"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Entre fiction, réalité. Hommage de la légende Chris Kyle l'American Sniper et le destin de l'homme qui finira pas l'abattre après sa démobilisation Eddie Ray Routh tout deux ayant une vie bien différentes dont les chemins finiront par se croisés qui entraînera la mort prématuré de Chris.
La BD est sortie après le biopic avec Bradley Cooper et réalisé par Clint Eastwood.
Féroce et sans merci
Saviez-vous que le Katanga fut un vrai pays ayant existé de 1960 à 1963, situé dans le sud de l'actuel Congo ? Cette région est réputée mondialement pour ses mines diamantifères qui font l'objet de tous les intérêts.
Dans ce récit fictionnel, le Katanga devient le théâtre de toutes les manigances, séductions et tactiques diplomatiques pour que les plus forts puissent se repaitre du grand butin que représentent les richesses minières du pays.
Trente millions de dollars en diamants bruts disparaissent pendant la sécession. Le resquilleur n'est autre que le domestique du patron de la mine, un certain Charlie, évanoui dans la nature puis aperçu au lieu-dit "le camp des cannibales" sous surveillance onusienne. Charlie est le seul à connaître l'endroit exact où se trouvent les diamants. On a besoin de lui vivant.
Cette mission sera pour Cantor, ancien soldat des guerres du Cambodge et d'Algérie, et ses mercenaires, des hommes pas très nets, spécialement recrutés par ses soins.
Ainsi commence une traque sans précédent sur les terres hostiles et conflictuelles du Katanga.
Pour ma part,
Quel incroyable spectacle !
Tout d'abord, j'ai un faible pour les scénarios commençant par une histoire du passé lointain racontée par l'antagoniste en personne, depuis le confort de sa perspective favorable. Katanga est de ceux-là et ça, c'est me prendre par les sentiments!
Ensuite l'intrigue est palpitante : un commando de mercenaires en charge de retrouver l'homme qui sait où se trouvent les diamants perdus pendant la débâcle et les rapporter au commanditaire. Naturellement, rien ne va se passer comme prévu ; le récit parle beaucoup de politique, de conflits d'intérêts et même de rivalités entre tribus katangaises.
Nous pénétrons les hautes sphères du gouvernement central et fréquentons les bas-fonds où la corruption est omniprésente, avec les trafics d'armes, les détournements de fonds, les pots-de-vin et les félonies en tout genre.
Puis les personnages sont tous charismatiques et impitoyables : la crème de la crème des rapaces, des traîtres et des assassins. Vous allez vous surprendre à vous attacher à certains d'entre eux ; là dessus je ne vous en dis pas plus, vous le découvrirez en lisant l'album. Aperçu :
"Vous êtes à la fois méprisable et fascinant, Orsini. Vous manquez totalement de hauteur de vue. Vous n'avez ni cause ni idéal, ni morale. Vos seules motivations sont l'opportunisme et la rapacité.
Et pourtant, sans même en avoir conscience...
... Vous écrivez l'histoire de l'Afrique en secret."
Enfin le graphisme est hallucinant : des dessins expressifs, détaillés et réalistes, des contours fins et précis; des couleurs contrastées et flamboyantes pour un rendu éclatant dans tous les sens du terme. Avec des scènes de bataille ahurissantes, le style n'est pas sans rappeler les codes du genre blockbuster et film de guerre. Dans cet album de tous les superlatifs, on n'hésite pas à montrer la découpe à la machette, l'usage de kalachnikovs et d'explosifs. Et on fait tout péter. Pas de quartier.
Le résultat final est un album littéralement féroce et sans merci :
" Seigneur...
Je ne vous demande ni le bonheur
Ni la fortune
Ni même la santé.
Tout ça on vous le demande tellement
Que vous ne devez plus en avoir
Donnez moi plutôt ce qui vous reste.
Donnez moi plutôt ce que les autres vous refusent.
Je veux l'insécurité et l'inquiétude
Je veux la bagarre et la tourmente."
Coup de cœur.
https://www.aikadeliredelire.com/2023/11/lu-approuve-katanga-integrale-de-nury.html?m=1
Le Katanga: province qui fit sécession en juillet 1960 après la proclamation d'indépendance du Congo belge. Riche région minière, le Katanga devient alors un enjeu colossal et la guerre avec le Congo est inévitable.
Les éditions Dargaud ont eu la bonne idée en cette fin d' année de sortir une intégrale qui regroupe les trois tomes de cette trilogie africaine largement inspirée de faits réels. Fabien Nury n'oublie aucun ingrédient : des diamants convoités, des mercenaires sans merci, des luttes politiques et tribales... Et au centre, Alicia et Charlie, frère et sœur en quête d'une vie meilleure.
Le récit est rondement mené, le fil rouge narratif nous tient en haleine et Sylvain Vallée croque ce petit monde avec son trait habituel, ses gueules caricaturales dont certaines rappellent des acteurs des années 60/70 et un talent certain pour les cadrages et les scènes d'action.
Cette belle intégrale est l'occasion de se plonger à nouveau dans cette Afrique post-coloniale dure et violente... ou de découvrir une trilogie efficace et troublante tant la frontière entre la fiction et la réalité semble floue.
1865, Charlotte et son mari Maximilien d'Autriche tentent de régner sur un Mexique divisé. Entre le soutien de plus en plus craintif de l'armée de Napoléon et le danger républicain de Juarez, Charlotte s'inquiète, elle qui a imposé ses choix et ses lois, et qui n'a toujours pas d'héritier.
Dire que je n'avais jamais lu "Charlotte impératrice". Il a fallu la sortie de ce tome 3 pour que je me décide... Tous avalés en une après-midi, j'ai été pris dans le tourbillon à la fois historique et romanesque de ce portrait de femme, Charlotte de Belgique.
De son mariage avec l'Archiduc Maximilien à son départ pour le Mexique, de sa descente aux enfers à sa révélation en tant qu'impératrice, Fabien Nury brosse la vie d'une femme qui refusa son sort, une battante isolée et délaissée par son mari.
Mathieu Bonhomme réalise des prouesses, entre rigueur historique (les robes, les bijoux, le mobilier...) et travail sur la lumière avec les belles couleurs de Delphine Chedru. Il nous offre un personnage de femme solaire et touchant avec un trait fin et un encrage profond.
"Charlotte impératrice" est une formidable saga qu'il serait dommage de louper. On y découvre l'envers du décor politique de l'époque, on y découvre surtout une femme courageuse et je ne suis pas si pressé de voir sa fin arriver...
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