"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Franny Glass, sœur de Zooey, étudiante dans une université de prestige et goutant au théâtre en aimant s’y produire sur scène, se montre soudainement désenchantée de tout et dit être écœurée par l’égocentrisme du monde.
Dans la première partie, elle va rencontrer son petit ami Lane pour passer le week-end du match avec Yale. Avant de s’y rendre, ils iront au restaurant et c’est là que Lane, brillant étudiant féru de littérature, va se rendre compte du changement de comportement de Franny qui, dès son arrivée à la gare, s’est mise à attaquer tout ce qu’il disait et tourner ses idées en dérision.
Très pâle et sans appétit, elle s’excusa pour se rendre aux toilettes où là, elle sortit un petit livre de son sac et le serra contre elle en murmurant des mots silencieusement.
De retour à table, Lane lui proposa son mouchoir car elle était en sueur mais elle préféra trouver ses propres kleenex et c’est en vidant son sac sur la table que Lane vit le petit livre qui attisa sa curiosité. Elle expliqua qu’il s’agissait d’un bouquin pris par hasard à la bibliothèque qui s’appelle « Le chemin du pèlerin» racontant l’histoire d’un paysan russe cherchant à savoir ce que la Bible veut dire par l’homme qui doit prier tout le temps sans jamais s’arrêter. Il se met à traverser la Russie en espérant trouver quelqu’un qui saura lui expliquer jusqu’à sa rencontre avec un starets qui lui parle d’un ouvrage intitulé le Philokalia, une méthode de prière absolument incroyable qu’il enseigne à tout le monde sur son chemin.
De plus en plus pâle, Franny finit par s’évanouir dans la salle de restaurant.
Bref, c’est ainsi que Franny se retrouve sous une emprise mystique, la faisant abandonner le théâtre et ses études, la rendant anémiée et désintéressée de tout sinon psalmodier en continu une prière avec des mots inaudibles.
De retour à New York, elle inquiète sa mère ex-danseuse étoile et Zooey, son frère acteur professionnel, qui vont à leurs façons, essayer de la sortir de sa léthargie en la raisonnant et en l’entourant, bien que la mère doit aussi faire face à l’insolence de son fils marquant l’écart des générations entre parents et enfants.
J.D. Salinger va occuper son texte en deuxième partie par une très longue discussion entre la sœur et le frère qui aura le plus grand mal à faire passer ses idées auprès de sa cadette hermétique, grognonne et butée mais finira en toutes dernières lignes à la sortir de son enfermement après multiples échanges sur la signification de la prière à Jésus en posant la question qui taraude l’écrivain lui-même, de savoir comment vivre face à l’égoïsme et l’égocentrisme dans le monde.
Texte assez complexe mais dont j’ai surtout apprécié le style d’écriture aux descriptions cinématographiques, vivifié par l’apport de nombreux dialogues denses et riches de réflexion servis par une modernité de langage qui en fait la fluidité de la lecture.
Salinger, je le connaissais dans la chanson d’Indochine, mais quelle belle découverte en lisant son livre phare, grand classique de la littérature américaine : L’attrape coeur !
Dans ce roman, le narrateur est Holden Caulfield, un adolescent de 17 ans qui vient d’apprendre son énième renvoi du collège. Il n’ose pas rentrer tout de suite chez lui, dans sa famille aisée de New York, alors il vagabonde et brave tous les interdits durant quelques jours.
Le style peut paraître déroutant de premier abord: il écrit comme il parle, avec un langage familier adolescent. Je salue au passage le traducteur, qui a dû s’amuser avec les « ça me tue », les « bicause », « le môme », « et tout… ». Ce livre a dû détonner quand il est sorti en 1951.
C’est un plaidoyer pour la compréhension des adolescents et on comprend que Salinger parle de sa propre adolescence, avec une vision très moderne pour son époque. Finalement, les pensées des « ados » sont toujours les mêmes de nos jours : un jugement des adultes sans complaisance, la sensation d’une grande solitude, une sensibilité à fleur de peau et une immaturité désarmante. Sans parler de l’envie constante de braver les interdits !
Holden Caulfield est extrêmement touchant car il est généreux et plein d’amour pour sa famille. Il m’a émue avec sa fragilité et sa vision désabusée du monde. Il m’a aussi beaucoup fait rire avec ses questions existentielles. Car finalement, où vont les canards du lac de central Park quand l’eau est gelée l’hiver ?
Traduit par Annie Saumont chez Robert Laffont.
Ce qui m'a sauté aux yeux dès la première page de ce roman paru en 1951, c'est le langage désuet, comme dans J'irai cracher sur vos tombes : fumasse, extra, sensas', poilant, flanquer à la porte, se fendre la pipe, furax… Je trouve ça amusant, tellement hors du temps que ça m'a instantanément immergée dans l'époque.
Holden Caulfield se fait renvoyer pour manque de résultats juste avant Noël, de l'établissement dans lequel il étudiait. On sent un garçon perdu, qui n'arrive pas à s'intéresser à ce qu'on tente de lui enseigner. Il trouve les adultes pénibles, moralisateurs, infects… En réalité, à seize ans il ne se sent plus vraiment enfant, quoique par moment… et pas encore aussi assommant qu'un adulte. le cul entre deux chaises donc.
En fait, Holden Caulfield est un adolescent désœuvré qui ne sait pas ce qu'il veut, qui fait et dit n'importe quoi et le regrette souvent mais trop tard, qui ment beaucoup et se sent triste et déprimé. En bon ado qui se respecte, il est catégorique et manichéen. Tous des crétins, tous nuls, sales, moches, sauf sa sœur et ses frères.
À cause de son renvoi du collège, il décide de fuguer à New-York et on le suit dans ses tribulations et les nombreuses rencontres qu'il fait. Et là je vais être dissonante par rapport à la plupart des avis plutôt dithyrambiques, je l'ai trouvé rasoir (pour reprendre une expression de l'époque). Je me suis pas mal ennuyée, j'ai trouvé cette errance d'un ado à côté de ses pompes pas passionnante. Il exagère tout et se fait pas mal de films, mais ça, ça doit être la chose la plus intemporelle du monde à cet âge là. Et je l'ai trouvé ennuyeux, avec ses idées à l'emporte pièce, ses avis hyper négatifs sur tout et tout le monde. Il n'y a vraiment que quand il parle de sa petite sœur et de ses frères qu'il respire l'amour et l'admiration. J'ai aimé ces moments là.
Bref, il m'a un peu soûlée le môme Holden. Je me suis demandé s'il était bipolaire ou stupide, voire complètement abruti, ou peut-être génie incompris… Je n'ai pas été touchée par la grâce (oh le grand mot) car les gens négatifs, pour moi, sont des boulets qui vous tirent vers le bas. Néanmoins, c'est un livre qui fait avancer avec Holden car il a réussi à me faire rire, à force, avec son côté critique totalement excessif et injurieux envers tout le monde. On finit par le cerner un peu mieux au fil du roman et on se dit qu'il est surtout malheureux. En fin de compte c'est une histoire qu'on n'a pas envie de lâcher, on ne peut qu'aller au bout. Pourtant je persiste, je n'ai pas vraiment aimé…
un classique incontournable
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