A gagner : des exemplaires de cette BD jeunesse sur fond de légendes celtiques !
Tout est parti d’une simple lettre. En 1923, Mathilde Baldensperger écrit à Clemenceau pour lui demander de la recevoir. Elle veut écrire sur lui. Mais l’entrevue qu’il lui accorde en décidera autrement. Car le grand homme ne veut plus revenir sur cette guerre qui a tant coûté en vies humaines. Non, il préfère montrer à Mathilde les livres de sa bibliothèque et les fleurs de son jardin.
Après cette entrevue rapide suivront d’autres visites où Mathilde présentera ses trois enfants et son mari au Père la Victoire qui, pour eux, acceptera de raconter des épisodes de la guerre.
Mais Mathilde a un secret. Elle a perdu sa joie de vivre depuis le suicide de sa fille ainée Annette. Et c’est là que le grand homme lui propose cet étrange pacte : « Je vous aiderai à vivre et vous m’aiderez à mourir. »
C’est ainsi que débute une foisonnante correspondance (668 lettres de Clemenceau) et de rencontres pour une amitié qui évolue vers un amour platonique pour le vieil homme de 82 ans qui sait sa fin prochaine.
A travers les dernières années de Georges Clemenceau surnommé le Tigre, on redécouvre un pan de l’histoire et de ses soubresauts. Au-delà de l’homme politique, ministre de la guerre durant le conflit de 14-18, anti colonialiste et Dreyfusard, on découvre un homme érudit, amoureux des arts. Il est très seul et Mathilde sera la dernière femme à combler un peu sa solitude.
Il meurt le 24 novembre 1929.
« Elle ne voyait plus le redoutable pourfendeur de ministres et de cabinets, l’intraitable artisan de traités de paix, l’infatigable homme d’action, l’indomptable et contradictoire défenseur de la république…ni même la proie inoffensive qu’il était devenu et qui n’effrayait plus personne. Elle ne voyait que le grand ami. »
C’est Pierre, le fils de Mathilde, qui a fait connaitre cette histoire grâce aux lettres de Clemenceau qu’elle avait conservées.
Ce récit des dernières années de Clemenceau le montre sous un jour bienveillant, occultant toutes les contradictions du grand homme ainsi que son comportement déplorable envers sa femme.
Ce roman graphique à la lecture agréable est bien documenté (on trouve les biographies en fin de volume) mais ne représente que quelques années de la vie du Tigre.
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(Lu dans le cadre du Prix Orange de la BD 2024)
Cet album historique a l'originalité de s'intéresser à ce qu'il advient d'un grand personnage après son heure de gloire : en épluchant ses échanges épistolaires avec Marguerite Baldensperger, Benoit Mély reonstitue les derniers jours de Clemenceau, et dévoile des facettes méconnues du "Tigre". J'ai beaucoup appris sur l'homme, et le travail de recherche de l'auteur est assez impressionnant… en revanche, l'album manque un peu de rythme : c'est sans doute le revers de la médaille quand on s'intéresse à la partie moins "spectaculaire" de la vie d'un personnage. J'ai également été un peu dérouté par la patte graphique, pas désagréable, mais qui m'a semblé un peu en décalage avec le propos. Un album instructif, mais que je conseillerais plutôt aux passionnés.
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Tout est dit dans les chroniques des uns et des autres sur cette BD du rapport (épistolaire, mais pas que) entre un Clemenceau vieillissant, mais encore un peu rugissant, et sa Marguerite (Baldensperger). Amour, amitié, … finalement c’est plutôt la proximité de ces deux êtres qui compte avec le pacte proposé par le vieil homme : « je vous aiderai à vivre, vous m’aiderez à mourir » pp 36-37 .
Et c’est aussi une bonne façon d’aborder la fin de vie d’une figure de l’histoire de France et de son époque.
Titre en lice pour le Prix Orange de la BD 2024. Remerciements aux éditions Des Ronds dans l’O et à Lecteurs.com pour la communication de cet ouvrage.
"Je vous aiderai à vivre ... et vous m'aiderez à mourir". Si je ne devais retenir qu'une citation de cette bande dessinée, ce serait incontestablement celle-ci.
L'Histoire est une succession d'histoires, à l'image de Georges Clémenceau. Sans se départir de son aura historique, ce récit nous plonge dans une relation épistolaire entretenue entre lui et Marguerite Baldensperger, éditrice de 40ans sa cadette. Certains parleront d'amour platonique quand d'autres évoqueraient une amitié profonde entre deux personnes à priori opposées. C'est toute l’ambiguïté de ce lien indéfectibe qui va naître.
Le travail réalisé à partir de la (re)découverte de cette correspondance forte de 668 lettres est impressionnant. Benoit Mely ne se contente pas de relater des faits historiques. Il donne une dimension très personnelle aux personnages, et à la relation qui se tisse entre un homme qui a tout vécu sauf peut-être le véritable amour et une femme qui vit le deuil de sa fille, ayant mis fin à ses jours. Cette introspection dans l'esprit de Clémenceau est jalonnée de réflexions plus politiques. Une forme d'inventaire sur sa vie, ses choix, ses combats mais aussi ses réflexions sur le fragile équilibre imposé par le traité de paix. Marguerite affronte elle aussi ses doutes et regrets. Cette confrontation de ces deux esprits se voit dans la mise en page.
J'apprécie le dessin et "ces coups de griffe" qui rendent très expressif "le tigre". Dans une certain mesure, ce style graphique me fait un peu penser à celui d'Amrani, Djoïna dans l'album dédié à Jeanne Chauvin.
Le crayon restitue les émotions des personnages avec une grande sensibilité et alterne intelligemment les traits réalistes aux traits un peu plus exagérés selon les situations décrites. Les planches relatives à la maison de campagne de Georges Clémenceau, tranchent avec son côté "tigre solitaire" et sont vraiment très belles. Très colorées. Elles coïncident d'ailleurs avec le nouvel élan de la relation avec Marguerite. Il y a une utilisation assez classique de la gradation chromatique en fonction des sentiments, les couleurs claires symbolisant l'optimisme.
Concevoir une bande dessinée historique sur des éléments biographiques est un exercice périlleux mais qui au cas présent est une franche réussite. Lecture captivante en perspective.
« Lu dans le cadre du Prix Orange de la BD 2024. Je remercie Lecteurs.com ainsi que les Editions Des ronds dans l’O pour cet envoi. »
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