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Hernan Diaz

Hernan Diaz
« Est-ce que la question de la nationalité importe encore quand on arrive nulle-part ? J'ai été un étranger toute ma vie. Je suis né en Argentine, que j'ai quittée à deux ans pour la Suède, suivi d'un bref retour en Argentine, avant de partir pour Londres, puis New York où je vis depuis vingt an... Voir plus
« Est-ce que la question de la nationalité importe encore quand on arrive nulle-part ? J'ai été un étranger toute ma vie. Je suis né en Argentine, que j'ai quittée à deux ans pour la Suède, suivi d'un bref retour en Argentine, avant de partir pour Londres, puis New York où je vis depuis vingt ans. C'est une question qui me tient à coeur. » Auteur d'un essai - Borges, between history and eternity -, Hernán Diaz est aujourd'hui directeur-adjoint de l'institut hispanique de la Columbia University. Au loin est son premier roman.

Avis sur cet auteur (18)

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    Couverture du livre « TRUST » de Hernan Diaz aux éditions Picador Uk

    Les Lectures de Cannetille sur TRUST de Hernan Diaz

    « L’argent est fiction ». Pas seulement en tant que convention basée sur la confiance, mais aussi parce qu’il donne à ceux qui le détiennent le pouvoir de « tordre la réalité autour [d’eux] ». Dans ce second roman virtuosement construit qui lui a valu le prestigieux prix Pulitzer, l’auteur...
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    « L’argent est fiction ». Pas seulement en tant que convention basée sur la confiance, mais aussi parce qu’il donne à ceux qui le détiennent le pouvoir de « tordre la réalité autour [d’eux] ». Dans ce second roman virtuosement construit qui lui a valu le prestigieux prix Pulitzer, l’auteur américano-argentin Hernan Diaz se joue des mirages de l’argent, dénonçant ses mensonges hypnotiques – « Trust » : aie confiance, susurrait le serpent Kaa à Mowgli – et la mystification du Rêve américain.

    Nous sommes à Wall Street dans les années 1920, avec pour toile de fond la croissance et l’insouciance des Années folles, leur folie spéculative et, finalement, le krach boursier de 1929. Méprisant l’industrie et le négoce pour leur préférer la finance, la magie des chiffres et la fascination de l’argent, Benjamin Rask investit en bourse l’intégralité de l’immense fortune bâtie dans le tabac par les précédentes générations de sa famille. Son habileté est telle qu’il réussit même à profiter du krach pour s’enrichir encore, laissant son épouse Helen jouer les bonnes fées à travers ses oeuvres de bienfaisance et son mécénat pour la musique. Mais, gravement malade, Helen meurt dans un établissement de soins en Suisse.

    Cette histoire, Hernan Diaz va nous la raconter quatre fois, en quatre parties au style très différent présentant chacune la version de quatre personnages. La première prend la forme d’un roman à clés écrit peu après la mort d’Helen et dans la tradition de l’époque par un certain Harold Vanner. L’écrivain a-t-il, à des fins romanesques, pris des libertés avec la réalité ? Toujours est-il que son ouvrage diverge sensiblement de la version présentée ensuite, un manuscrit encore en chantier intitulé « Ma vie » et rédigé à la première personne, non sans froide infatuation, par le grand financier lui-même, de son vrai nom Andrew Bevel. Il faut attendre la troisième partie pour comprendre que cette ébauche de texte a en réalité été écrite sur commande par Ida Bartenza, alors une jeune femme, qui revient de nos jours sur la genèse de cette biographie et sur ses questionnements quant au vrai visage des Bevel. Devenue écrivain à succès, elle mène l’enquête. Sa découverte du journal oublié et quasi illisible de Mildred Bevel nous livre un ultime point de vue, elliptique et frappé au coin de la maladie, mais qui renverse pourtant l’échafaudage du récit en le faisant apparaître sous un prisme totalement nouveau.

    Ces quatre narrations à la fiabilité d’évidence discutable laissent entrevoir les processus de mystification à l’oeuvre, non pas seulement dans la constitution des mémoires individuelles, pleines d’approximations et de partis pris, mais aussi à l’échelle de la mémoire collective, celle qui enregistre le sens de l’Histoire. Critique de l’histoire des Etats-Unis, d’une finance déconnectée de la réalité économique, d’un dieu argent qui a trouvé « sa ville sainte » à Manhattan et sa religion dans le Rêve américain, cet ouvrage protéiforme qui multiplie les narrateurs et les points de vue, métamorphosant chaque fois son style, est riche de plus d’un niveau de lecture. C’est aussi un roman féministe, qui restitue aux femmes ce que l’histoire et la littérature leur a volé en ne les représentant longtemps que dans leurs rôles assignés : épouses, secrétaires, victimes, mais surtout pas magnats de la finance. Enfin, l’on pourra encore y voir une formidable réflexion sur la puissance de la fiction : « Rendez-vous compte. Les événements imaginaires de cette fiction ont une présence plus forte dans la réalité que les faits avérés de ma vie », s’exclame un des personnages.

    Audacieux dans sa construction sans jamais perdre en limpidité, remarquable dans sa capacité à métamorphoser son style au gré des narrateurs, Trust est un roman aussi riche que passionnant, en tous les cas une formidable invitation à la réflexion et à l’esprit critique - dispositions plus que jamais vitales dans un monde où fiction et virtuel n’ont pas fini de jouer à paraître plus vrais que la réalité.

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    Couverture du livre « TRUST » de Hernan Diaz aux éditions Picador Uk

    Madame Tapioca sur TRUST de Hernan Diaz

    De temps en temps, quand le lecteur a de la chance, il tombe sur un roman qui fera complètement exploser ses attentes narratives. « Trust » est de ces livres qui perturbent la routine, qui refusent de satisfaire les conventions, se plaisent à rendre ardue la critique, de ces livres qui...
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    De temps en temps, quand le lecteur a de la chance, il tombe sur un roman qui fera complètement exploser ses attentes narratives. « Trust » est de ces livres qui perturbent la routine, qui refusent de satisfaire les conventions, se plaisent à rendre ardue la critique, de ces livres qui éconduisent la catégorisation facile.
    Défiant notre conception de ce que le récit devrait être, Hernan Diaz révèle tout son génie.

    De quoi parle ce roman ? D'argent bien évidemment (le titre l'indique) mais surtout de fiction. Tout est fiction.
    L'argent est fiction. Il a la capacité de plier la réalité en fonction de nos erreurs afin qu'elles cessent d'être erreur.
    Nos vies sont fictions. Elles finissent par n'être que des fictions, écrites ou orales, que d'autres fabriquent.

    Il faut bien sûr se laisser porter pour apprécier ce roman. Si tu ne veux pas quitter tes charentaises autant ne pas te lancer. Mais putain que c'est intelligent ! En disant cela, je ne voudrais pas donner l'impression qu'il y a une difficulté de lecture. La structure narrative désarçonnante n'empêche pas que l'on tourne les pages avec avidité. On n'est pas face à un exercice de style mais bien face à un grand roman américain. Un Pulitzer 1000 fois mérité.

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    Couverture du livre « TRUST » de Hernan Diaz aux éditions Picador Uk

    Sevlipp sur TRUST de Hernan Diaz

    Waouh quel scénario ficelé.
    En 4 parties qui peuvent sembler décousues pour mieux captiver le lecteur, nous suivons le destin d'un financier brillant et de l'énigme autour de son épouse : qui fut-elle vraiment ?
    4 angles différents pour raconter la puissance de l'argent, la grande dépression,...
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    Waouh quel scénario ficelé.
    En 4 parties qui peuvent sembler décousues pour mieux captiver le lecteur, nous suivons le destin d'un financier brillant et de l'énigme autour de son épouse : qui fut-elle vraiment ?
    4 angles différents pour raconter la puissance de l'argent, la grande dépression, le racisme anti-italien, l'émergence de l'anarchisme, le cynisme et, au fond, une grande solitude.
    4 points de vue sur l'autojustification, l'image qu'on veut laisser de soi, l'abus de pouvoir, le peu d'empathie et finalement un manque de bonheur et d'amour.
    Tout cela va s'assembler par briques jusqu'aux toutes dernières pages pour lever le voile sur Mildred.
    Un style envoutant pour rendre le récit énigmatique et captivant.
    J'ai été séduite par l'écriture et par la narration de ce roman.

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    Couverture du livre « TRUST » de Hernan Diaz aux éditions Picador Uk

    Ally sur TRUST de Hernan Diaz

    En 1929, les États-Unis sont frappés par une crise financière aux répercussions mondiales.

    Pourtant, tous les investisseurs américains ne se retrouvèrent pas ruinés. Un homme a, notamment, réussi à anticiper le chaos boursier, faisant ainsi fructifier sa fortune déjà colossale.

    Sa femme,...
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    En 1929, les États-Unis sont frappés par une crise financière aux répercussions mondiales.

    Pourtant, tous les investisseurs américains ne se retrouvèrent pas ruinés. Un homme a, notamment, réussi à anticiper le chaos boursier, faisant ainsi fructifier sa fortune déjà colossale.

    Sa femme, philanthrope, passionnée d’arts et de littérature décide, quant à elle, de faire profiter de cette manne d’argent les artistes et personnes dans le besoin.

    Pourtant, les illusions sont trompeuses et plus les hommes ont du pouvoir, plus ils souhaitent tordre la réalité pour qu’elle convienne à leurs souhaits.

    Ce roman offre une plongée dans cette Amérique des financiers, où les fortunes se font et se défont à toute vitesse.

    Mais bien davantage qu’une peinture réussie de cette époque, ce roman offre une structure assez atypique.

    En dévoiler davantage reviendrait à gâcher une partie du roman. Je dirai simplement qu’il faut surmonter pas mal de longueurs et arriver au bout du récit pour comprendre là où voulait nous emmener l’auteur.

    Si j’ai apprécié être bernée par Hernan Diaz, je n’ai pas complètement été emballée. C’est une lecture intéressante mais qui souffrait de longueurs à certains moments.

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