Prévu en trois livres, le roman raconte les aventures croisées de deux personnages : Émile, ou Milo, paysan du bocage vendéen élevé par un prêtre ouvert aux idées révolutionnaires, et Cornuaud, ou Belzébuth, originaire du pays de Retz, contraint de s'embarquer à bord d'un navire négrier. Nous les suivrons dans la tourmente révolutionnaire des années 1792 à 1794, l'un semeur de mort malgré lui, l'autre en proie à une colère de moins en moins contrôlable, comme si les faces de ces deux personnages finissaient par se confondre. Comme si l'esprit du mal traqué par Émile n'était finalement que l'éternelle propension de l'homme à trahir ses idéaux. Aux figures historiques telles que Robespierre ou Charrette se mêleront une foule de personnages secondaires comme Perrette, la femme aimée par Émile, Qu'unedent, le sans-culotte nantais, Pierre-Marie, le jeune commis du marais, le chevalier de Béjarre et des êtres de légende : les fradets (lutins), la femme serpent (vouivre ou fée Mélusine). C'est aussi la fin d'un monde et de ses archétypes. Aux Lumières imposées par la Révolution, la Vendée répondra par une radicalisation de la religion professée par les mulotins de Saint- Laurent-sur-Sèvre, un christianisme dépouillé et fervent qui exclut à jamais les vestiges de l'ère préchrétienne.
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