"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Emballée au départ, déçue au milieu et j'ai eu du mal à finir. L'histoire de base est bien, mais trop de longueur et une typographie mal adaptée ont eu raison de moi.
Histoire : John Coffey est esclave d'un "bon" maître, mais le fils de ce dernier n'est pas du même avis et tente de mettre la misère quand le père a le dos tourné. Cependant, tout ne va pas se passer comme prévu dans la vie de John. Sa femme et sa fille sont vendues, Jeremie Wright est tué par son fils et John va fuir la plantation pour retrouver sa famille et éviter l'accusation du meurtre de son maître. Dans sa fuite, il prend Ulysse, un cheval dont il s'occupe depuis le départ. Le but ? retrouver celles qu'il aime et gagner la liberté.
L'histoire de base me plaît bien, on est sur un thème compliqué et historique, avec un peu l'ambiance des films tels que Amistad (Spielberg, 1997), Django Unchained (Tarantino, 2012) ou encore 12 years old a slave (McQueen, 2013). Mais très vite, on perd l'objectif de vue qui est de retrouver la famille de John Coffey. On se perd dans des longueurs, des histoires secondaires qui finalement sont les histoires principales. Alors oui, la maltraitance des Indiens est tout aussi importante mais ce n'était pas ce que j'attendais dans ce roman. Ça manque de rythme, de traque, de conviction. Alors, non, je ne veux pas de voyeurisme mais on se doute bien qu'un esclave qui s'enfuit, ne doit pas mener une vie facile et je n'ai pas ressenti cela ici. Il y a un peu de traque, cependant elle a du mal à venir et à se faire oppressante.
Par contre, j'ai bien aimé les clins d'œil proposés par l'auteur comme Tom Sawyer, Huckleberry Finn et leur auteur Mark Twain (même si je n'ai pas totalement saisi le jeu de mot fait par l'auteur), John Coffey, héros du roman La ligne verte (Stefen King, 1996) ou encore Lee Van Cleef (qui ici sera plus un docteur qu'un acteur de western). En fait, toute la première partie du roman, j'avais vraiment l'impression d'être dans l'univers de Tom Sawyer, et cela, avant même que le personnage de Mark Twain apparaisse.
Personnage : Deux personnages principaux : John Coffey et Ulysse, son cheval. Bon, on ne peut pas dire grand-chose sur le cheval à part qu'il est très attaché à John, donc une certaine intelligence marquée. Sur John, on ne peut pas dire beaucoup plus. On s'attend à ce qu'un personnage évolue au cours d'un roman et ce n'est pas trop le cas ici. Au fur et à mesure, il assume sa fuite, n'utilise plus le mot "Monsieur" pour parler de son maître, mais c'est tout. Tout au long du roman, il reste fidèle aux premières lignes écrites. Je trouve cela un peu dommage, toujours sans être dans le voyeurisme, mais j'aurais apprécié un peu plus de pathos. Même certaines scènes à la fin avec lesquelles je pensais tirer une larme, j'ai juste eu un "wais, bon, ok". Même sa femme et sa fille passent au troisième plan alors qu'elles sont censées avoir un rôle important dans la quête de John.
Les personnages secondaires sont majoritairement des alliés, peut-être un peu trop de gentil et pas assez de vrais vilains. Il y en a, mais je trouve qu'on ne fait que les survoler, pas assez de profondeur.
Couverture/résumé : J'aime beaucoup la couverture, elle marque bien l'esprit du roman. Par contre, le résumé est retravaillé, je pense. Il en dit trop, et sans trop de suspense, il faudrait un peu moins de faits.
Plume : Il n'est jamais facile d'écrire et il faut oser se lancer pour publier son roman, surtout en auto-édition. Donc pour cela, bravo à l'auteur. On sent que le texte est travaillé, qu'il y a des recherches pour s'approcher de la réalité, cependant, je n'ai pas totalement adhéré au style de l'auteur. Il sait mener son histoire, il sait où il va, même s'il y a quelques faiblesses dans la construction de l'histoire. Ce qui m'a gêné le plus, ce sont trois points :
La typographie utilisée : les dialogues écrits en italique, des guillemets et non des tirets, des mots en surgras sans utilité, trop d'éléments mis entre parenthèse
La construction des paragraphes/chapitres : Beaucoup trop de paragraphes très courts, tout le texte est écrit comme ça, c'est dommage. Et à l'inverse, des chapitres beaucoup trop longs.
Un dernier point qui est notamment dû à mon travail : des imprécisions sur le gospel/negro spiritual. Bon, ce n'est pas grand-chose, mais ça m'a fait hérisser quelques cheveux.
Hormis cela, ça reste une belle histoire, et je suis sûre qu'avec le temps, la plume de l'auteur va s'améliorer.
Pour résumer, je n'ai pas été conquise jusqu'au bout mais c'est un roman qui mérite le coup d'œil et l'auteur doit être encouragé, donc n'hésiter pas à aller lire cette histoire.
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