"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
J’ai adoré !
Dans cette histoire, on suit Sayuri et sa grand-mère.
Sorcières, elles n’ont pas le droit de se mêler à la population, ni de sortir de la forêt.
Elles ne rencontrent les villageois que lorsque ceux-ci ont besoin d’elles pour les soigner.
Seulement la cérémonie des 18 ans de Sayuri arrivent à grand pas, épreuve importante dans la vie d’une sorcière.
Une cérémonie orchestrée par le Grand Champelier auquel elles doivent leurs pouvoirs.
Une histoire qui semble douce en apparence, mais qui aborde l’emprise.
L’emprise d’un homme tout puissant, sur des femmes isolées.
Alors que Sayuri ne rêve que de voyages, de découvrir le monde, d’aller à la rencontre des êtres, elle n’en a pas le droit.
Une histoire que j’ai trouvé très touchante, où l’on voit aussi se dessiner l’entraide et la solidarité, l’émancipation féminine, le tout entouré de magie.
Une ode à la nature et à la sororité.
J’ai de suite été attiré par la douceur de la couverture.
Une douceur que l’on retrouve dans les graphismes à l’intérieur.
Les couleurs un peu pastels ont un effet assez apaisant.
Et je trouve que le trait de crayon fait penser aux mangas.
Un roman graphique que je recommande !
Deux jumeaux, un garçon et une fille sont séparés. Pavel est fan de vaisseaux mais aussi des mystères qui entourent la planète Jupiter. Kat est une jeune scientifique de génie, elle a réussi à un très haut niveau. Un jour, Pavel disparaît et Kat a le sentiment qu’il lui ait arrivé quelque chose. Elle plaque tout pour aller chercher son frère et se retrouve incognito sur l’amas, la poubelle de l'espace, l'endroit où finissent tous les rebuts de la société et leurs descendants.
C’est un petit peu le coin sans retour et pas glorieux. Comme souvent dans ce type d'environnement, le mode de fonctionnement de la société est assez particulier. Ici il y a un équilibre entre le chacun pour soi et la solidarité. Les relations sont assez complexes et c'est dans cet environnement que Kat va tenter de s'intégrer et de mener l'enquête pour savoir ce qu'est devenu son frère.
Le meilleur moyen de trouver son frère est de s'intégrer à une certaine course de vaisseaux. C’est une enquête dans un huis clos d’assez grande échelle soit mais un huis clos quand même. Il ne fait pas bon d'être trop différent, l’amas cache un certain nombre de mystères ce qui paraît un petit peu contre-intuitif quand on est dans un milieu confiné et très peuplé mais ça tient complètement la route.
On est aussi dans un futur où les intelligences artificielles ont un statut hyper codifié. Forcément qui dit codifié dit que certains vont tenter de gruger.
La mise en place est assez lente, une grande part du roman est basée sur le quotidien dans l’amas de Kat. Petit à petit on s’éloigne du train-train du quotidien pour aller vers l'enquête vers un peu plus de vaisseaux, vols, courses…
Qu'est-ce qu'on fait de Jupiter dans tout ça ? Surprise
C’est hyper bien écrit, je suis entrée dans cette histoire facilement et j'aurais pu y rester encore des pages et des pages même si effectivement ça prend son temps ce qui peut ne pas fonctionner avec tout le monde. Il y a un aspect qui m’a particulièrement touchée de part sa justesse. Pendant une succession de flashback, on voit tout le sexisme banalisé dans le domaine de la recherche. C’est tellement ça, ce n’est pas étonnant d’avoir une telle finesse venant d’une autrice qui est dr ès sciences. Elle retranscrit vraiment bien ce que n'importe quelle femme qui a fait un minimum de sciences a vécu. Qu'est-ce que c'est bien raconté, qu'est-ce que ça devrait ouvrir les yeux des collègues mais absolument pas. N’hésitez pas à le découvrir surtout que le poche est pour bientôt.
J’ai été totalement emportée par ce Jack L’éventreur à la sauce steampunk ! Des personnages bien construits et très convaincants, une histoire envoûtante, un rythme halletant… la recette parfaite pour un roman steampunk comme je les aime !
A lire absolument pour les amoureux du genre !
Pendant bien (trop) longtemps, persuadée que la science-fiction « pure et dure » n’était pas faite pour moi, je me suis cantonnée aux seules dystopies, qui étaient par ailleurs très à la mode à l’époque où s’est quelque peu estompée mon addiction à la fantasy. Ma seule tentative d’excursion en dehors de l’atmosphère terrestre s’est faite en seconde avec la si célèbre mais si complexe Fondation d’Asimov, ce qui a sans doute dû contribué à me convaincre que, décidément, la « vraie » science-fiction et moi ne pouvions pas nous entendre, que c’était « trop difficile pour moi », et que je devais vraiment en rester aux récits d’anticipation dystopiques, « plus à ma portée ». Mais tout de même … Dans ma famille, nous sommes plutôt passionnés d’astronomie, et même si nous ne sommes pas vraiment convaincus que ça soit une bonne idée que l’homme s’en aille explorer, coloniser et parasiter d’autres planètes, j’ai grandi en rêvant de faire partis des premiers hommes à poser le pied sur mars, ou sur une toute autre planète du système solaire, voire de la galaxie ou d’une autre. En clair : je me jouais des space-operas dans ma tête, je dessinais des plans de navettes spatiales, je réfléchissais aux meilleurs matériaux pour une combinaison résistante et ergonomique … mais je m’interdisais bêtement d’explorer ce versant de la science-fiction. Et pourtant, maintenant que j’ai brisé ce stupide auto-interdit, je me rends bien compte que c’est assurément le sous-genre qui me correspond et me plait le plus ! Morale de l’histoire : ne jamais rien s’interdire …
Ancienne scientifique de génie, Kat n’est plus qu’une recycleuse anonyme au milieu de cette masse hétéroclite de rebuts qui hantent l’Amas, cet agglomérat de vieux vaisseaux spatiaux évoluant autour de Jupiter, unique planète du système solaire à avoir obstinément résisté à toutes les tentatives d’exploration humaine. Au cœur de cet immense bidonville flottant au milieu de l’espace, la jeune femme n’a qu’une seule et unique idée en tête : retrouver Pavel, son frère jumeau, féru de pilotage, disparu depuis des mois et des mois. Elle en est intimement persuadée : Pavel a échoué sur l’Amas, lui aussi, pour participer à cette course très secrète, parfaitement illégale, et si dangereuse qu’elle en est généralement mortelle … Plus encore, elle est viscéralement convaincue qu’il en est sorti vivant, et qu’il s’est attaqué à bien plus gros que cette compétition : elle le sait, elle le sent au plus profond de son être, Pavel a tenté et réussi l’impossible. Il a vaincu l’invincible, dompté l’indomptable : il est sur Jupiter. Sur cette planète qui n’a jamais laissé quiconque entrer dans son atmosphère, qui avale et rejette sans pitié tout vaisseau, toute sonde, s’approchant un peu trop prêt de ses implacables orages magnétiques. Mais rien ne peut arrêter son frère : il voulait aller sur Jupiter, il est allé sur Jupiter. Et désormais, c’est au tour de Kat. Car Pavel a besoin d’elle, chaque molécule de son corps le hurle. Et même s’il l’a abandonnée derrière lui, elle ne l’abandonnera pas derrière elle … Quoi qu’il lui en coûte.
Se surpasser. Dépasser ses limites. Dépasser les limites. Telle est visiblement la programmation intrinsèque de l’être humain. Jamais satisfait de ce qu’il a réussi à avoir, il convoite toujours ce qui lui est inaccessible. Ce qui lui résiste. Ce qui lui rappelle qu’il n’est pas tout-puissant. Qu’il n’est qu’un être humain. Autant dire une misérable poussière au milieu de l’univers et des forces encore mystérieuses qui le régissent. L’être humain est irrésistiblement attiré par ce qu’il ne parvient pas à conquérir, et sa fascination tourne inlassablement à l’obsession. Il n’y a que l’être humain pour laisser la convoitise prendre le dessus sur l’instinct de survie le plus élémentaire, pour se jeter volontairement dans la gueule du loup. Et plus les crocs sont acérés, plus le danger est grand, plus l’être humain jubile, aveuglé par ce désir bestial d’être celui qui réussira là où tous ont échoué. La fierté, l’orgueil, l’arrogance dominent l’être humain et lui susurrent à l’oreille qu’il peut briller plus fort encore que les étoiles … Poussé par cette faim insatiable de sensations fortes et de triomphe, par cette soif vorace d’inconnu et de danger, Pavel a été jusqu’à abandonner sa propre sœur jumelle pour courir après son rêve insensé, pour se jeter dans cette quête éperdue qu’elle ne comprend pas, qui l’effraye, et qui risque bien de la priver de celui qu’elle considère comme la seconde moitié de son être, celui sans qui elle est incomplète. Seule. Perdue. Mais Kat n’a pas pu retenir Pavel : l’attrait de Jupiter, cette fichue planète meurtrière, cette étoile ratée, a été plus fort que leur lien gémellaire … Leur duo ne lui suffisait pas. Il avait besoin de plus.
A son tour, Kat va venir se perdre sur l’Amas. A la fois décharge où l’on se débarrasse de tous les vaisseaux obsolètes et bidonville où l’on entasse tous les rebuts du système solaire. Foule bigarrée où chacun défend farouchement son coin de dortoir, sa minuscule cabine individuelle pour ceux qui en ont les moyens. Espace clos où le même oxygène est éternellement renouvelé depuis des dizaines et des dizaines d’années. L’endroit parfait pour disparaitre … mais une véritable galère pour retrouver quelqu’un. Cela fait presque un an que Kat a débarqué, poussée par la certitude que son frère est passé par ici. Une année entière qu’elle s’efforce de cacher qui elle est réellement, qui elle était plutôt. Une année entière qu’elle cherche sans relâche, en vain. Sans jamais céder au découragement : son obstination, sa détermination, son dévouement forcent l’admiration … mais aussi la compassion. Dans la catégorie « milieu hostile », difficile de faire mieux (ou pire, du coup) que Jupiter et ses tempêtes, ses orages, ses explosions de gaz. Quelle est la probabilité que Pavel soit toujours en vie ? Cette question, Kat refuse de se la poser, refuse que quiconque ose la poser : elle en est convaincue, persuadée, totalement, absolument, son frère est toujours en vie. Cette impression est-elle le fruit d’un déni, d’un refus d’accepter la terrible réalité, ou bien est-elle le résultat de leur lien gémellaire, de cet instinct inexplicable qui ne la jamais trompée lorsqu’il est question de son jumeau ? Tout comme Kat, on espère le meilleur … mais contrairement à elle, on s’attend toujours au pire.
Il faut dire que l’autrice ne ménage absolument pas ses personnages … ni ses lecteurs, plongés eux aussi au plein cœur de cet Amas où règnent la misère et la désolation, mais aussi la violence et l’égoïsme. Chacun pour soi. Seuls les plus forts survivent. L’ambiance est … poisseuse, visqueuse, comme si tout ce que l’Amas contenait de souffrance et de résignation nous collait à la peau, nous engluait dans le quotidien morne et monotone de ces milliers d’âmes damnées. C’est vraiment fichtrement bien décrit, trop bien peut-être : on s’y croirait, et ça n’a absolument rien d’agréable. Dire que Kat est volontairement allée s’exiler au beau milieu de cet improbable imbroglio de vieux vaisseaux reliés les uns aux autres dans un simulacre de ville … Et le pire, c’est que ce n’est que la partie émergée de l’iceberg : le pire reste encore à venir. Dans sa tête, Kat cherche seulement son frère. Elle est loin, très loin de deviner ce qu’elle va découvrir par la même occasion … Très loin d’imaginer ce qui se cache plus profondément encore dans l’Amas, dans les zones les plus sombres de ce trou paumé. Très loin de se douter qu’elle va déterrer des secrets qui vont ébranler toutes ses certitudes, ainsi que des dangers qui dépassent de loin tous ceux qu’elle a surmontés jusqu’alors. Au fur et à mesure que l’enquête, la quête de Kat progresse, la tension monte crescendo, ce qui est toujours une très mauvaise idée dans un espace clos : on le sent, ça va finir par lui exploser en plein dans la figure. Et on en tremble d’effroi par avance, car ça ne présume vraiment rien de bon, toute cette affaire … mais avouons-le, d’impatience aussi, car c’est bien là que se situe tout le piquant d’une bonne histoire.
En bref, vous l’aurez bien compris, avec ce volumineux petit pavé de plus de six-cent pages, l’autrice nous offre un space-opera magistral, époustouflant, palpitant. C’est tout simplement grandiose, en somme ! La plume est acérée, incisive : l’idée n’est pas de nous faire de belles envolées lyriques qui viendraient enjoliver la situation, qui transformerait cette histoire en une quête chevaleresque au milieu des étoiles, mais bel et bien de nous prendre aux tripes, comme si on y était. Comme si on allait se faire balayer comme de misérables fétus de paille par la colère de Jupiter, comme si on allait se faire avaler comme un grain de poussière par la férocité de Jupiter, comme si on allait crever d’une façon ou d’une autre dans cet énorme dépotoir en orbite autour de Jupiter. C’est sale, c’est flippant. C’est l’Amas, et très rapidement, on en vient à éprouver la même ambivalence que tous ces oubliés : d’un côté, l’Amas c’est ce qui maintient en vie, ce qui protège du vide intersidérale et des débris éjectés par la planète, ce qui garantit l’apport en oxygène … et de l’autre, c’est la plus terrible des prisons car il n’y a aucun autre échappatoire que la mort. Et voici qu’au beau milieu de ce sombre lieu, il y a Kat, notre héroïne, qui garde espoir envers et contre tout, porté par cet amour indicible et indéfectible envers ce jumeau disparu. C’est beau, c’est tragique. Ça vous serre le cœur, et ça le fait palpité un peu trop fort : on a tellement envie d’y croire. Mais quelque chose de bon peut-il réellement sortir de l’Amas, quelque chose de beau peut-il réellement sortir de Jupiter ? Pour le savoir, une seule solution : oser s’y aventurer. Et croyez-moi … on en sort rarement indemne. Pfiou, quel récit puissant, quelle claque, j’en tremble encore !
http://lesmotsetaientlivres.blogspot.com/2022/04/les-oublies-de-lamas-floriane-soulas.html
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