L’armistice signé entre la France et les Alliés a la fin de la deuxième guerre mondiale n’est pas synonyme de paix immédiate. On n’a qu’une envie, revivre, refaire le monde, retrouver la France d’avant. Un long travail reste à faire.
Claire Deya fait découvrir à ses lecteurs que sur les plages du Var, les Allemands ont laissé d’énormes champs de mines qu’il va falloir nettoyer. Des Français volontaires vont se mettre à la tâche, secondés par des prisonniers allemands. Cette période est très bien documentée, les risques pris par ses hommes, les difficultés rencontrées avec l’administration mais aussi l’entraide, le courage, le respect envers les prisonniers. Ceux-ci sont parqués dans des camps aux conditions inhumaines, tout comme les Français l’ont été en Allemagne. Devant les risques encourus, Français et prisonniers sont Alliés.
Et puis il y a Saskia, personnage émouvant, jeune fille juive survivante des camps où elle a perdu toute sa famille. Saskia qui retourne dans son village pour découvrir que sa maison est occupée, que les biens de sa famille ont été spoliés et que le père de son fiancé est le délateur à l’origine de son malheur. Quant au fiancé, il est passé à une autre histoire.
Il y à Fabien, le chef du groupe, solide, généreux, qui cache son chagrin d’avoir perdu sa femme, résistante fusillée. Il y a Vincent, le courageux médecin qui rejoint le groupe pour tenter de retrouver Ariane qui a disparu.
Ce livre est un excellent éclairage sur la réalité d’après guerre, les collabos pardonnés au nom d’une certaine idée de réconciliation nationale, les délateurs qui écrivaient par milliers pour condamner leurs voisins, le manque de moyens pour rétablir la sécurité. Mais l’histoire de ces héros qui sont restés anonymes est aussi celle du pardon sinon de l’oubli, cette histoire de fraternité qui nous fait nous questionner… En d’autres temps, sous d’autres cieux, que se serait-il passé ?
Je ne suis pas ennuyé une seule page. À la fin et à l'après guerre, les démineurs ont la lourde tâche de nettoyer les plages, les champs.... l'espace public, des mines laissées par l'ennemi. Vincent s'engage dans ce groupe et espère retrouver son amour d'avant guerre. Sans dévoiler le roman, j'ai appris certains faits qui se sont déroulés à la libération.
Roman lu dans le cadre du Prix des Lecteurs du Var 2024.
J’ai découvert en lisant cet excellent roman que les plages du Var, en 1945, étaient piégées par des millions de mines laissées par les Allemands. Qui s’en souvient de nos jours en étalant sa serviette sur le sable entre Hyères et Saint-Tropez ?
Pourtant des groupes hétéroclites composés de résistants, d’hommes qui voulaient se racheter une virginité, de prisonniers français de retour d’Allemagne se sont improvisés démineurs.
Une tâche dangereuse et compliquée. En effet, les prisonniers allemands sont astreints à participer à leurs côtés à ce déminage de grande ampleur. Comment travailler avec celui qui fut l’ennemi et oublier les atrocités commises ?
Claire Deya dresse dans ce roman de très beaux portraits d’hommes et de femmes, qui ont eu des parcours différents pendant la guerre et pour qui ces temps de paix retrouvée ne sont pas simples.
Où chercher la femme tant aimée et qui semble avoir disparu de la surface de la terre ? Comment retrouver la maison de famille spoliée par des collabos ?
Je me suis attachée à chacun des personnages dans leur complexité de réactions et de comportements.
Alors que les fêtes du Débarquement de Provence approchent, je suis contente d’avoir lu ce roman qui m’a apporté un éclairage très intéressant sur la période qui a suivi.
Un mauvais geste et tout bascule.
Alors que chacun est dans l’attente de la capitulation de l’Allemagne, la fin de la 2nde guerre mondiale s’éternise, le temps est aussi suspendu aux gestes des démineurs sur les plages de la Côte d’Azur.
L’auteure s’est intéressée à une partie de cette histoire moins connue, dans un contexte politique tendu et une France dévastée.
Une équipe de volontaires français, des hommes tentés de se racheter ou qui avaient tout perdu ou dont la quête est personnelle (comme Vincent qui cherche Ariane) et des prisonniers allemands qui eux n’avaient pas le choix se sont retrouvés à déminer des plages au péril de leur vie. Des rations supplémentaires de nourritures sont aussi promis aux volontaires.
Un travail de fourmi, dangereux dont le moindre faux pas pouvait tout faire exploser.
Le fil de l’histoire dans la grande histoire, c’est Vincent (prénom d’emprunt pour passer inaperçu ) qui en revenant dans sa région recherche son Ariane disparue. Où a-t-elle bien pu passer ?
Le fil nous fait découvrir Saskia revenue des camps, Fabien le chef des démineurs et tant d’autres personnages français comme allemands qui n’ont pas choisis cette guerre et qui l’ont pourtant subis et se retrouvent malgré eux unis dans un même travail. Une forme de solidarité se tisse entre ces hommes pour refaire ce monde détruit.
Presque complément embarquée dans cette histoire où chaque personnage a ses secrets plus ou moins avouables, où chacun tente de se reconstruire. Ce roman nous fait découvrir une autre facette de la seconde guerre mondiale, rendant chaque vie qu’elle soit allemande, française précieuse et attachante. Je voulais savoir jusqu’au bout le destin d’Ariane et Vincent.
Un premier roman réussi et bien documenté.
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