Dans ce matriarcat, où les femmes oppriment les hommes, l’autrice donne les pleins pouvoirs au féminin, même grammaticalement
Dans ce matriarcat, où les femmes oppriment les hommes, l’autrice donne les pleins pouvoirs au féminin, même grammaticalement
Un roman dystopique où les femmes détiennent le pouvoir, tandis que les hommes sont relégués aux tâches domestiques et à un rôle secondaire.
Ce roman est à la fois drôle et dérangeant. L’humour transparaît à travers le vocabulaire employé, le côté sororal poussé à l’extrême et les situations cocasses décrites. Pourtant, on réalise vite que, même dans ce monde dirigé par les femmes, les travers de la société patriarcale persistent.
C’est donc une lecture à la fois distrayante et déroutante, mais on peut saluer le travail du traducteur, dont la tâche n’a certainement pas été aisée !
Jubilatoire ! Même si les débuts sont un peu difficiles pour le lecteur qui doit accepter cette nouvelle grammaire où le féminin règne en maître. Livre écrit en 1977, traduit en français en 2022 : "Elle était temps !"
« Les filles d’Égalie » de Gerd Brantenberg est une dystopie, sortie en 1977 en norvégien et en 2021 en français.
L’Égalie est une société inversée (d’après nos standards) ; les femmes occupent les métiers de direction, ce sont elles qui procréent donc elles ont le pouvoir, et les hommes s’occupent des enfants et de la maison, les métiers les plus pénibles parce qu’ils ont la force.
Ce livre est très déstabilisant, perturbant, dans sa façon d’aborder les choses et son écriture ; tout est écrit au féminin : Qu’elle fait bon vivre en Égalie !
À mettre entre toutes les mains…
Les filles d’Egalie est une satire de notre société. C’est une société imaginaire et inversée par rapport à la nôtre, un matriarcat où les femmes détiennent le pouvoir , oppriment les hommes qui sont le sexe vulnérable et les dominent jusque dans la langue. Elles utilisent des arguments biologiques pour assoir leur « maîtressise » sur les hommes. Etant donné qu’ ils sont plus forts qu’elles, leur sont assignées les tâches les plus pénibles comme la garde des enfants et toutes les tâches ménagères. Les femmes sont ,quant à elles, mieux adaptées aux travaux non physiques comme gouverner le pays ou occuper des postes de décision.
Les hommes minaudent et se pomponnent afin d’obtenir des femmes un PPP ( Pacte de Protège Paternité) qui fait d’eux les esclaves de leur épouse mais leur assure une vie confortable à l’abri du besoin. Ils doivent pointer tous les mois au planning paternel et avaler leur pilule contraceptive sous la surveillance de deux femmes fonctionnaires.
Imaginer un monde où des jeunes hommes sont obligés de porter un soutiv (soutien verge) et d’attendre patiemment, au bal des débutants, qu’une jeune fille daigne les inviter à danser. Un monde où les garçons qui veulent devenir « marines pêcheuses » ont l’obligation de rester à la maison pour élever les enfants et répondre aux moindres désirs de leur femme quand elle rentre du travail.
C’est le cas de Pétronius, le fils de Ruth Brame, Directrice du « Directriçoire » de la société coopérative d’Etat et de Kristoffer, que nous allons suivre. Il a quinze ans au début du roman et s’apprête à faire son entrée dans le monde au bal des débutants et rêve de se libérer de sa condition « d’homme objet ». Il va mener un mouvement de révolte et de contestation contre cette société qui ne laisse aucune place à ses semblables.
« Les filles d’Egalie » est un roman un peu déstabilisant à lire au début mais , somme toute, agréable, malgré quelques longueurs en seconde partie. L’auteure est allée jusqu’à jouer sur la langue pour inverser tous les cas où le masculin l’emporte, tels : « Elle était une fois », « si elle vous plait » pour s’il vous plait, les « fumains » pour humains, le « reinaume » pour royaume, « Oh ma Déesse » pour « Oh mon Dieu », tous les métiers sont au féminin. L’ouvrage relève des défis considérables de traduction. Une fois les nouveaux codes acceptés, on comprend à quel point la langue est le reflet et le moteur de la pensée et quel est son impact sur la société.
Malgré sa première parution en 1977, ce livre n’a pas pris une ride et arrive à point nommé dans une société où les débats linguistiques et les revendications féministes sont légion .
Une belle découverte que ce roman culte Norvégien écrit 45 ans plutôt, traduit dans le monde entier et enfin arrivé chez nous en 2022.
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