Entrons "Dans l'intimité de la communauté indienne, vu du côté féminin" ...
Entrons "Dans l'intimité de la communauté indienne, vu du côté féminin" ...
Nikki cherche désespérément à trouver un travail pour être totalement indépendante et ne pas la honte de revenir vivre chez ses parents. Alors qu'elle consulte les annonces pour trouver un mari à sa soeur, elle tombe sur une offre pour animer un club d'écriture. Loin d'imaginer qu'elle va se retrouver face à des femmes veuves, indiennes quasi illettrées, soumis au tradition ; ce club va prendre une tournure qu'elle était loin d'imaginer.
En voici un roman qui détend, drôle, enjoué qui nous fait prendre conscience du poids des traditions au delà des frontières, du regard de l'autre, du quand dira t on, des jugements mais aussi la solidarité.
L'écriture est fluide, vive et porte ce roman qui se lit avec entrain un sourire au coin des lèvres. Un livre qui libère la parole des femmes et laisse libre court à leur pensées les plus intimes, globalement dans la oie et la bonne humeur.
Un vrai bon moment de lecture.
Même si le titre prête à sourire, j’avoue que j’étais intriguée ! Et puis j’avais envie de sortir de ma zone de confort et surtout j’aime les livres qui parlent des femmes à travers le monde, donc je n’ai pas hésité une seconde et il a rejoint ma PAL… Même si j’ai mis quelques mois avant de l’en sortir…
Sous couvert d’une histoire banale, l’auteur aborde des sujets forts et engagés. Même si le féminisme est très présent, la communauté visée est assez méconnue pour que cela soit une révélation et une découverte de mœurs différentes de celles que nous connaissons en Europe.
Une communauté indienne, à Londres, qui oscille donc entre modernisme et tradition… Quelle place ont ces femmes qui vivent dans une communauté traditionnelle et rétrograde où elles n’ont que très peu d’espace d’expression ? Pour peu que l’on s’intéresse aux différentes cultures, on s’aperçoit vite que le schéma reste identique sur beaucoup d’aspects et cela quel que soit le coin du globe.
L’auteur, aborde non seulement la place de la femme, mais surtout la place de celle-ci une fois qu’elle est veuve et j’ai trouvé ce parti pris très intéressant. En effet, les femmes ne sont que fille de… Femme de… Mère de… Et cela trouve son pendant dans beaucoup de communauté.
Plusieurs points de vue sont abordés à travers plusieurs personnages, tous aussi bien construits les uns que les autres. On s’attache facilement à ces femmes et on fait également un parallèle avec certaines histoires glanées au gré de nos lectures ou de nos pérégrinations.
L’opposition entre modernisme, avec Nikki, née en Angleterre et ces femmes veuves qui vivent avec leurs traditions est savamment abordée sans jamais tomber dans le voyeurisme, malgré la gravité du sujet, l’humour est palpable tout en finesse et surtout empreint de réserve.
On se prête à sourire et on se dit qu’en fin de compte, qu’aux quatre coins du monde, les femmes ont le même genre d’humour… Le côté cérébrale n’est jamais loin, alors même que ces femmes, certaines du moins, ne savent ni lire ni écrire… La transmission orale se fait très bien et l’imaginaire fait le reste…
Ces veuves exclues, de la vie, de par leur statut, n’en demeurent pas moins des femmes dont les désirs sont identiques à ceux des femmes « modernes ». Les fantasmes ne sont pas différents, peut-être plus exacerbés de par la frustration à laquelle elles sont imposées…
L’auteur leur accorde une place prépondérante, mais n’en exclue pas pour autant les hommes… Qui pour beaucoup sont dépeints d’une manière lucide avec cette volonté de maintenir les traditions, leur permettant d’avoir toujours la main mise sur une communauté qu’ils ne souhaitent pas voir évoluer…
L’accent est mis sur les injustices faites aux femmes, mais aussi à certains hommes, qui tentent de trouver leur place entre modernisme et tradition. Une histoire qui bouleverse tant elle est criante de vérité.
Une histoire qui va bien au-delà d’un simple club d’écriture, d’alphabétisation…
J’ai retrouvé ces instants de complicité, que j’ai connu enfant, dans un monde de femmes où l’homme n’avait que peu de place. Ces instants où les langues se délient et s’expriment pour parler de ses désirs les plus enfouis… Ces instants qui m’ont fait grandir et m’ont marqué de par la joie qui s’en dégageait. J’ai grandi en Tunisie (même si on ne peut pas comparer la place de la femme) et j’ai souvent vécu des soirées entre femmes et je me suis souvenues de la liberté d’expression de certaines et de ces moments de fous rires, que moi petite fille je ne comprenais pas… Mais qui m’ont construite en partie et m’ont surtout guidé dans certains choix de vie…
Le choix… La femme a-t-elle la possibilité de choisir ? Ou doit-elle provoquer les choses pour choisir sa vie ? On a souvent l’impression que c’est une lutte entre homme et femme… Alors même que cela doit-être un désir de vivre ensemble dans un respect mutuel… Peut-on s’affranchir du conditionnement de notre éducation ?
Un livre qui semble drôle, qui fait sourire, puisqu’il y a bien quelques passages érotiques, qui aborde des sujets graves, mais surtout des sujets qui nous poussent à réfléchir… Comme quoi les choses passent beaucoup mieux avec l’humour…
Un message fort, sous couvert de légèreté et d’histoires érotiques, qui met en exergue la place de ces femmes qui deviennent complètement transparentes, une fois que le mari a disparu. Une lecture tout en profondeur, avec un vrai sujet de société que j’ai beaucoup aimé !
A travers les voix de ces femmes fières, qui assument leur statut et leurs désirs, Nikki trouvera son équilibre entre tradition et modernisme pour enfin suivre sa route.
Balli Kaur Jaswal signe ici son troisième – les deux premiers non publiés en France – qui oscille entre gravité et légèreté, avec une sincérité déconcertante elle dépeint les femmes tiraillées entre traditions et désirs.
Nikki vit de petits boulots depuis qu'elle a abandonné ses études de droit. Elle s'était contentée jusque là de travailler dans un bar, mais décide de diversifier ses activités quand elle tombe sur une annonce pour un club d'écriture à Southall. Jeune femme sikhe émancipée après avoir été élevée par des parents assez traditionnels, elle est bien loin de se douter de l'aventure dans laquelle vont la plonger ces "cours d'écriture". A l'initiative de quelques veuves surprenantes, ce cours d'écriture va devenir un lieu de partage, d'émancipation et de rédemption pour toutes les femmes pendjabies.
Véritable plongée dans le monde coloré de Southall, ce Pendjab miniature reconstitué au coeur de Londres, ce livre est incroyablement dépaysant. J'y ai retrouvé le Londres que je connaissais bien avec ses bars sombres et étouffants et ses métros surpeuplés, et puis j'ai découvert une nouvelle partie de cette ville, un quartier à part où l'Occident n'a pas droit de cité, où la modernité n'a pas encore percé, un lieu où les traditions sont préservées, un lieu où on ne sert que du dahl et des jalebis et où on ne boit que du chai. Au-delà du côté folklorique de ce quartier, l'auteur en fait ressortir les contradictions, les limites et les aberrations. Elle nous fait entrer sans plus de cérémonies dans l'intimité des femmes de la communauté pendjabie, dans leur quotidien de maîtresses de maison au service de leurs maris - et dans la solitude extrême des veuves qui n'ont pas su retenir leurs époux. Chaque instant que Nikki passe en présence de ces femmes ne fait que mettre en valeur leur exclusion, leur immobilité sociale, leur soumission - en comparaison, la jeune fille est incroyablement libre et moderne. C'est un combat constant entre Occident et Orient, entre tradition et modernité, entre hommes et femmes, un combat qui se joue à coups d'histoires érotiques et de rassemblements secrets.
Entraînée par sa curiosité naturelle, Nikki se pourra pas s'empêcher de s'immiscer dans les histoires sordides de la communauté, ces histoires de jeunes filles sacrifiées pour l'honneur, pour préserver leur famille de l'opprobre. le club de lecture n'est que la face immergée de l'iceberg, une image simplifiée du carcan imposé aux femmes pendjabies, une façon amusante d'aborder le sujet et d'amener le lecteur à s'intéresser aux drames entraînés par ces traditions ancestrales dépassées. Habilement, l'auteur nous montre les conséquences désastreuses d'une culture aussi inflexible, en alternant humour et faits glaçants, rendant le récit absolument passionnant.
Une belle lecture, réaliste et décomplexée, intelligente et sensible, avec un message d'avenir pour toutes les femmes en quête d'indépendance.
Je souhaite vivement remercier les éditions Belfond et plus particulièrement, Carine Verschaeve de m’avoir offert l’opportunité de participer au Book Club Le Cercle Belfond ce 8 juillet. Ce fût mon premier book club mais j’espère, pas mon dernier. J’ai réellement apprécié ce moment de partage avec d’autres lectrices. Il m’a permis de réaborder certains aspects du livre différemment car chaque lectrice se forge sa propre opinion de l’histoire. Ce fut enrichissant de partager cette expérience autour d’un si chouette livre, qui est un de mes coups de cœur de l’année.
Roman au titre assez curieux et coquin, je l’avais découvert lors de sa présentation dans le book club de l’actrice Reese Whiterspoon via Instagram. Lorsque Le Cercle Belfond a proposé un concours afin de le recevoir à domicile et de participer à son book club, j’ai plongé sur l’occasion car il avait titillé ma curiosité.
On y découvre Nikki, jeune femme sikh de Londres dont la vie professionnelle est au point mort depuis l’arrêt de ses études de droit, au grand dam de ses parents. Venant d’une communauté encore très traditionnaliste dans ses valeurs, Nikki détonne par ses choix féministes et son indépendance. Alors que sa sœur Mindi cherche désespérément un mariage arrangé, Nikki découvre au temple, une offre d’emploi pour ce qu’elle croit être, un cours d’écriture. Et si c’était enfin l’occasion de changer de vie pour elle ? Que va-t-elle réellement découvrir avec ses nouvelles élèves ?
Je n’en dirai pas plus car ce livre offre de nombreuses surprises que j’ai apprécié découvrir au fil des pages. En plus de ces surprises, on se plonge dans un roman engagé, dans lequel on découvre la communauté penjabie de Londres et sa confrontation perpétuelle entre les valeurs traditionnelles et l’envie de liberté de ses membres (surtout, féminines).
C’est vrai que j’ai parfois été estomaquée par la façon dont ces femmes avaient de réagir face aux décisions de leurs époux, face à la violence physique et/ou verbale dont elles étaient victimes, surtout qu’en soit Londres est si proche de nous. Mais les poids des valeurs parfois rétrogrades et de la tradition sont tellement lourds que cette vie dans une capitale « européenne » ne s’écarte que très peu de celle au pays. Honneur et importance de la famille sont indissociables, malgré parfois le caractère rétrograde que cela peut faire peser sur des jeunes filles qui ne souhaitent vivre que comme les autres.
Les personnages sont particulièrement attachants dans ce livre et il me fut difficile de les quitter. Ne vous effrayez pas des prénoms indiens, car l’auteure saura vous les décrire et les forger dans l’histoire de telle façon que vous pourrez les visualiser mentalement au fil du récit.
Comme vous pouvez le constater, j’ai vraiment aimé cette histoire aux senteurs si chaudes et orientales. Derrière ce titre assez « loufoque », les thèmes sont forts et encore si présents quotidiennement : la place de la femme dans la société ; le combat que certaines femmes mènent face à une société si patriarcale et machiste parfois ; le fait que pour certains, la vie d’une fille/femme vaut moins que celle d’un homme, les crimes d’honneur, …. Même si ces thèmes durs font encore échos à l’actualité, Balli Kaur Jaswal a su saupoudrer son récit d’un humour caustique et d’une tendresse si attachante.
Je ne peux donc que vous conseillez de choisir ce livre pour le mettre dans vos valises cet été. Loin du livre feel-good simpliste qu’on pourrait supposer par ce titre à rallonge et léger, il vous occasionnera, j’en suis certaine, un réel coup de cœur assuré !
blog : http://musemaniasbooks.blogspot.com/2018/07/le-club-des-veuves-qui-aimaient-la.html
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