"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Mort sur le Trans-sibérien, Death on the Trans-Siberian Express dans la version originale parue en 2021, a été publié par les éditions Hugo Thriller en novembre 2021. C'est le premier roman de C.J. Farrington, publié en Angleterre par les éditions Constable, éditeurs de la série « Agatha Raisin », référence du « cosy mystery ». Les aventures d'Olga Pouchkine ont été inspirées à l'auteur par ses voyages sur le Trans-sibérien ou le long de la route de la soie.
Le style est nonchalant, avec une petite touche de fantaisie très agréable, qualités malheureusement altérées par les longueurs et les trop nombreuses digressions qui nuisent au bon fonctionnement de l'intrigue. Il semble que l'auteur se complaise dans des méandres qui ne présentent qu'un intérêt lointain pour le suivi de l'histoire.
Olga Pouchkine, cheminote et garde-barrière dans le village de Roslazny, en Sibérie occidentale, veille quotidiennement au bon fonctionnement du passage quotidien du fameux Trans-sibérien. Agée de trente-cinq ans, elle vit encore avec son père, vieil homme alcoolique et acariâtre. Malgré sa vie peu reluisante, Olga caresse le rêve d'étudier la littérature à l'université de Tomsk afin de devenir écrivain. Raison pour laquelle elle économise sou à sou l'argent que son père ne boit pas en vodka bon marché.
Deux événements vont perturber sa routine immuable: la réception d'une lettre anonyme fielleuse qui la déstabilise plus qu'elle ne se l'avoue. Que peut-on lui reprocher si cruellement, elle qui a toujours à coeur d'aider ses proches de son mieux.
Le second est le fait qu'un touriste américain soit éjecté du train pile au moment où Olga se trouvait près de la voie. L'homme a la gorge tranchée et des pièces de monnaie dans sa bouche. Qui a bien pu faire ça et, surtout, pourquoi?
Mais l'inspecteur chargé de l'enquête, son séduisant ami d'enfance Vassily Marouchkine, est suspecté du meurtre et enfermé par son supérieur, le lieutenant colonel Babikov, un homme manipulateur, prêt à tout pour devenir le nouveau maire de Roslazny. Afin de disculper son ami, Olga décide de mener elle-même l'enquête, sans se douter des ennuis auxquels elle pourra difficilement échapper.
Ce que j'ai le plus apprécié dans ce roman est la façon dont l'auteur nous présente ses différents personnages principaux ainsi que les habitants du village. Avec précision, il révèle leurs particularités physiques et leurs traits de caractère. Prenons l'exemple d'Olga Pouchkine: une jeune femme généreuse, attentive au bien-être de ses proches qu'elle ne répugne jamais à aider, une amie fidèle sur qui on peut compter. Férue de littérature, Olga caresse le doux rêve d'étudier à l'université de Tomsk afin de devenir écrivain. Bien que son salaire de cheminot et sa vie étriquée ne lui laissent que peu d'espoir d'y parvenir un jour, elle ne se décourage pas.
Les femmes de ce roman, incarnées par Olga et son amie Anna, donnent un aperçu peu flatteur de la façon dont les femmes sont considérées sous ces latitudes. Travailleuses acharnées et courageuses, elles se battent comme des lionnes pour assurer le quotidien de leurs proches, sans pouvoir compter sur les maris et les pères qui ne pensent qu'à s'enivrer du matin au soir.
Heureusement, le personnage attachant de Vassily Marouchkine vient contrebalancer ce noir tableau. Brillant policier, il se trouve muté temporairement au poste de Rozlasny, victime d'une recrudescence de la délinquance. Curieusement, le lieutenant colonel Babikov, candidat à la mairie de Kemerovo, avec qui Vassily ne s'entend pas du tout, pense que l'inspecteur est l'homme de la situation. Mais le jeune homme n'a qu'une envie: que cette mission sans intérêt se termine afin qu'il puisse rejoindre l'armée au sein de laquelle il veut retrouver la trace de sa femme et de son fils, disparus quinze ans plus tôt.
Le trans-sibérien: réseau de voies ferrées qui relie Moscou à Vladivostok sur neuf mille deux cent quatre-vingt huit kilomètres (la longueur du trajet dépendant de l'itinéraire)."C’était d’abord une voie ferrée impériale, avait dit sa maman. Ses rails ont transporté des tsars, des tsarines, des tsarévitchs et des tsavernas, tout comme des commissaires du peuple, des secrétaires généraux et tous les autres complices du communisme. Les princes, les boyards et les comtesses ont regardé ces mêmes paysages défiler derrière la vitre, bien avant que Staline n’utilise cette voie ferrée pour prêter main-forte aux nazis, jusqu’à ce qu’Hitler ne change d’avis et qu’il se mette à nous attaquer."
Sibérie occidentale: découvrir cette région peu ou mal connue, pas encore destination touristique de choix, à travers le trans-sibérien, train mythique, constitue une agréable surprise. Le froid ambiant, la neige et la glace recouvrant tout le paysage, donnent à ce roman son atmosphère particulière. Bien que le roman soit censé se situer à notre époque, l'auteur décrit une société figée dans le temps; on se serait presque cru revenu à l'époque de l'après-guerre: village isolé, vie quotidienne loin de toute trace de modernisme, routes et bâtiments laissés à l'abandon, population vieillissante...Ambiance propice pour mener une mystérieuse enquête policière.
Le +: le fait que le roman soit bien documenté, permettant au lecteur de mieux appréhender les arcanes de la politique et du fonctionnement de l'administration russes, la culture et les coutumes qui nous sont en grande partie étrangères, abordant des thèmes intéressants, tel que le rôle des femmes dans ces contrées reculées, peu enclines à tenir compte des avancées modernes. (Le fait qu'Olga, à trente-cinq ans, continue d'obéir à son père alors que c'est elle qui subvient aux besoins du ménage; la situation familiale de son amie Anna qui doit élever seule ses trois garçons pendant que son mari, qui dessoule rarement, poursuit ses affaires chimériques, considérant sa femme plus comme une domestique que comme une épouse).
Les fils de plusieurs intrigues se croisent et se décroisent, noyant le lecteur sous une avalanche de détails vite oubliés, souvent inutiles, alors qu'il aurait été plus intéressant de se concentrer sur l'intrigue policière prometteuse. Au lieu de cela, en dépit d'un bon démarrage, le récit s'enlise dans des explications anecdotiques, récurrentes, n'apportant aucun élément nouveau, tout cela au détriment de l'action. Raison pour laquelle le roman manque du rythme indispensable à toute intrigue policière de qualité. Le fait que les hypothèses avancées par les enquêteurs se révèlent souvent exactes gâche un peu le plaisir du lecteur, desservant l'effet de suspense.
Un premier roman en demi-teinte sauvé par ses protagonistes drôles et attachants. Espérons que le suivant sera plus réussi...
Olga Pouchkine est garde-barrière dans le village de Roslazny en Sibérie occidentale, où elle veille quotidiennement au passage du fameux Transsibérien. A 35 ans, elle vit encore avec son père et son hérisson en rêvant de rejoindre l’université de Tomsk pour étudier car férue de littérature elle souhaite devenir écrivain. Elle économise chaque rouble pour ce projet, espérant quitter au plus vite ce village où rien ne se passe. Mais deux évènements viennent perturber ses habitudes : elle reçoit une lettre anonyme calomnieuse en dépit de la bonté notoire dont elle fait preuve envers ses proches. Que lui reproche t-on et qui peut lui en vouloir ?
Lorsqu’un touriste américain est éjecté du train, la gorge tranchée et des pièces de monnaies enfouies dans la bouche, l’inspecteur en charge de l’enquête, le séduisant Vassily, enfant du pays, est suspecté et emprisonné par son supérieur, le lieutenant colonel Babikov. Celui-ci est un manipulateur prêt à tout, à quinze jours des élections, pour devenir le maire de Roslazny… Pour disculper son ami d’enfance, Olga mène elle-même l’enquête pour confondre le criminel, qui se trouvait à bord du Transsibérien…
J’aime lorsqu’un roman me transporte en pays étranger, vers d’autres lieux et coutumes, j’ai ressenti ce dépaysement avec Mort sur le Transsibérien: le grand froid sibérien, les habitants plutôt alcoolisés, les hommes de pouvoir très corrompus, les problématiques politiques et l’opposition aux Etats-Unis qui se ressent jusque dans les petits villages… Les personnages de ce roman m’ont en tout cas fait aimé ce voyage. Notamment Olga Pouchkine dont le caractère opiniâtre m’a beaucoup plu. Malheureusement, et en dépit d’un bon démarrage, l’intrigue s’enlise dans des explications répétitives au détriment de l’action, tout de même nécessaire pour maintenir le suspense du récit. L’impression de lenteur est accentuée par des chapitres extrêmement longs. De plus, les enquêteurs émettent très vite des hypothèses sur le meurtrier qui se révèlent par la suite exactes, il y a donc peu d’effet de surprise. Le final est pourtant intéressant et original. Je ne suis donc pas entièrement convaincue par cette lecture, même si j’ai apprécié l’atmosphère particulière et les personnages charismatiques de ce roman.
Je remercie les Editions Hugo et Compagnie et Netgalley pour la découverte de ce titre.
Un polar proche du cozy mystery, peu banal avec lequel je me suis régalée ! Et pourtant il fait très très froid, tout est très très sale, les habitants très très alcoolisés et les hommes de pouvoirs, à n’importe quel niveau, très très corrompus !
Olga est technicienne de maintenance ferroviaire de troisième catégorie, près du village de Roslazny en Sibérie occidentale ; garde barrière d’un passage à niveau qui n’a jamais vu le jour ! Mais Olga a avant tout une âme d’écrivaine et épargne depuis des années pour pouvoir aller étudier à l’université !
Elle vit avec son père, invalide des Chemins de fer, veuf, alcoolique, méchant qui ne l’a jamais aimé et surtout jamais rêvé d’avenir pour elle ! Entre deux passages de trains, elle s’occupe du hérisson qu’elle héberge dans sa cabane et rédige son premier livre “Trouver le bon aiguillage : cent leçons de vie inspirées par le Transsibérien” !
Un touriste américain égorgé lui tombe dessus lors du passage du Transsibérien et la corruption étant ce qu’elle est, elle se met à enquêter ne serait-ce déjà que pour prouver que l’inspecteur Vassily Marushkin n’est pas coupable. Des rumeurs de sorcières, des vols étranges, des morts encore plus étranges...
Pas le temps de s’ennuyer entre congères, vodka et morts violentes ! J’adore le personnage d’Olga qui sans être trop émancipée, réfléchit et se donne les moyens pour sortir des ornières réservées aux femmes ! J’espère qu’il y aura d’autres tomes des aventures d’Olga et Vassily au milieu de la population défavorisée de l’après URSS !
#MortsurleTranssibérien #NetGalleyFrance
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