"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Une fable philosophique au travers d’une fiction poétique dans un monde ensoleillé et sans brutalité.
Tigo a eu bien raison de m’offrir ce petit livre de fiction, d’imaginaire plutôt que de science fiction. Lors du pique-nique que Babélio a orchestré pour nous, j’ai eu ce petit livre tout neuf qui m’a bousculé plus que je ne l’aurais pensé. Je ne suis pas une adepte du genre, me pensant trop terre à terre pour arriver à me projeter dans des mondes oniriques, tantôt défaitistes, tantôt idéalistes ; termes qui n’engagent que mes projections.
Au fur et à mesure de ma lecture j’ai lentement approché ce que Tigo cherchait possiblement à me transmettre, à savoir que ‘’si le monde n’était résolument pas acceptable en l’état, alors rêvons la vie, voyons le verre à moitié plein et ne regardons qu’en direction du beau’’. J’ai regardé dans son prisme et j’ai réussi à m’évader comme elle me le souhaitait très certainement.
L’écriture est agréable, de type poétique ajouterais-je. Elle est si fluide qu’on ne sent pas qu’on s’envole vers un au-delà mirifique. Les leçons de vie que l’autrice nous donne sur l’écologie comme sur nos relations aux autres qui devraient être plus sereines, nous sont livrées avec doigté, sans cette approche de reproche ou d’engueulade comme le font tant d’écologistes purs et durs. L’esprit écologiste de ce livre me convient mieux.
Nous sommes à une époque post-industrielle bien après celle dite de transition. La technologie n’y a plus la même emprise sur nous qu’actuellement, mais n’a pas pour autant disparue. Les robots ont maintenant une conscience - eh oui ! - et ont eu le droit de se retirer du monde des humains. Tout est harmonieux dans le meilleur des mondes.
Le personnage de Froeur Dex, moine de thé vivait dans un monastère il y a fort longtemps. Maintenant il sillonne le monde à bord d’une roulotte afin d’offrir un peu de paix au travers d’une tasse de thé. Sur sa route et durant sa propre recherche spirituelle, il croise le robot Omphale. S’enclenche alors une discussion que je qualifierais de philosophique entre un moine et un robot, qui dit mieux ?!
L’entrée dans ce livre a été lente pour ma part, j’ai dû m’accrocher mais il est fort possible que l’autrice l’ai fait volontairement afin que nous ayons conscience du temps long entre maintenant et cette époque-là.
Un bémol et un vrai pour moi ; il n’est plus question ici de ‘’il’’ ou ‘’elle’’, mais de ‘’iel’’. L’écriture inclusive me pose encore question.
Livre doux, optimiste, respectueux de la nature et des espèces. Une prose philosophie à lire lorsqu’on se sent perdu.
Dans ce dernier tome des voyageurs, il est question d'une auberge tenue par une mère et son fils. Elle est située dans un trou perdu qui n’a pour seul intérêt sa position géographique qui en fait une planète de passage, idéale pour le ravitaillement de toutes les espèces navigantes possibles et inimaginables. Notre brave aubergiste essaie d'avoir un coin adapté à chacun. Elle met un point d’honneur pour que chaque espèce y trouve son compte, se sente bien accueilli, puisse acheter du ravitaillement adapté, bref passe un bon moment. Accueillir un public aussi varié est la seule façon qu’elle et son fils ont de voyager et de se cultiver. L’histoire commence avec une journée qui ressemble à toutes les autres, un certain nombre de personnes débarquent à l'hôtel mais ce qui devait être une escale temporaire va durer un petit peu plus longtemps que prévu à cause d'une alerte confinement. L’hôtel devient un huis-clos où un groupe d’inconnus et d'espèces très différentes qui ne se comprennent pas forcément vont me voir cohabiter. On vit avec eux cette pause hors du temps où des personnes très différentes qui jamais ou presque jamais n’auraient interagi en temps normal. Ils vont devoir passer le temps, s'occuper, s'entraider, se comprendre. C’est magnifique et très doux. J’ai adoré avoir pour une fois un fan de cailloux et de géologie qui n’est pas le grand méchant de l’histoire, ça change et ça met du baume à mon petit coeur de géologue/paléontologue. Merci Becky Chambers, c’est la seconde fois qu’on a le droit à un personnage de géologue ou apprenti géologue chouette. Ce tome-là est vraiment une pause imposée, il n’y a donc presque pas d’action, c'est vraiment une tranche de vie qui permet de reprendre un petit peu foi en l'humanité. Ca fait du bien de voir des personnes hyper différentes réussir à interagir sans s'entretuer, avec respect et dans l'espoir que tout le monde aille le mieux possible.
Freur Dex vit son petit train-train dans un monastère/couvent. Même s’iel a tout pour être heureux.se, il y a un sentiment de vide, d’incomplétude qui ne lea lache pas. Iel décide de changer d'orientation dans l'espoir de se sentir mieux. Saon nouveau choix se porte sur la carrière de moine du thé. Les débuts ne sont pas aisés mais iel persiste et part dans une espèce de roulotte qui avance grâce à un vélo. Cette roulotte maison se transforme en salle accueillant tout le rituel du thé dont le but est de permettre aux gens de se sentir mieux. Le thé personnalisé mais aussi le fait de s’autoriser une pause dans les problèmes du quotidien sont les clés du rituel. Chaque problème va correspondre à un thé compatible avec la personne concernée. Une grande part de ce court roman va concerner l’apprentissage du rôle de moine thé que ça soit la formation théorique autour des plantes que et la mise en pratique avec les aspects relations avec les populations. L’aspect robot apparait très tard dans ce tome mais donne une nouvelle dimension très intéressante à l’histoire. Que faire quand on a tout pour être heureux et que ce n'est pourtant pas le cas ? C’est une très belle quête de la paix intérieure associé à une rencontre avec un robot.
https://bookshowl.blogspot.com/2019/12/to-be-taught-if-fortunate-becky-chambers.html
Je ne rate plus une seule parution de Becky Chambers depuis ma découverte de cette auteure avec sa série Wayfarers, car ce qu'elle écrit c'est juste tout ce que j'aime dans la science-fiction : du space opera tellement riche et puissant que ça vous donne le tournis !
Ce petit livre est un one shot qui n'a rien à voir avec sa précédente série et qui se lit très rapidement mais je crois bien qu'il est devenu mon préféré de l'auteure. Nous suivons une mission spatiale envoyée sur 4 planètes à 28 années lumières de la Terre afin de les étudier. Vous allez me dire : rien de très original pour l'instant, sauf que la technologie inventée par Becky Chambers afin de rendre les voyages spatiaux possibles est quelque chose que je n'avais jamais lu ! L'équipage peut toujours compter sur un vaisseau très puissant et un équipement très avancé technologiquement, mais c'est un patch sur leur bras qui va avoir la tâche d'adapter les membres de l'équipage au long voyage et ensuite aux différentes planètes. Il s'agit de transformations physiques comme la masse musculaire, la taille ou encore des changements cutanées leur permettant d'absorber les radiations et de s'en nourrir, des changements qui n'auraient jamais pu intervenir ou alors intervenir qu'après des années passées sur la planète. J'ai adoré l'idée, j'étais impatiente et aussi fébrile que l'équipage de découvrir les nouveaux changements à l'approche de chaque nouvelle planète et grâce à ce procédé le livre devient vraiment unique !
De plus, leur démarche scientifique n'est pas simplement de trouver une planète susceptible d'accueillir les humains (car la Terre va mal) mais vise également à élucider le grand mystère de notre existence : comment apparaît la vie. Car de la vie, chaque planète que vont découvrir les membres de cette mission en recèle de différentes façons et c'est extrêmement passionnant à lire. Il en faut de la maîtrise pour inventer et décrire des choses aussi abstraites que ce que l'on découvre dans ce livre, mais Becky Chambers le fait d'une façon si naturelle que cela est absolument fascinant à découvrir. Ses livres ont toujours une certaine harmonie, que ce soit dans la nature incroyable des nouvelles planètes ou dans les relations qu'entretiennent l'équipage entre eux, qui me procure un sentiment de bien être assez indescriptible. Lire un Becky Chambers ça me calme, ça m'apaise et me fait toujours voir notre monde différemment.
Pourtant ce livre est très pessimiste. La fin reste ouverte, les découvertes sont prometteuses, mais les transmissions qu'ils reçoivent depuis la Terre sont alarmantes et de plus en plus désespérées. Il n'y a absolument plus d'espoir pour la Terre. Mais on sent que ce que vivent les scientifiques de ce livre, c'est tout ce que rêve de vivre l'auteure, et c'est également ce que je rêve moi aussi. Pour moi notre futur est dans les étoiles, et ce livre est clairement un fantasme, une aventure que j'ai adoré vivre.
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