"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
“Je suis allé à Pôle emploi avec 5 litres d’essence pour me brûler, mais c’est fermé le 12/02/2013 ; alors ça sera demain le 13 ou le 14, car ce serait vraiment préférable au sein de Pôle emploi merci. »
Voici le mail qu’a envoyé Djamal CHAAR à plusieurs media, avant de s’immoler devant son agence Pôle Emploi en fevrier 2013. Il n’était pas en fin de droits, mais a été radié pour une histoire de nombre d’heures de travail.
C’est le point de départ dramatique du 1er roman des Kids, Mehdi Meklat et Badroudine Saïd Abdallah.
Djamaal avait quitté l’Algérie pour trouver l’amour en France, en la personne de Nicole, sa femme. Il voulait vivre de sa passion pour le cirque en devenant clown. Ça, c’était son rêve.
La réalité, c’est qu’il y a des factures à payer, toujours plus, et qu’il faut bien avoir un vrai travail pour ça. De la douceur des rêves à la dureté de la réalité économique. Un aller simple pour l’horreur.
Les kids ont voulu comprendre son geste de désespoir et son parcours. Alors ils ont inventé ses mots.
Pas de narration linéaire classique ici. De chapitre en chapitre on lit / entend la voix de différents protagonistes, comme un zapping de sa vie. On découvre entre autres, la poésie du clown rêveur et idéaliste, la froideur administrative de Pôle Emploi, la tristesse de sa mère abandonnée en Algérie, le cynisme des hommes politiques.
Certains passages sont répétés, comme des refrains de cette chanson triste si particulière.
Les auteurs transforment un fait divers atroce, qu’on a quasiment déjà oublié en un vrai témoignage poignant en redonnant une voix à Djamal Chaar, ainsi qu’à toutes les personnes broyées par le chômage, le système.
Et maintenant ?
un roman chorale, pour parler du "héro" du livre, un homme ordinaire avec ses rêves , certains accomplis (venir vivre en France auprès de la femme qu'il aime), d'autres pas (devenir clown) , et qui un jour décide de s'immoler par le feu devant une agence pôle emploi...
pourquoi a-t-il fait ça ? qu'avait-il en tête ? qui était-il ? le roman répond en partie à ces questions ... le style est précis, l'humour plutôt noir, les mots percutants et le rythme intéressant , mais il m'a manqué un je ne sais quoi pour que je m'attache à cet homme ...
Je précise qu'il s'agit du 1er livre que je lis sur ma nouvelle liseuse, cela a peut-être joué dans mon ressenti , je ne saurai pas le dire ...
Burn Out est un ouvrage choral aux fins de compréhension du geste désespéré d’un chômeur en fin de droits. Chaque personnage apporte un morceau du puzzle.
Comment un homme volontaire qui a traversé la Méditerranée pour rejoindre la femme de sa vie en France a vu ses rêves de clown qui sourit à la vie se transformer en un être détruit qui va vers la mort en s’immolant.
Avec un style direct sans pathos, les deux auteurs nous immergent dans la descente aux enfers de Djamal ; ils décrivent un monde désincarné au travers de la factualisation des informations, de l’absence de solutions de Pôle emploi, des nuits sans sommeil ou des stratégies financières des entreprises. Ils insistent avec justesse sur la déshumanisation de la société.
Pourtant, Djamal était un battant, surmontant une enfance difficile et son statut d’immigré et voulant ardemment construire une famille et réussir au prix de travaux et d’horaires pénibles.
Tout le monde n’est pas égal devant le bonheur, la chance et les fardeaux à porter. La force de ce livre est de nous alerter sur les sentiments d’incompréhension et d’abandon qui peuvent frapper un jour chacun de nous.
En dépit d’un titre décalé avec le contenu, ce premier ouvrage tragique et parfois drôle est bouleversant et témoigne d’une bonne maîtrise de l’écriture et de son rythme. Il en appelle d’autres.
https://animallecteur.wordpress.com/2015/09/19/burn-out-mehdi-meklat-badroudine-said-abdallah/
Je déclare ma flamme.
Burn Out raconte l’histoire de Chaar Djamal qui a décidé de mettre fin à ses jours en s’immolant par le feu devant Pôle emploi. Pour écrire ce roman poignant, Mehdi Meklat et Badroudine Saïd Abdallah partent d’un fait divers et donnent une vision de la France et de la société en essayant de comprendre le geste désespéré de cet homme qui avait des rêves notamment celui de rire et de faire rire en étant clown.
Chaque chapitre fait parler un personnage fictif qui aurait pu être un ami, un membre de famille ou quelqu’un qui a croiser le chemin de Chaar Djamal. on y voit sa femme, sa mère, son conseiller Pôle emploi, un homme qui travaille à Orly.
C’est simple, fluide, très bien écrit de manière à nous faire ressentir tout un tas de choses.
Ce livre m’a mis une claque.
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