"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Grand roman. Long roman. Roman foisonnant dans lequel je me suis souvent perdu puis retrouvé et à nouveau perdu...
Que de personnages aux patronymes compliqués difficiles à mémoriser.
Iouri Jivago est un enfant de la révolution russe. Celle qui façonna le destin de millions de gens.
Pourtant, son destin est aussi lié de façon irrémédiable à une autre personne : Lara Fiodorivna.
Lara, elle, à la beauté et la pureté des héroïnes de Dostoïevski. Comme elles, elle chutera mais ne cessera d'être forte.
Lorsque l'on parle de ce roman, c'est d'abord pour évoquer leur d'amour.
Mais en préambule, il faut préciser que ce roman faillit ne jamais être publié. Raconter le destin d'hommes et de femmes des prémisses de la révolution de 1905 à l'après-guerre sans en occulter les tragédies était une chose risquée.
D'autant plus, lorsque l'auteur n'a survécu aux grandes purges que par miracle. Que sa muse fut envoyée au Goulag pour le punir indirectement.
Cette censure ne permit pas la publication du livre en URSS mais celui-ci fut passé en douce à l'ouest avant d'être réintroduit sur le sol soviétique de façon clandestine.
Mais qu'en est-il du roman ? Roman d'amour entre Jivago et Lara ? Peinture d'une époque ? Réflexion sur l'art et la beauté ?
Oui, ce roman est tout cela à la fois. Il est foisonnant de personnages, de lieux et de rencontres. Mais pour autant il laisse une place au lecteur. Des pointillés que chacun comble à sa guise.
Iouri Jivago apparaît de prime abord comme un héros soviétique. Pourtant, petit à petit, on assiste à sa déchéance comme causée par cette révolution qui s'oublie, qui se gangrène et qui dévore ses enfants. L'on se sent encerclé par la prémonition d'un péril imminent malgré l'intervention de personnages providentiels, archétypes des opportunistes qui réussissent à survivre à toutes les marées.
Il est difficile à la lecture de ses mots de ne pas faire un parallèle entre l'histoire de Jivago et celle de Pasternak. D'autant plus lorsque l'on sait que le personnage de Lara a été inspiré par sa muse et maîtresse Olga.
Cette histoire d'amour est d'autant plus belle qu'elle est très adulte, réfléchie. Pas de passion qui oblitère tout mais une nécessité impérieuse de s'aimer malgré l'amour qui reste pour les conjoints.
Le style de l'auteur est d'une incroyable beauté. La poésie des descriptions apporte une douce lumière au récit même dans des moments les plus sombres.
Ce roman de Pasternak est une œuvre majeure de la littérature russe et mondiale, et ce à juste titre, je suis ravie de l'avoir enfin découvert.
Première incursion, sur le tard, dans le roman-fleuve russe : pour ce premier contact, j’ai choisi « Le Docteur Jivago », parce que connais bien le film de David Lean et que je le trouve bouleversant. Et puis le contexte historique m’intéressait au plus haut point. Le roman de Pasternak raconte le destin de Iouri Jivago, un orphelin de la bonne société russe, devenu médecin, qui traverse la Russie du début du XXème siècle, écartelé entre deux amours, spectateur et victime du plus grand bouleversement politique du XXème siècle. Je vais être honnête, j’ai eu beaucoup de mal à le finir. C’est un roman russe comme on l’imagine, d’une densité incroyable, avec une multitude (trop ?) de personnage, avec une intrigue centrale et des dizaines de petites histoires parallèles, sur des pages entières, sur des chapitres entiers. C’est un roman qui ne manque pas de souffle, ni d’emphase mais dont la lecture est rendue difficile par d’innombrables diversions pas toujours pertinente ni même intéressantes et le nombre incroyable de personnages ! Déjà les noms russes sonnent un peu tous pareil à nos oreilles occidentales, mais en plus chaque personnage est désigné à la fois par son patronyme, mais aussi par une multitude de surnoms. Très vite, dés les premiers chapitres, on est perdu ! Heureusement que je connaissais la trame grâce au cinéma car sinon, je ne suis pas certaine que je l’aurais terminé. Il y a des passages très bien écrits qui passent tous seuls et d’autres interminables et qui ne me touchaient pas, malgré mes efforts et ma bonne volonté. Quant au contexte historique (La révolution ratée de 1905, la Première Guerre Mondiale, la Révolution de févier 1917 puis celle d’Octobre, suivi de la guerre civile rouges/blancs), il est décrit par un russe, ou plutôt un soviétique, et pour un public slave déjà très au fait d’une période horriblement troublée et complexe. Mais je reconnais à Boris Pasternak un certain courage dans sa critique de la Révolution Russe, quand on sait à quelle période le roman a été écrit. En comparaison, le film (américain) de David Lean est plus caricatural que le roman. Reste malgré tout la magnifique histoire d’amour entre Iouri et Lara, véritable colonne vertébrale du roman, une histoire d’amour pleine de pudeur et de sincérité et qui, tragédie oblige, se trouve entravée par l’Histoire et le sens du devoir d’un médecin russe bien trop idéaliste pour son temps.
Passionnant
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