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La Patagonie, « le bout du monde, là où les courants des océans s’affrontent, où les glaciers torpillent les roches, où les arbres miraculés naissent suppliés, où les mers vomissent des épaves, où rien ne pousse, rien ne perdure, où le vent coupe les souffles, où l’on ne se retrouve que pour mieux se perdre. »
Un endroit majestueux et hostiles, où sur deux temporalités l’on suit, dans les années 50, Valentina Silva, une des premières femmes « Doctora », en route vers la Terre de Feu, et dans les années 2000 ; Luis Echerrin Munoz, un jeune français récemment orphelin de mère qui quitte le Havre pour Santiago du Chili, en quête de ses origines. Et puis…. Finalement je n’ai pas envie de vous en dire plus.
Ce que je vous dirai en revanche, c’est la merveille qu’est ce roman. Si comme moi vous en avez assez de l’autofiction, de la littérature qui se regarde le nombril. Si en ce début d’année morose vous avez envie de dépaysement, d’évasion, de grands espaces et de nature. Si vous avez envie d’être happé par une intrigue romanesque dense, tissée d’émotions et de secrets. Si vous avez envie de croiser l’Histoire, celle tragique du Chili, de sa colonisation et des heures sombres de sa dictature. Alors ce roman est pour vous !
C’est bien simple, je n’ai pas pu le lâcher et j’en ai tout aimé. Il m’a transportée vers ces terres australes, où la nature, rude, façonne des hommes et des femmes valeureux, et j’ai succombé à sa beauté. J’ai voyagé dans ces immensités vierges où la nature dicte sa loi, du pied des glaciers aux plateaux reculés de la cordillère, des îles battues par le vent aux lacs et aux déserts de l’altiplano J’ai suivi la course des chevaux sauvages, sous l’ombre majestueuse des condors et les vols des ibis et j’ai rêvé d’y croiser un huemul, cet animal emblème du Chili.
Delphine Groues connait bien ces terres du bout du monde et on sent dans son écriture combien elle les aime pour nous en restituer si bien la majesté et la beauté. Elle doit connaitre aussi ces hommes, ces gauchos, ces arrieros, que l’âpreté de leur vie à rendu courageux et silencieux, mais qu’elle rend terriblement attachants. Et c’est sa connaissance du Chili qui lui permet de décrire aussi bien les affres de cette terrible dictature dont les stigmates perdurent aujourd’hui encore.
Quant à sa plume elle est superbe, à la fois lyrique et immersive, mêlée à un remarquable talent de conteuse qui lui permet de tisser fil à fil les liens de cette histoire.
Alors que vous ayez lu ou pas Cordillera, son précédent roman, foncez lire celui-ci. J’espère vous avoir convaincus.
Après Cordillera, Delphine Grouès nous emmène à nouveau en Patagonie, pour ce deuxième roman passionnant !
Tandis que Luis découvre au décès de sa mère les secrets bien enfouis de sa filiation, et part pour le Chili pour tenter de comprendre d’où il vient, le lecteur est transporté dans les années 50, en compagnie de Valentina, une femme courageuse et déterminée, qui assure avec beaucoup de savoir faire et d’empathie son rôle de médecin.
Les deux récits progressent en alternance, et on languit de connaître les étapes de chaque histoire, dont on se doute t bien sûr qu’elles convergeront à un moment donné.
Avec ce deuxième roman, la magie opère à nouveau et c’est un réel plaisir que de découvrir l’intrigue tout en sillonnant à travers les paysages superbes de cette région l’Amérique du sud peu évoquée en littérature.
Un vrai bon moment de lecture
256 pages Cherche Midi 9 janvier 2025
#LesBraisesdePatagonie #NetGalleyFrance
Comme le faisait remarquer une lectrice, il manque peut-être à « Cordillera » une vraie dimension sociétale (les mines du désert d'Atacama toutes proches, les luttes des ouvriers …).
Mais faisons le pari que ceci fera l’objet d’un autre livre !
Quoi qu’il en soit, il est difficile de ne pas s’attacher aux personnages de ce roman, ancrés à la fois dans la dure réalité du quotidien et dans la magie propre à l’Amérique du sud ; tous sont magnifiquement campés, qu’ils naissent, vivent, meurent, aiment, se battent pour leurs brebis ou résistent à de difficiles conditions de vie, à l’âpreté du climat, à la pénibilité des temps, aux rigueurs de la guerre...
Certes, la vie est rude, sombre et violente mais c’est toujours l’optimisme qui prévaut sans que rien ne soit jamais décrit avec complaisance ; le style est enlevé, empreint d’une grande poésie et d’un souffle à la mesure des éblouissants paysages andins.
Une belle première fois, une grande réussite dépaysante !
Merci à l’équipe des 68 1ères fois pour cette aventure de livres voyageurs et ses découvertes enthousiasmantes (celle-ci par exemple).
Que ça fait du bien de lire un premier roman qui s'ouvre sur le monde et fait souffler un vent rafraichissant de pur romanesque ! Voici la saga des Silva que l'on suit au début du XXème siècle.
Cette famille chilienne est profondément unie mais chaque membre a sa personnalité, plus ou moins extériorisée, et ses secrets. Delphine Grouès a trouvé la bonne distance pour qu'on les aime immédiatement tout en permettant de voir au-delà d'eux. Même s'ils parlent peu entre eux, ils communiquent en permanence par les gestes et leurs actes.
Ils sont tous très réussis et authentiques malgré un parti pris stéréotypé au départ : les deux frères antithétiques mais qui s'aiment fort : Joaquin, le terrien fougueux qui sent l'appel de la Cordillère des Andes et va embrasser le métier d'arriero pour veiller sur les troupeaux qui vont paître lors des estives ; Esteban l'idéaliste qui choisit les mots de la poésie ; tous deux initiés respectivement par des grands-oncles, charismatiques mentors, un mythique arriero et un aède aveugle. Et leurs parents, le taiseux Cecilio, simple peon dans une hacienda, et Luisa, la magnifique guérisseuse mapuche.
Famine, maladie, deuil, guerre, les coups du destin s'abattent sur les Silva sous le regard de la Cordillère, la Pachamama, la Terre-mère, personnage à part entière, présence grandiose et immuable alors que les hommes passent après avoir cherché à y trouver leur place. C'est vraiment très beau comment Delphine Grouès parle du Chili. On sent à quel point elle connaît et aime ce pays, son histoire, ses mots vibrent de tout cela avec un lyrisme justement dosé, jamais excessif ou envahissant mais qui se déploie avec une poésie touchante.
La narration ommisciente, à la fois naïve et pleine de sagesse, est quelque chose de théâtral, empreinte d'une solennité grave qui enjambe le temps qui s'écoule au fil des chapitres avec une fluidité maitrisée sur un rythme enlevé. J'ai eu souvent très envie de lire le texte à voix haute pour m'emplir de la sonorité des mots et de leur musique, j'ai vraiment apprécié l'usage du passé simple, de plus en plus rare en littérature actuelle.
Il ne m'a finalement pas manqué grand chose pour que ce soit un coup de coeur. le contexte historiques est passionnant mais trop effleuré. Je ne connaissais rien à l'histoire chilienne et il y a énormément de références que j'ai attrapées au vol mais n'est pas compris immédiatement alors que cela aurait beaucoup apporté à ma lecture pour lui apporter de la profondeur : par exemple, il est évoqué Luis Emilio Recabarren, fondateur du premier Parti ouvrier socialiste du Chili, ou plus largement l'éveil d'une conscience politique qui nait dans de violentes luttes sociales dans les mines du pays. Ou encore Eloisa Diaz Insunza, première femme médecin du pays.
Je pense également que le réalisme magique évoqué en 4ème de couverture n'est pas assez exploité. Lorsqu'il apparait, c'est un vrai bonheur et un bel hommage à la littérature latino-américaine qui s'en est fait une spécialité.
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