"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Sud de l'Espagne, seconde moitié du XVIe siècle.
Terrible époque où on était obligé d'être chrétien, même pour les musulmans qui avaient l'obligation de se convertir, de connaître les prières, de manger du porc et d'assister à la messe.
Mais chacun des deux camps est convaincu d'aimer le seul vrai dieu.
Pendant deux cents ans, les musulmans d'Espagne ont subi le terrible joug des chrétiens.
Énormément de sentiments de colère m'ont assaillie à la lecture de ce roman.
La guerre de religion, au nom de croyances où ne pas tuer fait partie des préceptes, pourtant les chrétiens et les musulmans s'entre-tuent.
La religion domine tout et prend le pas sur le respect de la vie.
Cette époque fait l'apologie de la masculinité à outrance avec le désir de garçon à chaque naissance, où la soumission des femmes est totale.
La vente des prisonnières du camp adverse comme esclaves, avec l'humiliation et le viol quasi systématique comme mode de fonctionnement, y compris sur des fillettes est la règle.
En lisant ce roman, mon cœur a fait du yoyo. Je suis passée par tous les sentiments, négatifs bien sûr puisqu'il se passe à une époque où le degré de civilisation n'était pas assez élevé pour empêcher la barbarie d'exister sans retenue.
L'auteur prend totalement parti pour les musulmans contre les "méchants" chrétiens. Et, bien que la répression et les exactions que les Maures ont subies soient une réalité, j'ai trouvé cette façon de présenter les choses un peu manichéenne par moments. Cela dit, la chrétienté a été d'une hypocrisie et d'une cruauté sans limite à l'égard de tous les peuples de la Terre pendant des siècles.
La fidélité à leur croyance leur permet de tout endurer, telle Fatima qui accepte, au nom de la religion, les épreuves terribles qu'elle a déjà subies, bien avant ses quinze ans, et Aïcha qui refuse qu'on la délivre de son époux totalement ignoble, car c'est le choix d'Allah et qu'elle se doit de le respecter.
Hernando, fruit du viol de Aïcha, la Mauresque musulmane, par un prêtre, tantôt détesté ou aimé, va traverser cette époque extrêmement violente dans la douleur et les tragédies, mais aussi l'amour d'une vie, que le destin s'acharne à malmener.
L'auteur nous entraîne dans un tourbillon de vies douloureuses et passionnées, où la foi domine ainsi que la bêtise et la perfidie trop souvent. C'est extrêmement bien documenté, foisonnant de descriptions, que ce soit sur la religion, l'histoire du pays, l'architecture, la géographie.
On suit l'histoire de personnages attachants ou haïssables avec des rebondissements du début à la fin dans cette époque où la monstrueuse Inquisition était toute-puissante.
Il y a quelque chose de déchirant dans cette superbe fresque historique, où l'on voit toute l'étendue de la violence, inhérente à la nature humaine.
J'aurais voulu pouvoir lire ce roman riche en émotions d'une seule traite tellement il m'a passionnée et appris beaucoup de choses sur le XVIe siècle Espagnol.
La vie d'Arnau Estanyol, au 14e siècle à Barcelone, est intimement liée à la construction de l'église Santa Maria del Mar. Il y cherche refuge, il y travaille, il la finance, et dans les moments cruciaux de sa vie c'est encore auprès de l'église et de sa vierge qu'il trouve des réponses.
Car la vie d'Arnau est pleine de rebondissements, des miracles et des drames qui fondent le parcours d'un homme pas tout à fait ordinaire.
De l'homme ou de la ville, on a parfois du mal à savoir qui est le personnage principal. Ce récit est servi par une écriture fluide, sans effets sentimentalistes, qui décrit de la même façon catastrophes et événements heureux, comme des étapes de la vie. C'est cette écriture qui m'a donné du mal pour entrer dans le roman au début, et qui finalement a fait que je ne pouvais plus le lâcher sur la fin !
Et une fois terminé le pavé (800 pages tout de même), je me sens un peu triste de quitter ces personnages, mais grandie par leur rencontre ; et surtout impatiente de redécouvrir Barcelone à travers leurs yeux !
Il s’agit d’un gros livre. Un très gros livre : en édition de poche, il fait tout de même 809 pages. Mais ce sont 809 pages d’aventure, de suspense, d’espoir, de tristesse, parfois.
Il y a d’abord une dimension historique : les descriptions de la Barcelone du XIVe siècle, de son ghetto juif, de la construction de la cathédrale sont extrêmement précises – l’auteur a, d’après la notice, travaillé à cet ouvrage pendant 10 ans… -, de même que celle des tensions, voire des violences à l’encontre des juifs.
Et puis il y a ces tailleurs de pierre, dont la motivation, l’abnégation, le courage sont tout simplement sidérants : ils sont l’humanité même.
J’ai adoré suivre l’histoire de Bernat et d’Arnaud, qui s’étale sur une période de 46 ans (Bernat, qui a 27 ans au début du livre, en a 63 lorsque le roman se termine). J’ai tellement aimé que j’ai lu le roman suivant d’Ildefonso Falcones, Les révoltés de Cordoue, dont je parlerai un autre jour…
Un livre passionnant. L'histoire d'Arnau Estanyol, fils de paysan au parcours tumultueux sur fond de construction de cathédrale est bluffante. L'homme n'est pas bâtisseur comme dans "Les piliers de la terre" de Follet, mais il participe à l'édification de l'église par sa richesse. Devenu héros national, il nous entraîne dans cette Catalogne indépendante, bravant les guerres, les maladies et même l'Inquisition. Un roman historique qui nous fait découvrir l'Espagne à l'époque médiévale. De plus, un beau roman d'amour
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