"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Faiseurs d'anges
Edimbourg, milieu du XIXème siècle. Will Raven étudiant en médecine est à bout de ressources, pire encore, il s'est endetté auprès d'un usurier peu scrupuleux pour aider l'une de ses amies, Evie, prostituée de son état, qu'il retrouve morte un matin … Heureusement, il vient de décrocher un poste d'apprenti chez le Pr Simpson, célèbre obstétricien, une excellente opportunité pour le jeune homme, l'assurance d'une formation de qualité et des avantages non négligeables tels de bons repas ! Avec le Pr Simpson les journées sont exaltantes : le professeur est appelé dans toute la ville pour des accouchements difficiles où il tente d'inciter les femmes à bénéficier des toutes premières anesthésies. le soir, le professeur et ses amis médecins expérimentent eux-mêmes de nouveaux produits, tel le chloroforme par exemple. Mais Will ne peut oublier le décès d'Evie, surtout que d'autres femmes sont mortes, dans des conditions similaires, des femmes pauvres, femmes de chambre ou prostituées, peut-être enceintes…
J'aime beaucoup les thrillers médicaux, et j'ai été vraiment séduite par celui-ci, notamment par le contexte historique particulièrement bien documenté. La médecine au milieu du XIXème siècle est plutôt réservée aux bourgeois, notamment lorsqu'il s'agit de l'obstétrique. Les femmes aisées accouchent à domicile, avec l'aide de sages-femmes et de médecins alors que les plus modestes, dans le meilleur des cas, sont accueillies dans des hôpitaux où le manque d'hygiène et de compétences font des ravages. Les femmes enceintes qui ne souhaitent pas mener à terme leur grossesse ne sont pas mieux loties : on retrouve exactement les mêmes différences de classe, à ceci près que les méthodes des faiseurs d'anges ne sont pas, dans les deux cas, exemptes de risques… Sur ce point, ce roman résonne avec l'actualité récente et la remise en question du droit à l'avortement aux Etats-Unis.
La condition féminine est d'ailleurs au coeur de ce livre car le jeune Will sera aidé dans son enquête par Sarah Fisher, employée de maison chez le Pr Simpson. Sarah est intelligente, futée et ses compétences en médecine dépassent celles de bien des praticiens : pourtant, sa condition de femme lui ôte tout espoir d'une carrière médicale…
Quant à l'intrigue policière, elle est classique mais bien menée, les personnages sont bien campés.
Une belle découverte qui m'a fait penser à la série « The Knick » que j'avais adorée.
Un nouveau roman passionnant qui nous plonge dans le XVIIIème siècle à Édimbourg . Un livre écrit à quatre mains entre un auteur écossais à succès et son épouse anesthésiste .
Rien d'étonnant donc , à ce que nous pénétrions l'univers de la médecine et plus particulièrement celui des obstétriciens . On y accède grâce au jeune Will Raven , tout juste émoulu de l'école de médecine et qui intègre comme stagiaire le cabinet du professeur Simpson . le célèbre médecin , qui soigne sans aucune différence le riche et l'indigent , est reconnu pour ses multiples accouchements “sans douleur” grâce à l'emploi de l'éther qui anesthésie la patiente et facilite ainsi son accouchement bien que certains religieux orthodoxes estiment que cela soit contraire au dogme qui précise “Tu engendreras dans la douleur”. Quand le progrès médical se heurte une nouvelle fois à la religion alors même que des jeunes filles se font engrosser contre leur gré et sont obligées d'aller voir des faiseuses d'ange en toute illégalité , et à leurs risques et périls .
Mais l'apprentissage chaotique du jeune Will va vite s'accompagner d'une enquête policière alors que des assassinats de jeunes femmes se multiplient dans la ville et notamment celui d'une jeune prostituée , Evie , que Will a fréquenté . Il va pouvoir compter dans ses investigations sur l'aide de la jeune Sarah Fischer , femme de chambre du professeur , douée d'une vive intelligence , avide de savoir et rêvant d'un autre avenir que celui que lui permet sa condition . Mais Will doit prendre garde à ne pas rencontrer par mégarde La Fouine ou son géant acolyte Gargantua si il tient à garder la tête froide et le corps en un seul morceau .
Un beau roman historique qui m'a plongé dans cette Écosse d'où les premières découvertes des substances anesthésiques de nouvelles générations sont nées . le fameux Chloroforme découvert par un certain Simpson - la réalité rejoint la fiction - et qui dans la plupart des polars est plutôt employé à mauvais escient par un méchant personnage pour enlever sa victime .
Un polar historique donc doublé d'une quête scientifique à moins que ce ne soit le contraire .
Malgré quelques longueurs , on plonge facilement dans ce récit captivant aux multiples rebondissements grâce à des personnages principaux attachants . le terrain de jeu de nos protagonistes et certaines de leurs accointances douteuses , prête à la découverte de la ville d'Édimbourg en pleine mutation à cette époque : la Vieille Ville , centre-ville mal famé avec ses ruelles étroites , sales et mal éclairées et cette nouvelle partie de la capitale écossaise , à l'architecture plus moderne et plus protectrice . Mais alors que la ville évolue et se modernise , la condition des femmes comme leur place dans cette société patriarcale semble se résumer au seul objectif de se marier et de procréer . Comme en témoigne si bien Wendall Utroi dans son dernier roman (qui se situe quelques années après celui-ci) , leur rôle et leur insoumission au pouvoir des hommes semble encore être un chemin long et semé d'embûches .
Edimbourg, 1847… Les cadavres de femmes démunis sont retrouvés dans les quartiers mal famés de la ville. Pourquoi et comment sont mortes ces pauvres femmes ? Will Raven, apprenti chirurgien, va allier ses connaissances à l’ingéniosité d’une femme de chambre trouver les réponses à ces questions.
Ce roman est au croisement d’un documentaire sur l’avancée des techniques d’anesthésie et d’obstétrique et une enquête policière. Malgré un début un peu long quant à la mise en place des personnages, on se retrouve vite plongée dans l’intrigue interessante.
Ecrire à 4 mains est parfois périlleux… mais C. Brookmyre et M. Haetzman le font superbement bien sous le pseudonyme d’Ambrose Parry.
Le Cœur et la Chair est un roman très bien documenté, premier volet d’une série à venir. Pour ma part l’alchimie a fonctionné et j’ai hâte de découvrir la suite et l’adaptation télévisée de cette saga.
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