Des polars surprenants au coeur de l'Amérique...
Déterminé, tenace, fort, et disposant toujours d’une sacrée dose d’humanisme sous son chapeau, Walt Longmire, le héros de Craig Johnson, nous entraîne dans les contrées de l’Ouest des Etats-Unis. Nous sommes partis...
Des polars surprenants au coeur de l'Amérique...
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Avec une vingtaine d’ouvrages publiés en vingt ans, souvent primés, adaptés à la télévision américaine, la série policière consacrée au shérif Walt Longmire a fait la célébrité de Craig Johnson. La troisième réédition en français de son opus numéro cinq est l’occasion de (re)découvrir ce personnage magistral, tellement crédible, dont les aventures se déroulent dans le comté fictif d'Absaroka, dans le Wyoming où vit l’auteur.
« Le AR avait été BAR à une certaine époque, mais la mauvaise qualité de la menuiserie et le vent omniprésent avaient changé son nom, ou bien le B avait peut-être décidé d’aller faire la bringue ailleurs. » Avec son décor comme échappé d’un western, le vent soulevant paille et poussière pour seul souffle de vie apparent et la rugosité peu amène pour l‘étranger de ses habitants, la petite ville d’Absalom ne brille pas par son hospitalité. Recroquevillée au pied des vastes et hautes mesas qui la surplombent de leurs plateaux sauvages, un peu plus coupée du monde encore par la désaffection du vieux pont qui y mène, elle n’a que méfiance et hostilité à offrir au visiteur qui vient de se présenter comme inspecteur d’assurances et qui prétend enquêter sur l’affaire que tous préfèrent murer dans un silence prudent.
Encore ne savent-ils pas, ces Absalomiens repliés sur leurs secrets fermentés, que l’intrus est en vérité le shérif Longmire, sous couverture parce que hors de sa circonscription du comté voisin, et qu’il est discrètement mandaté pour relayer l’enquête policière officielle, étouffée par d'intrigantes pressions. Il est vrai que les faits semblent d’une parfaite limpidité, étayée par les aveux mêmes de celle qui dort désormais en prison en attendant son procès. Son mari ayant mis le feu aux écuries abritant les chevaux qui étaient toute sa vie à elle, Mary Barsad s’est vengée en déchargeant son fusil sur cet homme par ailleurs réputé insupportable. Tellement insupportable que tous ici avaient de bons motifs de le haïr et maintenant d’excellentes raisons de préférer se taire plutôt que d’innocenter une coupable idéale.
Entre paysages et décors ensorcelants, personnages et dialogues stupéfiants d’authenticité, tout droit jaillis de l’imprégnation locale de l’auteur, enfin humour impayable déclenchant jusqu’à de francs éclats de rire, l’intrigue réserve son lot de surprises, de bains d’ambiance et d’accélérations galopantes dans tous les sens du terme, pour une lecture aussi captivante qu’attachante : un vrai régal qui prend aussitôt le goût du revenez-y, d’autres épisodes vous attendent. Coup de coeur.
Walt Longmire est shérif dans le comté d'Absaroka dans le Wyoming. Il ne lui reste que quelques années à faire avant de raccrocher et espérer laisser sa place à son adjointe Victoria Moretti dit Vic. Sa carrière a notamment été marquée par l'affaire Melissa Little Bird. L'adolescente, Cheyenne et atteinte du syndrome d'alcoolisme fœtal a été violée. Quatre adolescents ont été condamnés, avec sursis seulement. Aujourd'hui il semblerait que quelqu'un cherche à venger la jeune fille. Le corps de Cody Pritchard, un des agresseurs, a été retrouvé. Alors qu'une violente tempête de neige s'annonce, Walt se lance à l'aveugle sur la piste de l'assassin.
Little Bird est le premier tome de la série "Une enquête de Walt Longmire" qui en compte déjà 15. Aussi une grande partie du roman plante le décor et introduit les personnages principaux mais aussi secondaires. L'enquête policière est tout d'abord en filigrane avant de prendre vers la moitié du roman toute sa place. Cette longueur ne m'a pas dérangé car les éléments et détails apportés sont naturellement bien amenés, intéressants et nécessaires à la compréhension de l'intrigue. Cela amène aussi un bon équilibre entre l'action policière et la vie personnelle des protagonistes.
J'ai donc fait la connaissance du shérif Walt au tempérament bien marqué. C'est un héros charismatique auquel je me suis vite attachée malgré ses quelques petits "travers". J'ai été conquise par son humour, son caractère imparfait, ses désillusions et sa droiture. Son meilleur ami Henry Standing Bear, proprio du Red Pony bar et oncle de Melissa Little Bird sera impliqué dans cette histoire. Le duo fonctionne bien et le doute qui s'insinue chez Walt maintien la tension narrative tout en apportant une certaine émotion. Le ton humoristique alterne avec des moments bien plus profonds qu'il n'y paraît révèlant pudiquement des traits de caractère de plusieurs personnages. D'ailleurs, il y en a un petit nombre dont des secondaires qui vont sûrement revenir dans les prochains tomes. J'ai préféré noter qui était qui pour ne pas perdre le fil.
Les lieux et paysages sont très bien décrits. J'ai été transportée dans ces grands espaces américains qui depaysent. Il y a une scène qui se déroule pendant le blizzard qui est superbement immersive et qui m'a tenu en haleine.
J'ai aussi beaucoup aimé l'évocation des conditions de vie des amérindiens. La situation est soulevée de manière subtile. La culture et les croyances amérindiennes apportent du mysticisme et du lyrisme au récit fluide de l'auteur.
Je n'ai pas réussi à trouver qui était le meurtrier. J'avais plusieurs hypothèses qui au fur et à mesure tombaient à l'eau. J'ai apprécié que l'auteur nous mette dans la tête de Walt Longmire lorsque celui-ci énumère les mobiles et circonstances possibles.
Un roman d'ambiance entre nature writing, thriller, drame et chamanisme.
Dans le comté d'Absaroka, Wyoming, un cadavre de berger est découvert. Alors que tout laisse présager à un suicide, le shérif Walt Longmire va tirer des fils qui vont le mener à une affaire bien plus complexe qu'il n'y paraît.
Pendant qu'un loup semble errer dans la forêt et inquiète la population locale, Walt Longmire panse ses plaies. Après une expédition punitive violente et sanguinaire au Mexique au sauvetage de sa fille relatée dans "Le coeur de l'hiver", le voilà de retour dans son comté.
C'est une enquête bien plus calme que nous propose Craig Johnson dans ce 15ème opus publié en France des aventures de son héros shérif. Un Longmire meurtri dans sa chair et dans son coeur, on le sent usé et en plein questionnement sur son avenir, ce qui est une constante pour pas mal de personnages récurrents que j'ai pu lire cette année: Harry Bosch et John Rebus notamment.
C'est toujours aussi agréable à lire, Craig Johnson reste un maître des enquêtes "américaines rurales" et il en décrit très bien les paysages typiques. Walt Longmire est un héros attachant, un peu en bout de course, son poste de shérif est convoité, mais il reste un enquêteur hors-pair, d'une grande humanité et à la droiture certaine.
Même si "Le pays des loups" n'est pas son meilleur roman, Craig Johnson est une valeur sûre, un auteur vers lequel on peut se réfugier quand on ne sait plus quoi lire ou que l'on a essayé, sans succès, de lire le énième thriller français "qu'il ne faut absolument pas rater" !
Chapeau, cow-boy ! Double référence au magnifique couvre-chef que notre auteur arbore fièrement et à son magnifique talent de conteur.
Craig Johnson, né en 1962 à Huntington en Virginie-Occidentale, nous délivre un nouvel opus d’une enquête policière de son fameux et attachant shérif Walt Longmire.
Craig s’est installé définitivement dans le Wyoming au pied des Bighorns Mountains où se déroule l’action de notre roman, dans le comté néanmoins fictionnel, de l’Absaroka.
On ressent d’emblée tout l’amour que l’auteur et son héros portent à cette contrée, dans le paragraphe inaugural. Je cite « Il est difficile de trouver un endroit dans le Wyoming où le vent ne règne pas en maître ; où le son souverain ne traverse pas les parcs des Bighorns avec un hurlement rauque. Je me demande parfois si le vent manque aux arbres dans les moments où il se calme, où l’air est immobile et ou les cieux d’un bleu pur, léger, se déploient au-dessus des montagnes. Les courtisanes à aiguilles – les pins lodgepoles, les douglas, les épicéas d’Englemann – sont plantées à la lisière du grand parc de pâturage comme de timides jeunes filles attendant que la main suppliante du vent les invite à danser. Et je ne peux m’empêcher de m’interroger quand le balancement est passé et que les arbres ne frémissent plus, se languissent-elles de ce vent ? Les pleurent-elles ? ».
Le décor est planté, somptueux mais rude, rude comme le climat et les gens qui y habitent. Un mouton mort, un loup qui rode et la tension monte, comme partout ailleurs, entre les défenseurs de la cause animale et les propriétaires de ranchs. Pour couronner le tout, un berger chilien (recruté pour faire le boulot que les locaux ne veulent pas exercer) est retrouvé pendu à un arbre, les membres inférieurs en partie dévorés. Suicide ou homicide ?
Walt Longmire et ses adjoints Vic (petite amie du Chef) et Sancho Saizarbitoria (un basque, j’ai appris qu’une colonie s’était fixée là-bas au début du XXème siècle) vont devoir enquêter auprès de la famille qui a engagé, Miguel Hernandez, la victime. Une famille à problèmes et désunie et une victime au passé plus que flou, une affaire bien compliquée pour notre petite équipe et qui le devient de plus en plus au fil des pages.
Que dire, un roman vraiment bien abouti, un scénario bien charpenté, des répliques savoureuses et toujours teintées d’humour. Un héros (l’ami Walt car on se sent si proche de lui) avec ses fêlures psychologiques et physiques (séquelles de dernières aventures au Mexique racontées dans Le cœur de l’hiver), toujours à l’Ouest (et pas que géographiquement !), dépassé par les technologies modernes, autant de traits de caractère qui dessinent un personnage vraiment touchant, adulé et chouchouté par ses adjoints et collègues.
Amis lecteurs, si vous êtes amateurs du Grand Ouest et d’énigmes policières, passez par la case libraire et touchez le nouveau Craig Johnson, vous passerez, assurément, un très agréable moment.
Mille mercis à Louise et aux Editions Gallmeister de m'avoir permis ce délicieux moment de lecture.
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