"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Lu dans le cadre du Prix Horizon récompensant un deuxième roman.
On va suivre le destin de Pierre et Gabriel que tout à priori sépare. Ils se sont rencontrés sur les bancs de la fac à Paris dans les années 80.
Pierre est originaire du milieu bourgeois, son père a fait la guerre d'Algérie et son grand-père la seconde guerre, pas toujours du bon côté.
Gabriel est fils d'un juif revenu des camps, il vit avec sa mère Esther dans un appartement très modeste.
Ils passent régulièrement le week-end en Normandie dans la famille de Pierre, c'est là qu'ils vont rencontrer Sveta, une jeune fille dont ils tombent amoureux. Ils vont prendre l'habitude de passer le samedi soir dans la petite cabane de pêcheurs à boire, manger et discuter avec les parents de Sveta, des dissidents russes ayant fui le régime soviétique. Anton leur apprend la transgression et leur donne les armes.
Gabriel les saisira, Pierre rentrera à la niche.... Gabriel osera, Pierre restera replié sur lui-même, bloqué dans ses décisions portant le poids du passé.
Liberté, action ou non, choix et sens à donner à sa vie sont des thématiques de ce roman, tout comme le poids du passé familial.
Ecrit de manière classique, un peu "pompeuse" parfois, j'avoue avoir mis un certain temps pour être emporté dans le récit. Trop est malheureusement décrit sur la quatrième de couverture.
Ma note : 8/10
Les jolies phrases
La vie est-elle ainsi faite qu'elle se construit d'abandons successifs et des déchirements qu'ils engendrent ? Lui murmura-t-il. Et les relations que nous tentons de nouer avec les êtres qui nous entourent sont-elles à ce point éphémères et fragiles qu'elles s'avèrent inutiles.
Mais nous savons tous les deux que le passé ne revient jamais, du moins tel qu'il était ou demeure dans notre mémoire.
Avec le temps, j'ai fini par faire la part des chose, compris que les vies de ceux qui nous ont précédés ne nous lient pas et qu'il n'existe aucune responsabilité collective.
On dit qu'on ne renoue jamais avec son passé... Il serait même écrit quelque part qu'en cherchant à le retrouver, on le perd une seconde fois.
Je n'avais pas compris que le pays que j'avais fui était toujours le même : il n'avait fait que changer de nom, mais j'aurais dû savoir que la Russie demeure éternelle !
https://nathavh49.blogspot.com/2024/05/linaccompli-christophe-jamin.html
Dans ce roman, l'auteur nous questionne sur le poids du passé et des actes de nos prédécesseurs. L'inaccompli est-il celui qui n'a pas voulu céder à la violence parce que son père et son grand-père y avaient cédé et extorqué une promesse?
Quid de la culpabilité des descendants des individus et des peuples?
Une réflexion très intéressante sur fonds d'Histoire, soutenue par des personnages attachants et intéressants.
Qui est l'inaccompli dans ce texte entre les différents personnages de ce roman ?
Pierre et Gabriel deviennent amis sur les bancs de la faculté de droit, dans les années quatre-vingt. Tout semble les séparer : le premier est né dans une famille bourgeoise, son père a fait la guerre d’Algérie, son grand-père une inavouable Seconde Guerre mondiale ; le second est issu d’un milieu modeste, fils d’un père juif qui, seul des siens à avoir échappé à la déportation, a fini par se suicider. Il vit avec sa mère, Esther.
En vacances en Normandie, ils font la connaissance d’un couple de dissidents russes immigrés et de leur fille Sveta : irruption brutale du réel dans leur bulle estudiantine, qui leur fait entrevoir en même temps la tentation de l’engagement et la possibilité d’un amour.
Les trajectoires des deux garçons se séparent là.
Ils se retrouvent quarante ans plus tard et font le point sur leur vie et leur choix de vie.
L'un a agi et l'autre a eu une vie plus "calme". L'un va s'engager de façon physique et l'autre va plutôt rester dans les textes, les écrits et va étudier des archives (en particulier, sur le procès de Pucheu, l'un des grands procès intentés après la Libération).
Des personnages féminins jalonnent ce texte, Esther, la mère de Gabriel et Sveta, la jeune fille russe, qui a décidé de profiter de sa liberté, en ayant fuit son pays avec ses parents.
Les deux hommes se retrouvent et se racontent et racontent leurs choix de vie, leurs actions, leurs inactions.
Les différents personnages m'ont émus, touchés. Et j'ai aimé ce retour dans l'histoire, que ce soit celle de la seconde guerre mondiale, celle des événements algériens mais aussi les années 80. L'auteur questionne sur le passé de sa famille, comment survivre et vivre au passé de ses parents, de leurs choix de vie, de quel chemin prendre dans sa vie.
L'auteur aborde le thème de la violence dans les vies, "un cycle de violence qui reprenait avec les mots et sur les terres du passé."
Un texte très bien écrit et qui nous questionne sur nos vies, sur nos choix de vie, sur des parcours.
#Linaccompli #NetGalleyFrance
Alors qu’il est étudiant, le narrateur réside passage de l’union à Paris. Un jour il rencontre Patrick Modiano, cet écrivain si talentueux qui a pourtant tant de mal à s’exprimer à l’oral. Ils auront quelques échanges très limités.
Quelques années plus tard il est devenu avocat et, à l’instar de l’auteur, va régulièrement déposer une rose sur la tombe de Floriot, un célèbre pénaliste qu’il admire. Le jour où il doit défendre un criminel, il croise à nouveau Modiano lors du procès. Il faut dire que le prévenu a un parcours singulier, sa sœur aurait disparu dans les mêmes conditions que Dora Bruder, l’héroïne du roman de Modiano.
À partir de là, les routes des deux hommes se rejoignent à plusieurs reprises. Les mots, le pouvoir de l’écriture, les entraînent vers un univers parallèle dès qu’il s’engouffrent dans une station de métro, plongeant dans un passé récent jusqu’à la seconde guerre mondiale, la résistance, l’occupation de Paris.
Le narrateur met alors ses pas dans ceux de l’auteur devenu personnage de son roman, et part à la rencontre d’un monde bien plus vivable que celui dans lequel il évolue. Sur les traces d’un passé révolu mais qui parfois affleure à sa conscience, il rencontre ses propres personnages. Car eux aussi passent d’un monde à l’autre. La question est alors de savoir qui de François Yoannivitch ou de monsieur Joseph a le plus de réalité, le présent ou les protagonistes des romans de Modiano ? Grâce à l’écriture, à sa compréhension de certains situations, il peut enfin supporter la violence et le mal-être du présent.
lire la chronique complète sur le blog Domi C Lire https://domiclire.wordpress.com/2021/11/25/passage-de-lunion-christophe-jamin/
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