"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Tout va pour le mieux dans ce couple.A dam, restaurateur (vedette de télévision) et sa femme dentiste, s'aiment, ont une vie professionnelle remplie, un entourage sympathique. Jusqu'au jour où tout bascule. Lors d'un accident de surf, pendant lequel Adam a cru qu'il allait mourir, il fauche une jeune fille, Célia, qui elle, même si l'auteure ne s'appesantit pas sur sa situation, souffrira pendant de longs mois. Adam se remémore régulièrement cet accident. Il décide alors de reprendre une érablière, projet assez insensé car il n'y connaît rien. Il n'est plus l'homme qu'il était, déprime de plus en plus, délaisse sa femme qui elle en profite pour s'offrir une nouvelle vie, d'autres hommes. Finalement, cet homme ne fait rien pour s'en sortir et j'ai eu pitié, j'avais envie de le secouer. Et ce que j'ai trouvé extraordianire, c'est la façon dont l'auteure nous ouvre les yeux dans le dernier chapitre, rare chapitre où il est question de Célia. Qui est la réelle victime de cet accident ? L'auteure laisse entendre que finalement les déboires du couple ne dureront pas tant que ça, une bonne discussion et c'est reparti pour un tour ... Par contre, Célia a toujours dû se battre dans la vie aux côtés de sa mère (courageuse et travailleuse elle aussi). Une belle leçon de vie. C'est bien Célia l'héroïne de ce roman, la battante, mais Adam qu'on nous laisse admirer presque jusque la fin.
Elles sont partout, dans les couloirs, sur les murs des sanitaires, aux coins des rues, dans sa tête et dans son âme.
Les insultes. Les railleries. Les blessures.
Hélène subit depuis quelques temps la déferlante sourde et ravageuse du harcèlement en rasant les murs gris de sa vie grise.
Sa mère n'a pas assez d'heures dans ses journées et pourtant lui donne ce qu'elle peut.
Alors elle se réfugie dans son livre préféré,
Jane Eyre, de Charlotte Brontë. Avec un tréma sur le e !
Quand elle apprend qu'elle va devoir partir en classe verte. Obligée ! Avec ses bourreaux...
Trop grosse, pas à la mode, pas raccord, cible aléatoire, pas de bol...
Pourquoi c'est tombé sur Hélène alors qu'avant Geneviève et les autres étaient ses amies ?!
Parce qu'il en faut une.
Une qui ne moufte pas. Une gentille, une facile, pas rebelle, pas trop belle.
Une occasion.
Fanny Britt nous confie son récit (Auto-bio ? On dirait bien que oui) de petite fille au dos courbé par le poids des reproches insensés et des intimidations quotidiennes.
Elle se réfugie dans la lecture, s'identifie à cette Jane Eyre qui elle aussi plie mais ne rompt pas, récit lui-même auto-biographique de C.Brontë ! Coïncidence ?
Puis c'est l'épreuve. Le camp scolaire qui devrait être source de joie est pour Hélène une pierre de plus apportée à l'édifice qui l'isole, qui lui fait croire aux mensonges.
Même chez les paria elle est une paria.
C'est ce qui arrive quand le venin atteint la confiance en soi...
Mais, sans son petit Prince, le Renard est venu se faire apprivoiser. Il ouvre le regard, la curiosité, le cœur.
Alors la lumière peut entrer. Et avec elle, c'est une amie qui entre dans la vie d'Hélène.
Il n'en faut pas plus.
Tout renaît alors. Le sourire, la confiance, l'insouciance et l'envie.
Tout de gris vêtu par le crayonné émouvant d'Isabelle Arsenault, les couleurs entrent par le refuge de la lecture jusqu'à avoir le droit de déborder des pages protectrices et de remettre du rose aux joues d'Hélène.
On dédramatise, on se parle, on s'écoute et la vie revient.
Parce que ça finit bien.
En vacances sur l’île de Martha’s Vineyard, Adam, un célèbre cuisinier québécois, s’initie au surf. Un jour, il percute Célia, une baigneuse, boit la tasse, mais s’en sort sans dommage. La jeune femme, genou broyé, risque de rester handicapée…
Convaincu qu’il a frôlé la mort, Adam s’interroge sur le sens de sa vie. Il délaisse son restaurant, ses émissions de télé et sa compagne pour s’investir dans une érablière et produire du sirop d’érable.
L’autrice délivre ici un roman qui peut paraître léger, mais qui est en réalité une satire au vitriol des prétendus bobos (bourgeois bohêmes), dont Adam est le parfait exemple : autocentré, il oublie son environnement, épouse(s) et enfants, pour se lancer dans un projet qu’il ne pourra réussir qu’en exploitant ceux qui détiennent le savoir-faire. Oubliée, celle qui ne pourra peut-être pas soigner correctement son genou…
Les personnages sont un peu caricaturaux, juste ce qu’il faut : le bobo tellement imbu de lui-même qu’il n’n voit plus les autres, sauf pour le servir ; Marion, l’épouse un peu trop soumise qui soudain se libère, follement ; les sucriers qui ont cédé la propriété, mais pas les ennuis… Une brochette d’individus qui ne fait pas toujours rêver.
Que dire de l’écriture ? Déjà, que ce doit être une prouesse pour une dramaturge d’écrire un roman presque sans dialogue… Ensuite que c’est un livre québécois qui utilise peu les particularités linguistiques du français parlé là-bas ; j’ai trouvé ça dommage… Enfin, que le style ne cherche pas à dérouter le lecteur, lui facilitant l’accès à l’intrigue. On finit par en oublier qu'il s'agit d'un roman choral : un trio où Adam et Marion accaparent le devant de la scène, reléguant Célia dans l'ombre ; un symbole du roman...
Pour terminer, après avoir écouté l’autrice et son accent savoureux, je crois qu’une version audio du roman, enregistrée là-bas, pourrait être amusante…
Merci à Babelio et à Flammarion de m'avoir fait découvrir cette autrice et son roman.
Chronique illustrée : http://michelgiraud.fr/2023/02/22/faire-les-sucres-fanny-britt-flammarion-savoureuse-satire-des-bobos/
Tout va pour le mieux dans ce couple.A dam, restaurateur (vedette de télévision) et sa femme dentiste, s'aiment, ont une vie professionnelle remplie, un entourage sympathique. Jusqu'au jour où tout bascule. Lors d'un accident de surf, pendant lequel Adam a cru qu'il allait mourir, il fauche une jeune fille, Célia, qui elle, même si l'auteure ne s'appesantit pas sur sa situation, souffrira pendant de longs mois. Adam se remémore régulièrement cet accident. Il décide alors de reprendre une érablière, projet assez insensé car il n'y connaît rien. Il n'est plus l'homme qu'il était, déprime de plus en plus, délaisse sa femme qui elle en profite pour s'offrir une nouvelle vie, d'autres hommes. Finalement, cet homme ne fait rien pour s'en sortir et j'ai eu pitié, j'avais envie de le secouer. Et ce que j'ai trouvé extraordianire, c'est la façon dont l'auteure nous ouvre les yeux dans le dernier chapitre, rare chapitre où il est question de Célia. Qui est la réelle victime de cet accident ? L'auteure laisse entendre que finalement les déboires du couple ne dureront pas tant que ça, une bonne discussion et c'est reparti pour un tour ... Par contre, Célia a toujours dû se battre dans la vie aux côtés de sa mère (courageuse et travailleuse elle aussi). Une belle leçon de vie. C'est bien Célia l'héroïne de ce roman, la battante, mais Adam qu'on nous laisse admirer presque jusque la fin.
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