"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Genre : Littérature Générale
Avis : ACIDE
Quelle sensation étrange, dans ce roman, d’entendre penser un enfant…
Octobre 1962, l’affaire des missiles russes à Cuba menace la paix mondiale. Cela importe peu à Tête-Dure qui a assez à faire pour passer inaperçu et ne pas attirer l’attention de son père, un Italien vantard et de sa mère qui tient la maison. Pourquoi ce surnom affreux à porter ? Que va lui réserver sa journée ?
Un ultimatum a été fixé et Tête Dure n’en sait rien, lui, ce qu’il sait, c’est qu’il faut qu’il se tienne à carreaux. Tout le monde a la main leste autour de lui. Il a 6 ans et en une journée il va beaucoup vieillir. L’adjectif glauque s’est emparé de moi dès les premières phrases mais je dois reconnaître que l’écriture savante de l’auteur a transcendé ma curiosité pour passer outre la sensation dérangeante. Et j’ai navigué entre l’environnement violent et malsain installé par les adultes et l’évasion pratiqué par l’enfant en jouant.
Comment faire comprendre à des adultes l’univers d’un enfant ? Ce roman court et ramassé le fait de façon merveilleuse, montrant un quotidien rongé par les vices mais normalisé par certains, et l’incroyable résilience des enfants. Nous vivons une tranche de vie d’un petit garçon entre deux parents maltraitants, le challenge relevé étant de présenter cela avec une poésie particulière. Il n’empêche que c’est très dur à lire, peut-être trop réaliste, trop réel.
C’est de la littérature, un univers esthétique fait de connaissances, de choix des mots, de musique d’émotions, de maîtrise de la langue française. C’est de la lecture qui élève même si on côtoie la ladrerie et la maltraitance.
Si vous aimez le récit qui s’apparente au conte, l’histoire qui suscite votre réflexion sans en avoir conscience, la description au vitriol de la vie en communauté, la dénonciation du racisme ordinaire, et la richesse de l’enfant qui exploite son imagination salvatrice, cette narration du samedi 27 octobre 1962 est pour vous.
Je remercie la Fondation Orange et Lecteurs.com pour m’avoir confié Tête-Dure paru aux Editions Buche-Chastel.
Merci à lecteurs.com et aux éditions Buchet Chastel pour cette surprise de l'été.
Un petit livre de lecture agréable mais pas très original; le thème de l'enfance malheureuse est très fréquent.
Ici, cela se passe en octobre 1962, au moment des missiles russes de Cuba: les adultes craignent une nouvelle guerre mais Tête-dure n'en a cure, il entend mais ne comprend pas. Il se fait discret, ne pose pas de question, ne dit jamais non. Le père, italien, est une brute imbue de sa personne; il a réponse à tout et se ridiculise devant son fils qu'il a emmené en "promenade" après une grosse dispute avec la mère.Très avare, il conduit son fils chez un coiffeur, le moins cher du coin qui en fait travaille en usine et se fait un peu d'argent en coupant les cheveux, ici il taille aussi l'oreille de l'enfant qui n'ose avouer sa douleur. Le père emmène le gamin au bistrot et se fait battre aux cartes. Bizarrement, il dépose l'enfant chez une copine où règnent la crasse, la morve etc. La mère vient récupérer son fils en hurlant. Ce pauvre gosse mal aimé se réfugie dans des jeux avec des figurines en plastique et un vieux camion. Le narrateur est souvent l'enfant lui-même: le monde des adultes est vu à hauteur d'enfant..
Thomas est un petit garçon qui aime les belles choses et qui ne voit pas pourquoi il devrait se forcer à aimer le foot au lieu de regarder la nature. Il fuit les garçons qui le malmènent mais du coup il se sent bien seul. Heureusement il sympathise avec une araignée, une chatte… et il en profite pour porter une jupe et un chapeau. Dans son cas, ce n’est pas parce qu’iel est une fille trans juste parce qu’il trouve ça beau. Sa différence n’est pas un frein, il va se faire une amie et affronter les garçons d’une manière très drôle et forte. J’aime les messages de cet album sur les apparences et le droit d’être qui on veut. Les gros durs ne sont pas si infaillibles que les apparences le laissent croire, eux aussi peuvent avoir peur. Et à l’inverse, ceux considérés comme faibles peuvent être plus courageux face à certaines situations. Les dessins sont un peu vieillot, ça a son charme, ça m’a rappelé les dessins de certains albums que j’avais quand j’étais petite. Ce sont des dessins simples, crayonné avec peu de couleurs.
Il faut continuer à donner à lire aux plus jeunes des histoires qui dédramatisent la différence et les préjugés inculqués par certains adultes : soit qui tu veux, de la façon dont tu veux, tu as le droit.
"Les enfants font des bêtises par ignorance. Certains adultes profitent de l'ignorance des enfants. Savoir, c'est combattre l'ignorance". La quatrième de couverture de ce livre destiné aux jeunes enfants résume parfaitement le contenu de "Les interdits des petits et des grands".
Le concept est simple, une situation qui change à chaque double-page, mais un constat identique qui revient comme un refrain : c'est interdit !
À hauteur d'enfant et avec des images simples mais parlantes, ce livre traite de l'incivilité, du respect, des règles de vie en société tout en abordant les fondements des droits de l'enfant par le biais de sujets sensibles comme la maltraitance ou la pédophilie.
Pédagogique, efficace et ludique, cet ouvrage signé Pittau et Gervais aux éditions Seuil Jeunesse est un formidable outil pour les parents et les enseignants.
Il n'y a pas encore de discussion sur cet auteur
Soyez le premier à en lancer une !
"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L'auteur se glisse en reporter discret au sein de sa propre famille pour en dresser un portrait d'une humanité forte et fragile
Au Rwanda, l'itinéraire d'une femme entre rêve d'idéal et souvenirs destructeurs
Participez et tentez votre chance pour gagner des livres !