"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
« La reine des apaches » s’intéresse au destin de Mathilde. C’est une femme forte qui s’est forgée son caractère au contact de la misère. Elle a combattu ses origines précaires pour devenir une figure importante des gangs de Paris. Dans ses pas, le lecteur rencontre un éventail d’individus, tous aussi marquants les uns que les autres, malgré leurs comportements souvent radicaux.
Ce roman est aussi une plongée dans le Montmartre du début du XXème siècle. J’ai découvert grâce à lui l’existence de ces apaches qui ont sévit dans les quartiers de la capitale. A cette époque, ces bandes de voyous imposaient leurs lois et survivaient grâce à leurs différents trafics. A chaque quartier, sa bande, son business.
La plume de l’auteur se fond parfaitement dans la période historique et dans le milieu qu’elle décrit. Il n’hésite pas à mêler une narration de haut vol et un langage argotique afin de rendre réaliste notre immersion. On a vraiment l’impression d’être aux côtés de ces crapules et de les accompagner dans leur quotidien de débauches et de castagnes. A la croisée entre la série Peaky Blinders et les œuvres de Luca Di Fulvio, cette aventure émaillée d’alcools, de tatouages et de couteaux m’a emporté par son romanesque. Les acteurs de ce drame ont tous une histoire ou une personnalité qui les rend attachants. Ils m’ont fait passer par une multitude d’émotions dans leur manière de vivre sans concession et leur solidarité sans faille.
J’ai connu Franck alors qu’il n’était qu’un simple chroniqueur comme moi. Dans ses diverses lectures, il aimait par-dessus tout les romans avec du style, de l’ambiance et des personnages approfondis. Depuis, il est passé de l’autre côté du rideau, il devenu un écrivain et il a réussi ce que beaucoup lui envieront : écrire le livre qu’il aurait adoré lire. Bravo l’ami !
https://leslivresdek79.wordpress.com/2024/12/02/979-franck-chanloup-la-reine-des-apaches/
Un roman d’aventure magnétique, viril, digne d’un film à ciel ouvert.
Paris au XIX ième siècle dans cette orée sociétale d’une pauvreté extrême, la Butte Montmartre est l’épicentre de « La reine des Apaches ».
Ici, l’écriture habile et colorée de Franck Chanloup attise une trame trépidante et quelque peu violente.
Nous sommes au cœur même d’une confrontation entre bandes rivales.
Mathilde Latrouvé est abandonnée dans un orphelinat. Une enfant éveillée, perspicace, intelligente qui lit jusqu’à plus d’heure afin d’échapper à la rudesse de ce lieu. Aux harcèlements et brimades, jusqu’à son ultime évasion à l’âge de treize ans. Elle se réfugie à Paris et sera protégée par une vieille femme, une prostituée qui met cette jeune femme à l’abri des proxénètes. Le lieu est sinistre, mais quand bien même, Mathilde, surnommée la Rouquine observe le monde, ce marasme d’injustice et comprend qu’au travers de ces femmes soumises, la survivance est la loi.
Elle ressent un appel d’air. L’envie d’en découdre avec les malfaçons d’un pays empreint d’inégalités, de torpeurs, de faim et de tristesse sans fin.
De fil en aiguille, elle va devenir la meneuse d’une bande d’apaches, surnommés : Les Loups de la Butte.
Ils vivent de larcins, des Robins des bois en puissance dix, qui prônent le vol à l’instar d’une vengeance face aux faillites politiques.
Cette bande de loups prête à mordre, à assassiner, à rétablir l’équité, assoiffée d’idées fraternelles. Ce cercle semble un symbole, celui du combat afin de s’émanciper en volant l’argent aux riches.
Se faire remarquer impérativement par le pouvoir en place, attiser la crainte et déstabiliser l’ordre établi. Un peu comme des anarchistes en quelque sorte. On aime l’esprit de bravoure, les élans d’amitié et de solidarité.
C’est ici, l’empreinte intuitive de Franck Chanloup. On admire l’intuition et la connivence, celles de créer une page d’Histoire.
Quid des batailles entre bandes rivales. Ennemis un jour, ennemis toujours, les traquenards et celle qui vaincra à l’instar une gloire éphémère.
Qu’importe la violence entre les pages lorsque la raison l’emporte !
Ces voyous de Paris qui se cachent dans les coins des ruelles sombres pour frapper au plus juste les corruptions venues des hautes sphères. D’une police hypocrite qui donne raison au gang des proxénètes et pour cause.
On aime Mathilde, ses cheveux de feu et son aura sublimée par sa dignité.
Sa ténacité, parabole de Louise Michel et d’Olympe de Gouge. Elle est le portrait de toutes ces femmes combattantes. À la vie et à la mort. La camaraderie encercle ces Loups de la Butte.
Ici, palpite la sensualité d’un roman finement politique, rebelle et engagé.
On pourrait le transposer dans notre siècle lorsque Paris brûle de chagrin.
Le courage dans ce très beau livre est le modèle des rois de cœur.
« La reine des Apaches » est une épopée signifiante, aux multiples signaux.
Lire au travers de cette fiction l’adage souverain d’une lutte pour le prochain.
L’union fait la force.
Après l’admirable « Les Enchaînés » Franck Chanloup poursuit son destin d’écrivain à suivre des yeux.
Publié par les majeures Éditions Au vent des îles.
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