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Dimitri Kantcheloff

Dimitri Kantcheloff
Dimitri Kantcheloff est né en 1981. À vingt ans, ses succès relatifs de guitaristes dans des groupes de rock'n'roll l'incitent à accepter un emploi dans la communication. Quelques années plus tard, il quitte Paris pour les bords de la Méditerranée et trouve enfin le temps d'écrire. Après... Voir plus
Dimitri Kantcheloff est né en 1981. À vingt ans, ses succès relatifs de guitaristes dans des groupes de rock'n'roll l'incitent à accepter un emploi dans la communication. Quelques années plus tard, il quitte Paris pour les bords de la Méditerranée et trouve enfin le temps d'écrire. Après Supernova (Les Avrils, 2021), Vie et mort de Vernon Sullivan est son deuxième roman.

Avis sur cet auteur (5)

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    Couverture du livre « Tout le monde garde son calme » de Dimitri Kantcheloff aux éditions Finitude

    Henri-Charles Dahlem sur Tout le monde garde son calme de Dimitri Kantcheloff

    Bonnie & Clyde à la lyonnaise


    Dimitri Kantcheloff nous enchante avec ce polar à l'ancienne qui est aussi un hommage aux films noirs ou aux dialogues d'Audiard. Il nous entraîne dans la fin des années 1970 sur les pas de Corine et Victor, braqueurs lyonnais bien décidés à prendre le capital...
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    Bonnie & Clyde à la lyonnaise


    Dimitri Kantcheloff nous enchante avec ce polar à l'ancienne qui est aussi un hommage aux films noirs ou aux dialogues d'Audiard. Il nous entraîne dans la fin des années 1970 sur les pas de Corine et Victor, braqueurs lyonnais bien décidés à prendre le capital qui leur revient. On se régale !


    Comme souvent, il aura fallu un coup du sort pour faire basculer une vie. En l'occurrence, il s'agit d'un licenciement. Victor Bromier est victime de la concurrence asiatique et de la gestion un peu hasardeuse de son patron. L'un des derniers fabricants de parapluies de France le renvoie sine die.
Mais Victor ne veut pas accepter sa déchéance et décide de ne rien dire à son épouse. Mieux encore : après quelques verres, il se vante d'une promotion et promet des vacances de rêve à sa famille. « Victor avait pris du plaisir à être cet homme-là, à la fois puissant et généreux. Le mensonge avait agi sur lui comme une drogue. Observant femme et enfant jubiler et s’impatienter de ces vacances imaginaires, il avait senti comme une forme d’extase, une euphorie si saisissante qu’il en avait oublié, l’espace d’un instant, que tout était faux. »
Le voilà requinqué, prêt à charmer la belle Corine, croisée dans le bar où il a ses habitudes. Et ça marche ! Il se retrouve très vite dans les bras de la jeune femme et ne s'offusque nullement lorsqu'elle lui demande de lire « La société du spectacle » de Guy Debord avant de faire l'amour. Bien au contraire, il a envie de partager avec elle son idéal révolutionnaire.
« Et s’il y eut, au démarrage, bien des ratés et autres imprécisions, tout cela, finalement, ne s'emboîtait pas si mal. Une pause de temps en temps était l'occasion de grignoter un bout, se reposer, causer marxisme. Et ça avait continué sur le même rythme plusieurs jours : ils burent pas mal, mangèrent peu, dormirent encore moins, firent l'amour avec entrain, façonnèrent l’idéologie révolutionnaire de Victor. C'était charmant, cette petite vie, comme des instants d’adolescence retrouvée. Mais ça ne pouvait suffire. » Il fallait bien vivre. Alors Corine a entrainé Victor à braquer des agences bancaires dans la région lyonnaise. 
Grisé par ses premiers succès, Victor va vouloir se venger de son patron. Et c'est à ce moment que les choses vont déraper. Il va devoir prendre la fuite, aidé en cela par Corine qui, une fois encore, prend les choses en main.
Dimitri Kantcheloff se régale - et nous régale - avec ce polar à l'ancienne. Dans la France des années Giscard, on retrouve l'ambiance des écrans noirs de nos nuits blanches. Gabin, Ventura, Noiret, Blier, Delon ou Belmondo auraient adoré jouer dans cette histoire qu'un Lautner, Enrico ou Verneuil auraient mis en scène, servis par des dialogues d'Audiard. Car, comme la liste des remerciements en fin de volume le laisse entendre, l'auteur a été pouponné à ce cinéma. Et l'hommage qu'il lui rend ici est très réussi, d'autant que nous ne sommes pas loin du pastiche dans certaines scènes qui nous donnent l'impression du déjà vu, mêlant la nostalgie à la reconstitution d'une époque que l'auteur n'a même pas connue !
Avec maestria, il rend l'ambiance de cette France de Jacques Mesrine et de Roger Gicquel. La bande-son défile sur l'autoradio au fil des virées en R5 ou en Peugeot 305, de Sardou à Supertramp, en passant par Bowie avec une préférence pour les groupes punks. 
Comme dans son précédent roman, « Vie et mort de Vernon Sullivan », le sens de l'humour et la dérision de Dimitri Kantcheloff font mouche. 
NB. Tout d'abord, un grand merci pour m'avoir lu jusqu’ici ! Sur mon blog vous pourrez, outre cette chronique, découvrir les premières pages du livre et en vous y abonnant, vous serez informé de la parution de toutes mes chroniques.
    https://urlr.me/VEZU2x

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    Couverture du livre « Vie et mort de Vernon Sullivan » de Dimitri Kantcheloff aux éditions Finitude

    Miss Marple sur Vie et mort de Vernon Sullivan de Dimitri Kantcheloff

    Bravo à Dimitri Kantcheloff qui a réussi avec brio la biographie de Vernon Sullivan, alias Boris Vian, homme multitâches qui a inventé bon nombre de pseudos, vécu mille vies en une et est mort beaucoup trop jeune mais nous a laissé une œuvre multiple .
    Je pense avoir lu, dans ma jeunesse...
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    Bravo à Dimitri Kantcheloff qui a réussi avec brio la biographie de Vernon Sullivan, alias Boris Vian, homme multitâches qui a inventé bon nombre de pseudos, vécu mille vies en une et est mort beaucoup trop jeune mais nous a laissé une œuvre multiple .
    Je pense avoir lu, dans ma jeunesse pratiquement tout ce qui sortait à son sujet, acheté tout ce qui était publié et j’ai dans ma bibliothèque «  j’irai cracher sur vos tombes », un monument du pastiche américain, officiellement traduit par Boris Vian, officieusement écrit par lui dans l’objectif de se moquer de tous ceux qui lui avaient refusé la gloire pour ses propres livres !!
    Réussite mitigée mais le scandale fait vendre et si ce n’est la gloire, du moins la richesse se glisse dans sa poche et celle de son éditeur jean d’Halluin.
    Cette biographie est un régal à lire, nous avons la chance d’y retrouver certaines expressions d’alors, n’oublions pas nous sommes en 1946, les grands noms de la littérature et les «  people » que l’on n’appelait aps ainsi, Sartre, de Beauvoir, Cocteau, Greco, tout ce beau monde réuni de nuit au « Tabou » jusqu’à l’aube .
    L’ambiance de l’époque est parfaitement rendue, la vie dissolue de Vian également, puisqu’il sait qu’il va mourir jeune, il vit à 100 à l’heure et sa famille suit plus ou moins ; car il a une famille, un enfant, puis deux !!
    Un vrai bonheur de revivre les journées et nuits creatrices de cet auteur dont les écrits ont ensoleillé ma jeunesse !

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    Couverture du livre « Vie et mort de Vernon Sullivan » de Dimitri Kantcheloff aux éditions Finitude

    Henri-Charles Dahlem sur Vie et mort de Vernon Sullivan de Dimitri Kantcheloff

    Boris Vian et son double

    Dimitri Kantcheloff retrace la vie d'un auteur américain qui n'a jamais existé. Vernon Sullivan est l'invention de Boris Vian, mais cette création va faire bien des ravages dans la France de l'après-guerre. Il secoue le milieu littéraire et les pères la vertu. Et...
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    Boris Vian et son double

    Dimitri Kantcheloff retrace la vie d'un auteur américain qui n'a jamais existé. Vernon Sullivan est l'invention de Boris Vian, mais cette création va faire bien des ravages dans la France de l'après-guerre. Il secoue le milieu littéraire et les pères la vertu. Et mange la vie de son créateur.

    C'est l'histoire d'un employé de l’Office Professionnel des Industries et des Commerces du Papier et du Carton qui rêve de gloire. C'est l'histoire d'un écrivain sur lequel mise son éditeur, mais qui tarde à rencontrer le succès. C'est aussi le résultat d'un défi lancé un peu trop vite à Jean d'Halluin qui dirige les éditions du Scorpion, celui de lui écrire en dix jours le roman qui va s'arracher dans les librairies. Son idée? «Il suffirait, détaille-t-il d’un air docte, d'inventer de toutes pièces un auteur américain à scandale. Noir et alcoolique de préférence. Et victime de la censure de son pays, bien sûr. Admettons maintenant que ses textes — pleins de sexe et de violence —, à défaut de sortir aux États-Unis, trouvent en France un éditeur assez farfelu pour les publier. (...) Aux fins de parfaire le subterfuge et de ne négliger ni l’absurde ni l'ironie de la manœuvre, Boris, propose aussi d’endosser le rôle de traducteur.»
    Voilà comment un jour de 1946 naît Vernon Sullivan. Et comment Boris Vian essaie de se relancer après les échecs commerciaux de se premiers livres parus chez Gallimard, Vercoquin et le Plancton et L’Écume des jours pour lequel il espérait la consécration d'un Prix littéraire qui ira finalement à un illustre inconnu.
    Chose promise, chose due. En moins de deux semaines le manuscrit de J'irai cracher sur vos tombes est prêt.
    Avec son éditeur, Jean d'Halluin, ils mettent tous les ingrédients nécessaires à faire le buzz, comme on ne disait pas encore à l’époque: «titre provocateur, omniprésence de violence, de beuveries et de pornographie, dénonciation des mœurs et du racisme de l’ Amérique — thème d'autant plus osé que les États-Unis, et ce malgré la ségrégation raciale, l’anticommunisme ou la pratique assumée de la censure, jouissent à cet instant précis de l'Histoire, faut-il le rappeler, de l’honneur d’avoir libéré la vieille Europe du joug nazi. Et pour ne rien gâcher, l’aura mystérieuse d’un auteur inconnu, impalpable, interdit.»
    Les ventes sont pourtant assez décevantes. Mais c’est sans compter sur Daniel Parker. Le secrétaire général du Cartel d'Action Sociale et Morale entend faire interdire le livre en dénonçant l’outrage, les excès et la pornographie. Dès lors la presse va s’emparer de l’affaire et faire ses choux gras de ce combat, se ralliant en grande majorité à la thèse de la liberté d’expression de l’auteur et à la liberté des lecteurs de juger sur pièces.
    Ce qu’ils vont faire avec voracité. Il faudra réimprimer. Déjà Vernon Sullivan s’attelle à un second roman.
    C’est la fête à Saint-Germain-des-Prés. Aux côtés de Sartre et Beauvoir, mais aussi des zazous et des jazzmen, Boris Vian fête son succès, même si ses médecins lui ont conseillé de réfréner ses ardeurs en lui annonçant que son cœur ne tiendrait plus très longtemps le rythme endiablé qu’il lui impose. Face à cette dramatique échéance Boris Vian – et son double – fourmillent de projets. Des romans à écrire, des paroles de chanson, une adaptation au théâtre de J’irai cracher sur vos tombes, peut-être même un film. Et au milieu de cette effervescence, n’oublions pas le tribunal. Car Daniel Parker n’a pas renoncé à faire condamner ce Vernon Sullivan dont de plus en plus de critiques commencent à douter de l’existence.
    Bien documenté, Dimitri Kantcheloff réussit fort bien à rendre l’ambiance de l’époque, allant jusqu’à utiliser le vocabulaire en usage durant ces années d’après-guerre, et à montrer combien la société aspirait à davantage de liberté. C’est sur des airs de Duke Ellington que se joue le drame de Boris Vian.
    Inspiré par la trilogie biographique de Jean Echenoz avec Courir, consacré à Emil Zátopek, Ravel et Des éclairs, qui retrace le parcours de Nikola Tesla ainsi que par Les trois jours dans la vie de Paul Cézanne de Mika Biermann et aussi par le Limonov d’Emmanuel Carrère, cette biographie romancée confirme le talent de l’auteur après Supernova qui était paru en 2021.
    https://urlz.fr/nFJn

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    Couverture du livre « Supernova » de Dimitri Kantcheloff aux éditions Les Avrils

    Laurence Yacono sur Supernova de Dimitri Kantcheloff

    Emballement médiatique et dérives de l'info en continu

    Dans ce roman bien rythmé aux allures de polar sans en être un, deux thèmes forts sont traités: la Nature et le journalisme.
    La Nature est incarnée ici, presque à elle seule, comme un personnage à part entière. Réduite de nos jours à son...
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    Emballement médiatique et dérives de l'info en continu

    Dans ce roman bien rythmé aux allures de polar sans en être un, deux thèmes forts sont traités: la Nature et le journalisme.
    La Nature est incarnée ici, presque à elle seule, comme un personnage à part entière. Réduite de nos jours à son plus bref rapport au vu d'une civilisation de plus en plus citadine, la Nature tient peu de place. Plus le temps de l'observer, de l'admirer, de lui réserver la place majeure qui lui est dûe.
    Charles vieux retraité décide de vivre reculé du monde en pleine nature, dans le sud de la France où il possède un mazet familial, afin de s'adonner à sa passion: contempler le ciel et les étoiles. C'est là qu'il découvre une supernova: l'explosion et la mort d'une étoile.
    Aucun besoin de connaissances en astronomie pour se délecter de ce roman.

    C'est la place et le rôle des journalistes de l'info en continu, face au scoop déclenché par cette nouvelle, qui sont au coeur de ce récit. On assiste, perplexe, à la mise en place d'une situation ubuesque où les journalistes dévoilent de viles pratiques. Et c'est Chloé, journaliste à l'AFP, qui va être le porte-drapeau de ce galvaudage. Malgré un portrait brossé d'une vie de divorcée avec deux enfants à charge pour subvenir aux besoins familiaux, rien ne vient cautionner certains actes. Quelques moments de réflexions font surgir en elle une forme d'humanisme, bien vite balayés par l'avidité du scoop.

    Où se trouvent le sérieux et la rigueur des médias quand l'intrusif devient référence quels qu'en soient les procédés?

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