"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
En cette journée de commémoration du 80e anniversaire du Débarquement de Normandie, revenir sur les origines de ce terrible conflit meurtrier me semblait essentiel. Pour cela, je me suis appuyée sur un album sorti très récemment chez Le Lombard, La Seconde Guerre mondiale en BD, scénarisé par Arnaud de la Croix et dessiné par Vicente Cifuentes Martinez.
Cet ouvrage, de près de 300 pages en noir et blanc, a l’intelligence de débuter dès les années 1920, alors que le Monde doit panser ses plaies de la Grande Guerre. Mais l’issue de la Première Guerre mondiale et son règlement ont laissé des traces. On se rend compte que la volonté de revanche est présente chez les vaincus et que l’adhésion de l’Allemagne à la S.D.N. (Société des Nations) ne changera pas le cours de l’Histoire.
L’album enchaîne sur les années 1930 avec l’expansionnisme japonais en Mandchourie, puis avec l’arrivée d’Hitler au pouvoir en 1933, qui décide de remilitariser la Rhénanie. S’ensuivent la Guerre d’Espagne en 1936, l’Anschluss et les accords de Munich en 1938, sans qu’aucune des démocraties européennes ne réagisse face à la montée de ces dictatures.
Chronologiquement et à travers 20 chapitres, La Seconde Guerre Mondiale en BD retrace le contexte géopolitique de cette période, pas seulement en Europe, mais également aux États-Unis, en Afrique et surtout en Asie. En effet, on a trop souvent tendance à ne pas évoquer les conflits qui se tinrent dans le Pacifique, alors que l’attaque de Pearl Harbor fut l’élément déclencheur de l’entrée en guerre des États-Unis en décembre 1941.
Les faits historiques sont relatés de façon très explicite et très compréhensible, même s’ils sont, il faut le reconnaître, extrêmement nombreux. Mais le chapitrage choisi propose une lecture fractionnée, ce qui la rend effectivement plus évidente. Par ailleurs, le dessin sobre et réaliste permet de reconnaître très facilement les différents protagonistes du conflit, eux aussi très nombreux.
Voici donc un ouvrage intéressant et assez complet qui trouvera toute son utilité auprès de celles et ceux qui hésitent parfois à se plonger dans l'histoire de ce conflit, dont l’issue a formé notre Monde actuel.
Nous connaissons tous la seconde guerre mondiale et ses grandes lignes. Mais cette bd prouve que nous pouvons toujours en apprendre davantage.
Chapitré selon les grands événements, nous (re)découvrons les stratégies, les enjeux, et les objectifs de chaque pays engagés dans la guerre. Ainsi, l'auteur revient sur les plans d'Hitler, sur les batailles les plus connus, mais aussi les différentes guerres satellites aux événements principaux.
Le dessin réaliste tout en noir et blanc sur un papier vieillit colle bien au type bd document.
Un must have pour tout amateur d'Histoire, une lecture importante pour tous.
J’adore les BD historiques ou documentaires mais là, avec La franc-maçonnerie dévoilée, j’ai été gâté !
Que d’infos ! Que de références historiques ! Que de questions posées avec réponses détaillées et argumentées ! Et tout cela illustré avec humour par un Philippe Bercovici en grande forme, s’adaptant parfaitement au remarquable déroulé du philosophe et historien Arnaud de la Croix.
En dix-huit chapitres et un glossaire, les auteurs dressent un tableau le plus complet possible de cette franc-maçonnerie qui a suscité débats, interrogations, infox et persécutions, hélas. Certains papes, des dictateurs comme Franco, Mussolini et Hitler ont tout fait pour éradiquer un mouvement né en Écosse et qui se base sur le métier de maçon en symbolisant des outils comme la massette pour tailler la pierre, le compas, l’équerre, le fil à plomb.
Dans ces dix-huit chapitres, j’ai rafraîchi ma mémoire mais j’ai surtout fait des découvertes au fil des portraits de dix-sept hommes et d’une seule femme, Maria Deraismes, féministe et franc-maçonne qui rencontra même Louise Michel.
Présentés de manière très vivante, certains personnages prennent carrément la parole et sont suivis depuis leur naissance jusqu’à la mort avec des dates précises, plus le lieu où chaque scène se passe. Surtout, Arnaud de la Croix détaille les symboles, le vocabulaire et les expressions utilisées que le non initié ne repère pas au passage.
De Villard de Honnecourt, maître maçon au Moyen-Âge à Tristan Boulard aujourd’hui, le panorama est vaste et fouillé. Un seul intrus de sinistre mémoire se glisse dans le tableau : Heinrich Himmler qui persécuta au-delà du possible Juifs et Francs-maçons.
Partie du monde anglo-saxon, la maçonnerie gagne vite le continent car certains hommes aiment à se regrouper pour échanger et débattre de longues heures en confrontant leurs idées. Alors, il y a des symboles, des grades (apprenti, compagnon, maître… jusqu’au Vénérable) et cela intrigue, questionne, révulse même.
Cette magnifique BD a le mérite de mettre à plat l’histoire de la franc-maçonnerie, de côtoyer Benjamin Franklin qui ne se contenta pas d’inventer le paratonnerre mais fut un pionnier de l’indépendance des États-Unis avec George Washington, un frère maçon.
Arnaud de la Croix parle aussi des Illuminati au travers du parcours d’Adam Weishaupt. J’ai même rencontré un Ardéchois, né à Villeneuve-de-Berg, qui fut élève des Jésuites à Tournon, un fameux collège, aujourd’hui Lycée Gabriel Faure. Hélas, cet abbé Barruel s’en est pris à Voltaire, à Diderot, à Rousseau, à D’Alembert, confondant Illuminati et Francs-maçons.
Mirabeau passe par là puis vient Mozart. Après trois voyages symboliques lui faisant rencontrer l’eau, l’air et le feu, ce dernier reçoit la lumière et devient apprenti, compagnon et maître-maçon, dans sa loge de Vienne.
Abd El Kader, héros de la résistance à la colonisation de l’Algérie, est à Alexandrie, le 18 juin 1864 où il est initié dans la Loge des Pyramides d’Égypte qui dépend du Grand Orient de France.
J’ai rencontré aussi le roi de l’infox, un certain Léo Taxil qui, anticlérical féroce, se convertit au catholicisme avant de révéler toutes ses supercheries.
Enfin, je ne peux passer sous silence deux francs-maçons, deux auteurs célèbres : Rudyard Kipling et le fameux Hugo Pratt, dessinateur, voyageur et initié. Sorti de l’anonymat grâce à son héros, Corto Maltese, publié par Pif, puis Le Journal de Tintin, il s’inspira, pour un épisode, d’une chasse aux francs-maçons, à Venise, chasse menée par les Chemises noires dont Rolando, son père, faisait partie.
Avec ces quelques éléments, j’espère vous avoir donné envie de vous plonger dans la lecture de La franc-maçonnerie dévoilée, comme me l’a permis Vincent que je remercie.
Ah ! J’oubliais le dernier personnage, Tristan Boulard, déjà cité. Il permet un bilan très intéressant avec son tour du monde en quatre-vingts loges. Je dois aussi préciser qu’après chacun des dix-huit portraits croqués de façon très vivante par Philippe Bercovici, une page entière fait le point, précise, argumente, explique et annonce le portrait à suivre. Là, c’est Arnaud de la Croix qui assume son rôle d’historien.
La franc-maçonnerie dévoilée, c’est vraiment du beau boulot avec une couverture très réussie : les symboles très sérieux et, sur le côté, deux personnages bien curieux. Le premier soulève le rideau, masquant à peine Rudyard Kipling en grande tenue. Ils donnent bien le ton de cette BD jamais ennuyeuse et surtout formidablement instructive.
Chronique illustrée à retrouver sur : https://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/2022/12/la-franc-maconnerie-devoilee-p.bercovici-et-a.de-la-croix.html
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