Normalienne, Alice Zeniter voit son troisième roman, Sombre dimanche (Albin Michel), couronné de trois prix : Prix du livre Inter, Prix de la Closerie des Lilas, Prix des lecteurs de l'Express.
Normalienne, Alice Zeniter voit son troisième roman, Sombre dimanche (Albin Michel), couronné de trois prix : Prix du livre Inter, Prix de la Closerie des Lilas, Prix des lecteurs de l'Express. Ecrivain et dramaturge, son dernier roman se situe en Hongrie de 1978 à nos...
Normalienne, Alice Zeniter voit son troisième roman, Sombre dimanche (Albin Michel), couronné de trois prix : Prix du livre Inter, Prix de la Closerie des Lilas, Prix des lecteurs de l'Express.
J’entrais dans cette lecture sans trop y croire, ayant lu des avis plus que mitigés ; des copines du Club de Lecture ayant abandonnées.
Et j’ai aimé cette lecture si changeante : j’ai au départ détesté ce groupe terroriste « Empathie violente » et puis j’ai fini par comprendre leur façon d’agir. J’ai au départ eu de la peine pour Tass (Tassadit) qui vit une rupture amoureuse, et puis je n’ai pas aimé qu’elle ne comprenne pas le combat kanak.
Certes, la grossesse en fin de volume parait un peu rajoutée, et l’auteure s’en explique en fin de volume.
J’ai aimé monsieur Emmanuel, le proviseur du lycée dans lequel travaille Tass, empathique à sa façon.
J’ai aimé retrouver ce Caillou perdu au milieu de l’océan ; ce peuple kanak taiseux comme nos vieux paysans métro.
J’ai aimé cette empathie violente qui défait sans violence, qui sape petit à petit, à la manière des anciens colonisateurs.
J’ai découvert que des algériens, marocains, tunisiens avaient eu aussi été déportés en Nouvelle.
J’ai découvert Déwé Gorodé et son écrit « Sous les cendres des conques ».
J’ai découvert Ataï qui mena l’insurrection kanak de 1878 contre les colonisateurs français.
J’ai adoré la « vision » dans la rivière qui permet à Tass de découvrir son histoire familiale : l’arrivée de son grand-père algérien bagnard, son mariage et ses enfants.
Je me suis demandée d’où venait ce titre avant de comprendre qu’il fait référence à la façon dont le groupe « Empathie violente » agit pour déstabiliser les colons.
Un roman passionnant sur l’histoire de la colonisation de la Nouvelle-Calédonie, de ses tribus, de la coutume et de sa signification, et de la difficile / impossible insertion dans le monde européen.
Une citation :
Mais une femme ne se fait pas violer. (…)
Un homme viole une femme.Des hommes violent des femmes. Très souvent. Il y a des hommes qui violent des femmes.Ils ont des corps, des visages te des noms. On ne peut pas accepter qu’ils disparaissent de la phrase. Que le viol reste suspendu derrière eux, après leur passage, mais personne pour l’avoir commis. (p.324)
L’image que je retiendrai :
Celle des partisans d’empathie violente enlevant petit à petit de la terre sous la statue de la poignée de mains Place des cocotiers pour que Jacques Lafleur descende au même niveau que Jean-Marie Tjibaou.
https://www.alexmotamots.fr/frapper-lepopee-alice-zeniter/
A Nouméa, Tass enseigne le français, dans un lycée professionnel. Elle y vit seule, et semble vouloir y rester, malgré la pression de sa mère, qui est retournée en métropole après l’accident de voiture fatal de son mari, lui était originaire de l’île, même si le fil du roman nous fait découvrir la complexité des racines, faites d’un métissage multiple, au hasard des mouvements migratoires et des cahots du colonialisme.
Deux élèves de sa classe, des jumeaux fusionnels attirent son attention, par leur attitude, d’autant qu’ils portent un petit tatouage qui suggère leur sympathie pour un mouvement que les autorités qualifient de terrorisme.
L’’histoire actuelle de l’Archipel, sur les trente dernières années, marquée par un climat de violences sur fond de revendications politiques et sociales est loin d’être simple. Mais comment pourrait-elle l’être quand un peuple se construit sur des bases mouvantes dont le seul point commun est une gouvernance aveugle à la recherche du profit et d’un lieu suffisamment lointain pour bannir de sa vue les indésirables du pays au mépris de siècles d’évolution culturelle propre ?
Un roman intéressant, qui mêle adroitement la grande histoire et une intrigue rencontrée sur des personnages dignes d’intérêt, avec juste ce qu’il faut de réalisme magique, qui sera une belle porte d’entrée sur le monde des ancêtres, riche d’enseignement.
352 pages Flammarion 21 Août 2024
J avais dévorée "l art de perdre " mais ce roman j ai eu beaucoup de mal à le finir. Les destinées et les traditions à Nouméa sont racontées, à mon avis, de façon confuses. La quatrième de couverture promet une histoire avec Tass et des jumeaux qui est finalement très absente. Désolée ce n est pas dans mes habitudes de faire des commentaires aussi négatifs mais j ai peu apprécié ce roman.
Frapper l’épopée nous place au coeur de la Nouvelle-Calédonie à travers le regard de Tass qui revient sur l’île après avoir vécu quelques années en métropole. Professeure de français, elle est troublée par des élèves jumeaux kanaks qu’elle essaie d’aider.
J’ai beaucoup aimé les premiers chapitres de ce roman qui prennent la mesure de la distance qui nous sépare de cet archipel à l’autre bout du monde, et les premiers pas de Tass sur l’île ont prometteurs. Pourtant, je me suis perdue dans ce roman dense qui picore des morceaux d’histoires que j’aurais aimé voir abordés plus en profondeur, comme ce groupe « d’empathie violente » qui permet à l’autrice d’interroger l’invasion de cette île et la légitimité des anciens colons.
La dernière partie plus onirique qui navigue dans les mythes et légendes des kanaks pour raconter l’histoire de l’île m’a donné un regain d’intérêt car c’est une histoire méconnue. On découvre l’ancienne colonie pénitentiaire dans les années 1850, l’arrivée des bagnards, l’invasion des territoires kanaks, et surtout la difficulté pour tous de vivre ensemble.
Je l’ai finalement plus lu comme un documentaire, me permettant de mieux mesurer l’ampleur des révoltes récentes. J’ai apprécié la plume d’Alice Zeniter que je découvre avec ce roman, et qui m’a fait voyager dans « le caillou » m’imprégnant de cette ile dans toutes ses ambiguïtés. Néanmoins le manque de romanesque et la fin abrupte m’ont laissée sur ma faim.
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