Entretien chez Gallimard avec l’éditeur Jean-Marie Laclavetine
Entretien chez Gallimard avec l’éditeur Jean-Marie Laclavetine
Un roman qui nous raconte comment une femme qui jusqu’alors refusait d’aborder le sujet de son passé, se confie à deux journalistes rencontrés à la Convention de la Rose en Australie.
May de Caux, présidente de cette convention, a connu l’horreur des camps de concentration. Elle était prisonnière politique. Elle va avec une immense pudeur apprendre à faire remonter ses souvenirs à la surface, se lier d’amitié avec ces deux journalistes et leur parler de sa vie, de ses amitiés qui l’ont sauvée et d’une rose qu’elle a cueillie à Ravensbrück.
C’est un livre aussi doux que son titre malgré la violence et les privations qu’a connues May.
C’est l’histoire d’une reconstruction, de la confiance comme moyen de se sauver.
J’ai beaucoup aimé ce roman aux personnages fictifs, aux nombreuses références historiques et littéraires, apprécié cette plume élégante, pudique et douce.
Un roman qui vous fera croire en l’Homme.
L'église Saint-Michel, dans un quartier de Brandes. A l'intérieur, le père George Tellier donne la messe devant un petit groupe de religieuses et quelques fidèles. Soudain Daoud et Hicham, deux hommes en djellabas, surgissent.
Le préambule rappelle évidemment l'assassinat du père Hamel dans son église de Saint-Étienne-du-Rouvray le 26 juillet 2016.
L'originalité du roman est de chercher à reconstituer le parcours des principaux acteurs du drame : David, enfant adopté par une famille chrétienne, qui deviendra Daoud le révolté, converti à l'Islam ; Frédéric, petit-fils d'un migrant vietnamien, enfant sans père qui a choisi la police ; Agnès, la jeune fille libérée, qui inexplicablement a choisi de devenir nonne ; Georges, l'instituteur devenu prêtre après la guerre d'Algérie ; Hicham, petit délinquant, enfant rebelle d'une famille marocaine plutôt bien intégrée...
L'auteur nous fait pénétrer dans ces vies par les faits, sans porter de jugement. Il n'explique pas, mais fournit les clés pour que chacun essaie de comprendre. Le sujet est sensible, mais il est traité avec pudeur pour ne pas risquer de blesser le lecteur.
C'est écrit simplement, sans recherche de fioriture ou d'effet de manche. L'alternance des personnages donne du rythme, de l'élan, à une narration qui aurait pu être monotone. Le livre, relativement court, se lit donc facilement.
Une très belle découverte.
Chronique illustrée : http://michelgiraud.fr/2022/09/09/la-grande-epreuve-etienne-de-montety-stock/
Il arrive qu’un roman exprime mieux qu’une thèse le malaise d’une société. C’est le cas du roman d’Étienne de Montety que l’Académie française a eu la lumineuse idée de récompenser.
Un terroriste, « made in France », n’est pas issu d’une génération spontanée mais d’un environnement qui l’a stigmatisé à force d’insultes et de regards mauvais. Pas besoin d’être islamo-gauchiste pour s’en alarmer. Mais cela ne suffit pas à l’absoudre, le bourreau n’est pas la victime de son vécu, ce serait trop facile, comme une plaidoirie d’avocat. Contre tout déterminisme, les personnages de ce roman font des libres choix.
L’Islam n’est pas soluble dans la République. La laïcité est née avec et contre l’Église catholique. L’Islam est étranger à ce compromis de départ, d’où les malentendus. Il a ses lois et sa résilience. L’auteur le montre bien en retraçant le parcours de deux gosses conduit à la radicalisation par leur trouble identitaire.
Étienne de Montety nous parle de foi. Foi en le Christ (Agnès et George), foi en l’Islam (Daoud et Hicham) ou foi en la Nation (Frédéric). Il le fait avec pertinence, sans tomber dans la caricature (malgré quelques dialogues un peu didactiques). Ce livre est un état des lieux des incompréhensions. Certains Français n’admettent pas que l’Islam puisse faire partie du quotidien (savez-vous que Jésus, Issa, est un prophète de l’Islam ?). Certains musulmans n’ont pas compris que la République a ses principes et qu’ils doivent s’y soumettre (savez-vous que la laïcité doit protéger les cultes ?). De ces minorités nait le conflit.
C’est un roman sur la connaissance de soi et sur l’acceptation du prochain. Mais toi, en quoi tu crois ? Est-il possible qu’un jour on se respecte, qu’elle que soit la réponse à cette question ?
Bilan :
Un roman sans pareils. Cet ouvrage soulève des questions pertinentes avec une grande finesse.
Ajoutez à cela la qualité d'écriture d'Etienne de Montety et vous obtenez un roman d'exception !
Il n'y a pas encore de discussion sur cet auteur
Soyez le premier à en lancer une !
"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L'auteur se glisse en reporter discret au sein de sa propre famille pour en dresser un portrait d'une humanité forte et fragile
Au Rwanda, l'itinéraire d'une femme entre rêve d'idéal et souvenirs destructeurs
Participez et tentez votre chance pour gagner des livres !