Désir d'immortalité et quête de sens, l'interview de Frédéric Beigbeder pour "Une vie sans fin"...
Désir d'immortalité et quête de sens, l'interview de Frédéric Beigbeder pour "Une vie sans fin"...
On peut se jeter dessus les yeux grands ouverts : le nouveau Beigbeder est bon, très bon, même.
La revue de presse livres vous dit tout ce qu’il faut savoir — et emporter — avant l’été !
En février, Rahmatou Sangotte a accepté d'être notre lectrice du mois, à vous de la découvrir...
Vous connaissez déjà mon attachement à l’écriture de Fréderic Beigbeder, mais alors là …il s’est surpassé.
Dans ce roman consacré à son père Jean-Michel, il fait un bilan de leur relation, de l’homme qu’il était, du père qu’il n’était pas, de l’homme d’affaires hors norme qui a tenu le monde dans ses mains, qui séduisait les femmes sans modération.
Frédéric Beigbeder a mené une enquête pour combler les trous dans la biographie de son père. Il nous raconte son enfance, dans une maison luxueuse avant de la continuer dans des internats austères, loin de l’affection de ses parents.
Un roman très intime, sans fard, où il est question de deuil, sans tristesse, de paternité, où le mot «pardon » se dissimule derrière les anecdotes.
Un roman qui raconte une vie romanesque et dissolue, les identités multiples de cet homme, tantôt Français, tantôt Américain, jusqu’à se demander si Jean-Michel n’était pas un agent secret.
Et puis, tomber sur cette expression que je croyais être de mon cru, que je ressasse à ma fille depuis des années, jusqu’à ce que je la lise (page 85) : « de beaux yeux couleur d’huître ».
Si vous n’avez jamais lu cet auteur, n’hésitez plus, lisez ce livre plein d’empathie, de sincérité, de pudeur, de vulnérabilité, de beauté, d’espoir et de vie.
Avec ses allures de dandy dilettante, le presque sexagénaire Frédéric Beigbeder est, non seulement un auteur prolifique avec une quarantaine de livres à son actif (romans et essais), mais aussi un lecteur passionné.
Après « Bibliothèque de survie » (2021) dans lequel il dévoilait le top 50 de ses romans préférés, il nous livre une plongée au cœur du paysage littéraire francophone en offrant 281 entrées correspondant au même nombre d'autrices et d'auteurs qui lui sont contemporains (c'est-à-dire toujours vivants) sur lesquels il livre un avis forcément subjectif en décochant des flèches parfois assassines et pas toujours justifiées selon moi (chaque fiche est agrémentée d'émoticônes permettant de définir le style de l'écrivain : entre les « américanisés » et les « transfuges du polar », la palette est large).
Je pense à Jean-Baptiste Del Amo sur lequel pleuvent des adjectifs – indigeste, grandiloquente, boursouflé – cruels. Ayant lu trois de ses romans (« Une Éducation libertine », « Règne animal » et « Le Fils de l'homme »), d'autres qualificatifs me viennent à l'esprit : puissance, sensualité, flaubertien (je pense surtout à la correspondance de l'ermite de Croisset).
« Un Certain M. Piekielny » de François-Henri Désérable à propos duquel le critique écrit « l'idée est plus forte que le résultat, là encore par flemme », est pour moi un récit au style léché, avec du souffle et de l'émotion qui sort de l'oubli un homme ordinaire disparu dans la Shoah, comme le fit Romain Gary.
Quant au « trop correct » Laurent Gaudé, son roman « Eldorado » propose, selon Frédéric Beigbeder, un « scénario prévisible », des « personnages manichéens » et « une morale généreuse ». À l'inverse, je trouve que la fiction peut-être un meilleur outil qu'un documentaire pour décrire le drame humain des migrants.
En revanche, je rejoins l'ancien publicitaire lorsqu'il dézingue des plumes encensées par les médias pour des raisons qui m'échappent.
Quelques exemples : Olivier Adam qui « semble revenu de tout sans être allé nulle part », David Foenkinos, « digne successeur d'Alexandre Jardin dans le domaine de la mièvrerie démagogique », Alexis Jenni...
A contrario, je me rallie à ses avis sur des auteurs qui me sont chers : Pierre Assouline, Florence Aubenas, Emmanuelle Bayamack-Tam, Anne Berest, Virginie Despentes, Mathias Énard, Jérôme Garcin, Iegor Gran, Michel Houellebecq (« le meilleur d'entre nous »), Philippe Jaenada, Lola Lafon, Marie-Hélène Lafon, Philippe Lançon et son magnifique « Lambeau », Jérôme Leroy, Alain Mabanckou, Laurent Mauvignier, Mohamed Mbougar Sarr, Richard Millet le cancelé, Tierno Monénembo, Marie Ndiaye, Abel Quentin, Bernard Quiriny, Atiq Rahimi, Vincent Ravalec, Yasmina Reza, Blandine Rinkel, Monica Sabolo, Lydie Salvayre, Joann Sfar, Leïla Slimani, Joy Sorman, Jean-Philippe Toussaint, Lyonel Trouillot, Marin de Viry, Éric Vuillard, Marc Weitzmann.
Cependant, je m'étonne que certains auteurs ne figurent pas dans ce dictionnaire – Sorj Chalandon et Richard Morgiève – et que certains livres ne ne soient pas cités pour illustrer les chroniques des auteurs.
Pourquoi avoir omis « Les Derniers Indiens » alors qu'il est certainement l'un des meilleurs romans de Marie-Hélène Lafon ? De même, « Le Dernier bain de Gustave Flaubert » de Régis Jauffret aurait mérité d'être mentionné, tout comme « Corniche Kennedy » de Maylis de Kerangal.
Quoi qu'il en soit ce dictionnaire a la grande vertu de donner envie de lire des auteurs connus dans lesquels nous ne nous sommes jamais plongés et d'autres dont nous ignorions l'existence.
Grâce à ses fulgurances et à son humour, il est très plaisant à lire.
EXTRAITS
La haute littérature n'est rien d'autre qu'une quête de la clarté dans l'ombre.
Seul le pessimisme nous guérit du manichéisme.
https://papivore.net/documentaire/critique-dictionnaire-amoureux-des-ecrivains-daujourdhui-frederic-beigbeder-plon/
L'un des plus grands mégalos que la littérature française est connu. En le lisant avec le cynisme qui colle à la peau de son auteur, on peut néanmoins prendre un réel plaisir à suivre la vie foutraque de cet égoïste qui se prend pour un dandy.
Vraiment pas convaincue par cet exercice stylistique, et même souvent agacée par la misogynie qui affleure dans nombre d'anecdotes de ce journal. Ce qui le sauve ce sont quelques bons mots, des fulgurances, et de belles citations. Mais j'avoue avoir eu du mal à m'intéresser à la vie de son personnage, son double, trop superficiel et autocentré à mon goût, malgré l'apparente autodérision à l'œuvre. J'ai failli lâcher plusieurs fois le récit, mais je me suis accrochée. Sans être vraiment récompensée hélas !
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