Antoine Choplin avec une plume délicate et pudique nous offre une intrigue sur la paternité avec tendresse et nostalgie. les scènes ce succédant compose un tableau. L'histoire d'une renaissance lors des retrouvaille d'un père et sa fille après des années de séparations, des retrouvailles s'étirant entre l'automne et l'hivers. L'avant dernier chapitre nous permet de découvrir le chef d'oeuvre de Rei Nato. Un homme juste et humain avec un homme avec beaucoup d'humilité et de droiture. Un texte aussi poétique.
"Cette eau-là, sous l'éclat de la lune, ça ressemblait plus à une robe, pour elle. Une parure. Et pour moi, ça dessinait une route. Et peut-être, pour nous deux ensemble , une sorte de lisière."
"J’ai parlé déjà de la lumière oblique tombant depuis le soupirail sur mes planches de pin. Au matin de chaque belle journée, c’était comme si elle me faisait signe."
"Des caresses bien sûr au long de son ventre, ça oui, et, plus tard, tes premières ruades, comme un miracle, que je guettais au creux de ma paume. Mais aucun mot, ou si peu. Et par sa façon de se taire, c'est comme si elle m'imposait de faire silence moi aussi. Ainsi je retenais les mots qui me venaient, pour parler de toi, de ta naissance prochaine, de la famille que nous allions former. J'en craignais l’écho malheureux dans l'esprit de Kasue, de nature à ranimer en elle ce qui lui déplaisait tant et qu'elle avait décidé de fuir. Les femmes rangées et asservis, obligées à la maternité et à la vie d’épouse.
D'ailleurs, comment s'arrangeait-elle de cela à l'intérieur d'elle-même ? Je te demande pardon, mais ce pourrait-il qu'elle ait imaginé, les premiers temps, se séparer de cet enfant qu'elle portait en elle ? Je me suis bien souvent posé la question. sans que rien de particulier ait pu me conduire à le penser."
Antoine Choplin est un auteur que j’ame retrouver et qui, là, me transporte au Japon.
Masao, ouvrier d’usine, se fait tout petit, ne raconte rien, n’a pas d’amis.
Un jour, en sortant de l’usine, il voit sa fille qu’il na pas vue depuis dix ans. La joie des retrouvailles, la découverte d’Harumi devenue architecte, la nostalgie du déroulement de la vie font que le passé et le présent s’entremêlent d’une belle façon pour connaître mieux sa fille et lui raconter son amour fou pour Kazue, sa mère qui a laissé Masao sonné pour de longues années.
SA barque, celle qu’il a construit de ses propres mains, il a dû la brader à un collègue, dont il est le souffre-douleur, pour payer les études d’architecture de sa fille. Cette baque qu’il répare à nouveau pour rejoindre sa fille, est le fil rouge de cette douce histoire.
Une histoire japonaise narrée avec la douce écriture d’Antoine Choplin, qui, cette fois, ne fait pas référence à des drames historiques. Ses livres courts et denses avec un rythme posé, parlent toujours d’humanité, de résilience, tout en subtilité.
Oui, j’ai aimé cette lecture comme tous les autres livres d’Antoine Choplin. La photo du bandeau de couverture me fait penser à un tableau de Monet
Il n’y a rien à faire autre que se laisser porter par la barque de Masao et d’apprécier
Masao est ouvrier dans une usine sur une île japonaise.
Un soir, en sortant de l'usine, il voit une jeune femme qui semble attendre.
C'est Harumi, sa fille qu'il n'a pas vue depuis plus de dix ans.
Elle est venue travailler sur l'île voisine en tant qu'architecte sur un projet de musée.
Ils vont se rencontrer de nombreuses fois sur une île ou sue l'autre.
Et petit à petit, avec pudeur et délicatesse, ils vont se ré apprivoiser, se redécouvrir, se souvenir.
C'est doux et tendre, lent et poétique.
On est tout à fait dans l'ambiance des romans japonais où le temps sembles s'étirer lentement, où les sentiments semblent difficiles à exprimer.
La relation entre le père et la fille est empreinte d'une tendresse, d'un respect et d'un amour au-delà des mots. C'est vraiment très émouvant.
L'écriture est belle et poétique.
Un court roman qui recèle de bien grands sentiments.
Quel plaisir de retrouver la plume si douce d’Antoine Choplin.
Ce roman nous emmène au Japon, en bord de mer, à la rencontre de Masao, ouvrier dans une usine.
J’ai aimé découvrir peu à peu son passé : sa fille Harumi, la disparition tragique de sa femme et le traumatisme pour Masao.
J’ai aimé sa rencontre avec le gardien du port, leur confiance mutuelle.
J’ai aimé que Harumi construise un musée dans la ville où habite Masao, qu’elle emmène son père visiter une exposition et que son père tombe sous le charme de l’installation bleue, qu’il soit transporté par elle.
J’ai aimé cette idée de construction de barque : comme si avec elle, Masao avait voulu sauver sa femme à postériori. Et j’ai aimé que sa fille construise des musées pour des constructions.
J’ai aimé les constructions artistiques de la mère de Harumi : kimono-fantôme surtout.
Un roman sur le besoin de faire quelque chose de beau de ses mains pour sortir du chagrin.
L’image que je retiendrai :
Celle de la barque colorée de Masao.
https://www.alexmotamots.fr/la-barque-de-masao-antoine-choplin/
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La barque de Masao
La Barque de Masao
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