Taïna, indienne des Caraïbes, a été instruite dès son enfance pour devenir chamane, mais Christophe Colomb et les Espagnols arrivent...
« Le pays qu’habitait Albert Einstein », c’était surtout son imagination. Apatride, pacifiste, humaniste, Albert Einstein était un rêveur peu attaché à identité nationale et éloigné de toute considération politique. Dans cet essai, le physicien et philosophe Etienne Klein part à vélo sur les traces de la vie de ce génie du début du XXe siècle, de son adolescence en Suisse à son exil aux Etats-Unis, peu après l’arrivée d’Hitler au pouvoir. Il ne s’agit donc pas d’une biographie exhaustive mais plutôt de l’itinéraire d’un scientifique atypique qui, à travers des raisonnements simples et mêmes enfantins, des expériences de pensée, est parvenu à accoucher d’une théorie révolutionnant la physique.
Comme il l’explique dans les premières pages, l’auteur part pour la Suisse au printemps 2015 pour relier à vélo les villes de Aarau, Mettmenstetten, Zurich, Berne où Einstein a séjourné et s’est battu contre le conservatisme du monde académique. De son adolescence jusqu’à ses trente ans, les idées vont foisonner dans son esprit jusqu’à arriver à maturation pour écrire les fondements de sa théorie de la relativité restreinte en 1905. Dans cette première partie, j’ai déploré le fait que l’auteur soit trop présent dans son récit. Klein fait part de ses états d’âme sur la façon dont les autorités mettent en valeur les lieux où Einstein est passé, fait de nombreuses digressions à coup d’anecdotes, d’envolées philosophiques ou de questionnements personnels. Bref, j’ai trouvé que son égo étouffait un peu le livre dans les cinquante premières pages. Heureusement, dans la suite, l’auteur se recentre sur son sujet et j’ai été embarquée jusqu’à la fin.
Après la Suisse, l’auteur délaisse son vélo et se rend à Prague, Bruxelles, Anvers et Le Coq-sur-mer. J’aurais apprécié quand même qu’il aborde la vie d’Einstein aux Etats-Unis, ses rapports avec sa femme et ses enfants, dont l’un était schizophrène. L’auteur s’est attaché ici à son cheminement d’idées, à son parcours scientifique jusqu’à la relativité générale. Doctorante en astrophysique, j’ai particulièrement aimé cet angle d’approche de la vie d’Albert Einstein que je connaissais en fait très peu. Physicien, l’auteur sait de quoi il parle et émaille son récit d’analogies scientifiques, de jeux de mots délicieux. À la page 44, il écrit : « N’étant pas un photon, rien ne m’obligeait à suivre une géodésique de l’espace-temps pour rejoindre Zurich et son lac ». Vous remarquerez ici qu’il est nécessaire de posséder une petite culture scientifique afin d’apprécier ces petites réflexions mais cela ne nuit en rien à la compréhension du livre et un parfait néophyte peut, je pense, le parcourir avec plaisir. En effet, toutes les parties théoriques sont exposées de manière très pédagogique, de même que les expériences de pensée qui permettaient à Einstein de réfléchir simplement à la notion de temps, son obsession perpétuelle, d’équivalence ou de vitesse de la lumière. À ce propos, Klein imagine un dialogue imaginaire savoureux entre Einstein et Galilée dans lequel le premier explique au second le principe de relativité grâce à une analogie avec des bateaux. On apprend également que la célèbre phrase « Tout est relatif » est galvaudé et même contraire à la réalité du principe de relativité.
Un autre passage que j’ai lu avec plaisir est le récit du célèbre congrès Solvay qui s’est tenu pour la première fois en 1907 à Bruxelles et auquel a été convié Albert Einstein suite à ces publications de 1905. Sa rencontre avec les scientifiques les plus connus de l’époque comme Marie Curie ou Max Planck et leur confrontation d’idées était très intéressante et bien écrite. Ils s’exprimaient alors tous dans leur langue, l’anglais n’ayant pas encore été décrété comme langue scientifique universelle.
Ce sont toutes ces petites anecdotes que j’ai aimés découvrir dans cet essai. L’écriture est simple, l’exposé est clair et on retrouve tout le talent de vulgarisateur d’Etienne Klein. Il explique aussi tous les événements historiques et comment Einstein avait senti l’avènement de la seconde guerre mondiale et sa brève étape en Belgique avant de s’exiler pour toujours aux Etats-Unis. Ici aussi, j’ai appris beaucoup de choses sur sa vie et ses idées très pacifistes. D’ailleurs, l’auteur réhabilite Einstein concernant son implication dans la réalisation de la bombe atomique, le scientifique a été très touché par cet épisode.
Bref, après un début difficile, j’ai adoré cet essai sur la vie de cet étonnant personnage et je le conseille à tout le monde, scientifique ou non. A travers les questions identitaires que l’auteur pose, ce document s’inscrit parfaitement dans l’actualité et la montée des nationalismes dans l’Europe d’aujourd’hui comme l’a vécue Albert Einstein en son temps et qui l’a poussé à ne jamais revenir sur le Vieux Continent.
S’il est un livre vers lequel je ne serais pas allée (la preuve, il est sorti en 2011), c’est bien celui-ci. Mais il est des avantages à avoir un fils conseiller en vente en librairie et plus particulièrement dans le domaine des sciences humaines. Et ce cadeau est une très belle découverte.
Il s’agit d’un opuscule d’une grande légèreté, doté de seulement 108 pages et que l’on savoure au même titre qu’un recueil de poèmes. C’est tellement plus drôle et délicieux de sauter des pages, de commencer par la fin avant de revenir au début en passant par la page 30 que... Bon, je parle, je parle et, pour l’instant n’en ai rien dit. Une anagramme, vous savez tous ce que c’est… mais là, c’est tout de même autre chose que de transformer un "spi" en "pis" ou de "punir" un "rupin". Les auteurs, l’un physicien et l’autre musicien de jazz, amoureux des mots mais aussi des jeux, se sont certainement autant amusé à écrire ces textes que j’ai eu de plaisir à les lire.
Une histoire par page : un titre, puis un petit texte en rapport avec le titre et une conclusion, anagramme du titre. Je vais vous donner un exemple :
"Le Canard enchaîné
Journal satirique paraissant le mercredi (jour des débats de gamme à l’Assemblée nationale), qui ne se voile pas la farce, contrepète au nez des politiques, boit Allah santé des cathos et, quand la réalité dépasse l’affliction, brandit la
Canne de l’anarchie"
Les textes, ou parfois simplement mots ou phrases traitent de sujets variés tels que la physique, Monsanto, la peinture, la musique, la religion, l’écriture et autres thèmes, le tout magnifiquement illustré de dessins en trois couleurs par Donatien Mary. Au long de ses pages, les auteurs jouent à déchiffrer des énigmes, à nous expliquer l’histoire des anagrammes et à chercher des réponses au fin fond des mots. Alors, même si on peut se poser la question d’une aide informatique quelconque pour trouver les anagrammes possibles d’une expression, on prend un plaisir fou à cette lecture.
Un véritable bijou de "triturage" de mots à consommer sans modération, lire et relire, s’en amuser et s’en délecter.
Que penser d'un nom qui cache, au sein de ses lettres, le surprenant destin de celle ou celui qui le porte ?
Quelle issue deviner dans un évènement qui, par un mélange des lettres qui le composent, prévoit sa suite et fin ?
C'est ce à quoi se sont amusés Etienne Klein et Jacques Perry-Salkow, en nous offrant cette série d'anagrammes plus judicieuses les unes que les autres. Je dis qu'ils se sont amusés car je n'en doute pas un seul instant. Par le biais de petits textes qui font la transition, ils nous proposent une certaine déduction, matière à réfléchir, tant et si bien qu'on essaie aussi, au fil des pages, de trouver l'anagramme...
Un ouvrage très agréable par sa composition et son contenu.
Excellentissime. Idée de cadeau géniale.
ex : L'ile saint louis ==> un taillis isole
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Taïna, indienne des Caraïbes, a été instruite dès son enfance pour devenir chamane, mais Christophe Colomb et les Espagnols arrivent...
Une belle adaptation, réalisée par un duo espagnol, d'un des romans fondateurs de la science-fiction, accessible dès 12 ans.
Merci à toutes et à tous pour cette aventure collective
Lara entame un stage en psychiatrie d’addictologie, en vue d’ouvrir ensuite une structure d’accueil pour jeunes en situation d’addiction au numérique...