"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L'histoire
En 1994, fuyant l'agitation parisienne, Julien s'installe dans le Périgord pour écrire un roman. Il croit tenir son sujet avec Gilberte de Montastruc, dernière châtelaine de son village d'adoption. Pourtant, les habitants semblent réticents à évoquer cette actrice qui, sous l'Occupation, se réfugia dans la région. Pour les uns, cette séductrice a collaboré avec l'ennemi ; pour les autres, elle fut une résistante et une bienfaitrice.
En cherchant la vérité, Julien rompt un statu quo maintenu depuis l'après-guerre. Peu à peu, de tragiques événements sont dévoilés. Au coeur des faits tus pendant cinquante ans, il y a ce qui s'est passé dans le champ des Martyrs. Quel mystère dissimule-t-il pour que certains villageois soient prêts à tuer pour le protéger ? Un secret qui verrouille les consciences, un village muré dans son silence.
Mon avis
Un roman noir construit autour d'un fait réel occulté des mémoires périgourdines. Pour nous dévoiler cet épisode dramatique de la seconde guerre mondiale, l'auteur prête sa plume à un personnage de fiction, romancier parisien, qui s'installe dans un petit village de Dordogne où tous se connaissent depuis plusieurs générations. Une succession de flash back entre 1944 et 1994 nous permet de comprendre la spirale des événements qui va conduire les villageois à se venger -après la Libération- des exactions des nazis sur des prisonniers de guerre allemands.
L' écriture fluide, les recherches documentaires et le regard réflexif font de ce roman une lecture enrichissante et passionnante.
C'est avec ce roman captivant qui lie habilement le passé et le présent, qui explore les fractures d'une mémoire collective façonnée par la guerre et le silence, que je découvre la plume de Jean-Luc Aubarbier dans son roman "Le champ des martyrs".
Au cœur de cette histoire, nous découvrons Julien, un écrivain fuyant l'agitation parisienne, qui se retire dans le Périgord pour écrire un roman. Sa curiosité le pousse à s'intéresser à Gilberte de Montastruc, une figure énigmatique de l'histoire locale, dont la réputation controversée hante les habitants du village.
L'intrigue se construit autour d'un paradoxe déconcertant, Gilberte est autant célébrée comme résistante que vilipendée comme collaboratrice. Ce double visage de la châtelaine exalte des souvenirs contradictoires et suscite des tensions sous-jacentes au sein du village. À travers la quête de Julien, Jean-Luc Aubarbier éclaire un univers où le passé continue d'exercer son écho dans le présent, rappelant que les blessures de l'histoire ne s'effacent jamais complètement.
J'ai aimé la capacité de l'auteur à tisser un récit où le suspense et la tension montent progressivement. Chaque page tournée me rapprochant un peu plus du champ des martyrs, ce lieu enfoui sous les non-dits et les rancœurs, prêt à révéler des vérités qui semblent dangereuses à partager.
Dans ce roman, on est entraîné non seulement par l'intrigue, mais aussi par l'émotion palpable qui se dégage des personnages. Chacun d'eux porte en soi une part de l'histoire, reflet des enjeux moraux et des dilemmes auxquels ils ont dû faire face.
Jean-Luc Aubarbier a brillamment réussi à me captiver avec ce roman, inspiré d'une histoire vraie. Ce livre, riche en émotions, offre une profonde réflexion sur le poids des secrets.
Genre : Roman historique régional
Avis : IMPORTANT
Lu en format Poche
Quand un roman est une page d’histoire…
Yohann, Haïm, Sarah et d’autres jeunes ont fui l’Allemagne nazie pour se réfugier en France dans une ferme-école, avant de rejoindre la Palestine. Les habitants de Nazareth, près de Brive, après un accueil glacial, vont les accepter sauf Albert Malaterre, sous-préfet, qui les poursuivra de sa hargne durant les années de guerre. D’autant plus que son fils aime l’une des réfugiés. Que deviendront-ils ? Sortiront-ils vivants de ces années de guerre durant lesquelles la Milice les traque ?
Quelle immersion tragique au plus près de l’histoire réelle de ce seul kibboutz français, magnifique expérience humaine que l’auteur nous fait vivre au jour le jour avec les difficultés et les enthousiasmes. Il nous accompagne aussi dans la lente montée du nazisme d’abord en Allemagne, ensuite en France au fur et à mesure de l’emprise des allemands sur les esprits des habitants des territoires ruraux.
J’ai croisé les gens courageux, impliqués dans la Résistance à travers des actions sans importance mais tellement réconfortantes pour les soldats comme la confection de Nénette et Rintintin ; j’ai rencontré Edmond Michelet, Résistant, sur ses terres. J’ai surtout vu à l’œuvre la camaraderie et le courage de jeunes promis à la mort et qui ne pensaient qu’à vivre, la détermination des humbles pour les protéger et la duplicité des autres.
Suivre les réfugiés juifs et alsaciens dès 1939 et garder au roman une fraîcheur et une exaltation régénératrices n’étaient pas choses aisées mais la connaissance et l’amour du territoire de l’auteur ont donné une amplitude émotionnelle d’une intensité remarquable.
Ce livre se lit en apnée tellement l’histoire est absorbante et l’espoir de voir les jeunes survivre au chaos et à l’horreur, illusoire. Sans mots qui choquent, juste avec les faits du quotidien et les évènements que l’on connait, on comprend combien est important pour les juifs de trouver leur terre.
Je remercie Virginie et les éditions de Borée pour m’avoir permis de découvrir encore un pan de notre histoire que je ne connaissais pas. Je vous invite à en faire autant, vous ne le regretterez pas, hier éclaire toujours un peu aujourd’hui.
Nous voilà en Dordogne, en 1994; un journaliste, lassé de sa vie parisienne, s'installe dans le Périgord; en voulant acheter un terrain adjacent à sa propriété pour y construire une piscine, le Champ des Martyrs, il s'aperçoit que les villageois cachent des secrets. Le meurtre d'un allemand installé dans le village, qui enquêtait sur les soldats allemands morts au cours de la deuxième Guerre Mondiale afin de les identifier et de rendre leurs restes aux familles et l'arrivée de Greta, proche du défunt, vont mettre au jour de bien terribles faits.
L'auteur alterne le récit en 1994 avec des flash-back en 1944 alors que le village a été le théâtre d'un terrible drame.
Nous sommes plongés dans un roman dit de "terroir" avec un arrière-plan historique fort bien documenté. En effet, l'auteur s'appuie sur des faits réels s'étant passés dans un autre village, au nord de Bergerac mais ses personnages sont pure fiction. Il sait retranscrire avec talent cette période terrible où se sont affrontés non seulement les Français et les Allemands mais aussi les Français entre eux (les résistant gaullistes et les résistants communistes). Il sait aussi donner du rythme à son roman, en particulier à partir du meurtre de 1994; les découvertes et les révélations sur 1944 s'accélèrent alors.
Ce roman est un hommage au Périgord de la Deuxième Guerre Mondiale et à ses nombreux maquis qui ont résisté courageusement; c'est aussi une ode sympathique à son bien-vivre et à sa gastronomie roborative dont les descriptions font venir l'eau à la bouche mais l'auteur ne cache cependant pas un côté plus sombre, celui du rejet des étrangers.
Le style est fluide, le fonds historique est bien documenté (ce qui m'a permis, par exemple, de découvrir Otto Abetz), sans être écrasant ce qui permet de passer un très bon moment de lecture. Cela a aussi été l'occasion de découvrir un auteur qui en est à son 31ème livre et dont je n'avais jamais entendu parler.
#LeChampdesMartyrs #NetGalleyFrance
Il n'y a pas encore de discussion sur cet auteur
Soyez le premier à en lancer une !
"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L'auteur se glisse en reporter discret au sein de sa propre famille pour en dresser un portrait d'une humanité forte et fragile
Au Rwanda, l'itinéraire d'une femme entre rêve d'idéal et souvenirs destructeurs
Participez et tentez votre chance pour gagner des livres !