane me faisait l’effet d’un ange qui errait sur terre depuis bien trop longtemps et qui pourtant n’arrivait toujours pas à s’en lasser. Elle me montrait qu’on pouvait vivre autrement, qu'un ailleurs était possible, sans même avoir à partir.» Ajoutons que l’aura d’Émilie gagne encore un intensité grâce à son don de voyance. Ses prémonitions s'avéraient souvent justes, annonçant le décès prochain d'une grand-mère ou encore la catastrophe de Fukushima. Mais au fil des jours les liens se distendent entre la première de classe et la marginale. Jusqu'à ce jour où, de retour de voyage, Zoé découvre un panneau «maison vendue» sur le pavillon d'en face et apprend que ses voisines sont parties «dans le sud».
Commence alors une longue période sans nouvelles. Malgré tous les efforts déployés par Zoé, elle n'entendra plus parler de son ami, ni de sa mère.
Et soudain, comme le chapitre initial nous l'a appris, Émilie est de retour, comme si elle avait toujours été là, retrouvant son ami dans le salon de thé où elle travaille régulièrement.
Juliette Adam rend parfaitement bien l'état d'esprit de sa narratrice, entre l'émerveillement et l'incompréhension. Elle sent qu'elle est manipulée, mais veut croire que leurs liens sont très forts. En fait, elle est aveuglée par un attachement qui vire à l'obsession, qui l'empêche de construire une vie qui ne tiendrait pas compte d'Émilie. Le tout sur fond de mystère, de ce trou noir – cette si longue absence – dont elle va tenter de comprendre la cause.
https://urlz.fr/hQYs
Je suis très attirée par les primo-romans car ils sont souvent empreints de fraîcheur, ils ouvrent une porte sur un monde à découvrir, ils apportent un vent de nouveauté. Malheureusement, je n'ai rien retrouvé de tout cela dans ce premier roman de Juliette Adam et je me suis forcée à aller jusqu'au bout de ce pensum par respect pour cette auteure de 18 ans.
Les personnages (Etienne, 25 ans, gauche, timide, maladroit, asocial et Chloé, étudiante, fantasque, imprévisible, mal dans sa tête, asociale également) auraient pu être attachants mais leur mal-être, leur colère contre leur vie, contre la vie en deviennent étouffants.
L'omniprésence de "putain, chier, merde...censés exprimer de fortes émotions m'a très vite agacée malgré une belle plume par moments.
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