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Paola Pigani

Paola Pigani
Paola Pigani a grandi en Charente dans une famille d'immigrés italiens. Elle vit aujourd'hui à Lyon où elle partage son temps entre son travail d'éducatrice et l'écriture. Après N'entre pas dans mon âme avec tes chaussures (Liana Levi 2013, Piccolo 2014), un premier roman très remarqué, récompens... Voir plus
Paola Pigani a grandi en Charente dans une famille d'immigrés italiens. Elle vit aujourd'hui à Lyon où elle partage son temps entre son travail d'éducatrice et l'écriture. Après N'entre pas dans mon âme avec tes chaussures (Liana Levi 2013, Piccolo 2014), un premier roman très remarqué, récompensé par sept prix littéraires, retraçant l'internement d'une famille manouche au camp des Alliers entre 1940 et 1946, Venus d'ailleurs est son deuxième roman.

Avis sur cet auteur (27)

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    Couverture du livre « N'entre pas dans mon âme avec tes chaussures » de Paola Pigani aux éditions Liana Levi

    Anne-Marie Lemoigne sur N'entre pas dans mon âme avec tes chaussures de Paola Pigani

    Le titre étrange du roman est emprunté à un proverbe tsigane qui dit « qu’on n’entre pas impunément chez les Manouches, ni dans leur présent, ni dans leur mémoire » .

    Paola Pigani entre, elle, doucement, avec bienveillance, chez ces gens « de passage » avec lesquels elle avait partagé des...
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    Le titre étrange du roman est emprunté à un proverbe tsigane qui dit « qu’on n’entre pas impunément chez les Manouches, ni dans leur présent, ni dans leur mémoire » .

    Paola Pigani entre, elle, doucement, avec bienveillance, chez ces gens « de passage » avec lesquels elle avait partagé des moments d’enfance.
    Elle retrouve plus tard des membres d’une de ces familles qui, autour d’une photo prise en 1940, reconstituent pour elle la vie de leur grand-mère Alexienne et des familles manouches des Charentes dans le camp des Alliers, un camp d’internement où 350 nomades furent regroupés à Angoulême entre 1939 et 46 .

    C’est tout un pan mal connu du sort des nomades en France pendant la seconde guerre mondiale qui resurgit dans cet ouvrage.
    Leur nomadisme devant être « éradiqué comme une maladie honteuse », la Kommandantur aidée par la police de Vichy les parque dans ce camp qu’on leur présente comme « un asile de protection » . On les contraint à la sédentarisation, on ne leur permet plus de pratiquer les activités qui les faisaient vivre.
    Misère profonde , perte de leurs rites, de leur fierté, de leur « identité qui prend le poids de la honte » , pour ces fils du vent, ces enfants du voyage, étrangers à une guerre qui n’est pas la leur, perdus dans le froid humide des baraquements, pataugeant dans la boue, affaiblis par le manque de nourriture, la maladie et la vermine .

    Paola Pigani choisit de montrer leur quotidien en se plaçant « du côté des femmes qui dans leur chair ont toujours porté raison et vérité »
    Le personnage central du roman est la grand-mère Alexienne devenue Alba , qu’on suit de 14 à 20 ans, qui passe en 6 ans de l’âge des jeux à celui des amours . Autour de la jeune Alba apparaît tout ce qui constitue le quotidien du camp : la vie de sa famille et celle des baraquements voisins, les échos des faits de la Résistance, les ordres et les interdictions des gardiens, les initiatives des « chariteux » qui tentent d’apporter un peu de soulagement à ces oubliés de la guerre.

    Paola Pigani propose ici un roman chaleureux, souvent poignant. Pleine de tendresse pour ses personnages, mais sans pathos ni manichéisme, elle a su parler avec grâce de l’extrême misère de ces arpenteurs du monde et tirer « d’un silence enseveli » cet épisode mal connu de notre histoire.

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    Couverture du livre « Des orties et des hommes » de Paola Pigani aux éditions Liana Levi

    Clara et les mots sur Des orties et des hommes de Paola Pigani

    Début des années 70, en Charente, Pia est une fillette de onze ans, une fille de la campagne comme on dit. Dans un petit hameau, elle vit au rythme des travaux agricoles avec son frère et ses quatre sœurs. Toujours prête à donner un coup de main à ses parents qui travaillent la terre en fermage...
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    Début des années 70, en Charente, Pia est une fillette de onze ans, une fille de la campagne comme on dit. Dans un petit hameau, elle vit au rythme des travaux agricoles avec son frère et ses quatre sœurs. Toujours prête à donner un coup de main à ses parents qui travaillent la terre en fermage et élèvent quelques vaches laitières. Leurs racines sont en Italie d’où ils sont originaires.

    A travers la voix de Pia, on s’évade dans un champ, on court à en perdre haleine, on observe la nature, petits plaisirs et jeux d’une enfance qui sent le plein air et la débrouillardise. Aider les parents, ramasser le bois ou baratter le beurre au son des rires de la fratrie. Une famille où on se serre la ceinture : les vêtements servent d’un enfant à un autre, pas de dépenses inutiles ou frivoles. Mais c’est aussi l’amour que lui donne ses parents, les vacances chez sa grand-mère, son amie Laure, les conversations sérieuses des adultes autour de la table où les soupirs et les silences trahissent les difficultés et la peur de l'avenir. Les paysans veulent se regrouper et se faire entendre, et parlent de créer un syndicat agricole. Pour Pia, il y a l’entrée au collège et l’internat qui se profile accompagnée d’appréhensions. Une sphère inconnue avec ses codes et ses règles.

    La fin de l’enfance marque le début de l’adolescence et la sécheresse de l’année 1976 précipite la faillite de certains paysans. Son père est obligé de devenir ferrailleur. Si au collège, elle découvre la solitude et les remarques acides, la poésie se fait réconfortante et précieuse. Tandis que les amitiés de l’enfance se délitent certaines fermes se retrouvent inhabitées. Mutation d’un monde agricole où les plus petits sont à l’agonie.

    L'auteure rend un hommage vibrant et nostalgique à un monde paysan et à celui de l’enfance. Il y aurait beaucoup à rajouter car elle aborde également les thèmes de l’exil et de la condition sociale. D'une écriture poétique sans fioriture et avec un sens du détail qui fait mouche, Paola Pigani a su traduire à merveille et avec justesse les sentiments, les perceptions et le regard de l'enfant puis de l'adolescente.
    Ce livre a résonné en moi tant j’y ai retrouvé des souvenirs et des sensations qui ont fait briller mes yeux d’enfants.
    Un roman dont je suis sortie le cœur vrillé d’émotions et avec un sentiment d’une tendresse lumineuse infinie.

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    Couverture du livre « Des orties et des hommes » de Paola Pigani aux éditions Liana Levi

    Joëlle Guinard sur Des orties et des hommes de Paola Pigani

    http://leslivresdejoelle.blogspot.com/2019/03/des-orties-et-des-hommes-de-paola-pigani.html

    La narratrice, Pia, est une fillette de onze ans qui vit avec ses parents et ses quatre frères et sœurs dans une ferme en Charente. C'est une famille de paysans venus d'Italie qui vit dans une grande...
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    http://leslivresdejoelle.blogspot.com/2019/03/des-orties-et-des-hommes-de-paola-pigani.html

    La narratrice, Pia, est une fillette de onze ans qui vit avec ses parents et ses quatre frères et sœurs dans une ferme en Charente. C'est une famille de paysans venus d'Italie qui vit dans une grande précarité, une famille où on "verse à peine un filet de grenadine dans le verre", où les vêtements passent d'un enfant à un autre, où on dort à deux dans le même lit. Ils vivent dans une ferme délabrée et cultivent une terre qui ne leur appartient pas.

    Le père est un paysan-ferailleur qui a installé une casse derrière sa ferme, cet homme très travailleur et joyeux aime chantonner, il a su " partir de rien toujours, planter du futur là où personne n'y croit" mais dans ces années 70, le monde paysan souffre, une terrible sécheresse ruine encore plus ces paysans étranglés par les emprunts contractés au Crédit Agricole. C'est une période où la révolte gronde dans le monde paysan, la lutte s'organise, le syndicalisme agricole se développe et le père devient un Paysan travailleur alors qu'autour de lui certains font faillite, d'autres se suicident. La mère s'occupe de la ferme, des animaux et cuisine de la polenta et des gâteaux, c'est une mère qui "roule l'amour des siens dans la farine... c'est dans ces odeurs de pâte chaude qu'on s'embrasse"

    Pia vit une enfance dans la nature, au milieu des animaux, partageant son temps entre l'école et les corvées car il y a toujours du "pain sur la planche" à la ferme, il faut aider à rentrer le bois, s'occuper des poules, des lapins, plier le linge dans une vie rythmée par les saisons. C'est un quotidien fait de vacances chez sa grand-mère Nonna, de moments partagés avec son amie Laure et son voisin bossu Joël, de complicité avec ses frères et sœurs, de proximité avec une communauté de manouches, de l'attention de jeunes parisiennes en vacances qui leur donnent de temps en temps vêtements et échantillons de parfum, de liberté et de virées en vélo. Un monde où laitier, vétérinaire, inséminateur et rebouteux sont des personnages essentiels, un monde où il est naturel de veiller les morts.

    Mais Pia va devoir partir au pensionnat, un lieu gris dont sa sœur Valma s'est enfuie quelque temps plus tôt. Entre les murs du pensionnat elle va connaitre la solitude et le silence "Même ensemble, on est seuls, incapables de parler de ce qui nous manque" , " L'ennui a la hauteur des murs qui nous encerclent." Heureusement elle trouve refuge dans la musique et dans la poésie avec son cahier d'essai, son dictionnaire Larousse cadeau de communion " avec la poésie, chaque jour je pousse les murs et le temps".

    En grandissant elle va comprendre le désir d'enracinement de ses parents, le mal de l'Italie et la douleur de l'exil qu'ils tentent de cacher." "T'as pas de mort ici, toi?" pas de mort, ça veut dire qu'on n'est pas de là ? Pas plus de racines aux pieds qu'à nos disparus?". Pour elle, bientôt ce sera le temps des envies d'ailleurs.

    J'ai été immédiatement emportée par l'écriture de Paola Pigani, par l'atmosphère parfaitement restituée dès les premières pages, par ce pays où "les bêtes ont plus de valeur que tout". La corvée des caillasses, le moment où on tue le cochon, l'heure des vaches, la vente du lait posent d'emblée le décor de ce monde vu au travers du regard d'une enfant. Paola enchaine les phrases qui vont à l'essentiel sans descriptions à n'en plus finir, multiplie les expressions poétiques que j'ai vite renoncé à noter tellement elles sont nombreuses. L'écriture est vive, virevoltante avec des phrases courtes dans la première partie pour devenir plus posée avec des phrases plus longues quand Pia sort de l'enfance et que son regard sur son monde environnant change et devient plus aiguisé .
    Dans ce récit d'une vie de paysans racontée au travers de multiples scènettes de la vie quotidienne, Paola n'introduit aucun romanesque superflu, les personnages sont juste esquissés mais au combien émouvants, il y a le frère, les sœurs, l'émouvante Mimi au pensionnat, les amis d'enfance que l'entrée dans l'adolescence séparera, Christophe, le fils de l'Aboyeur... beaucoup vivent des choses difficiles " Dans notre petit pays, tout se sait, tout se tait", chacun pourrait être le héros d'un prochain roman...
    A travers le regard d'une enfant qui observe sans jamais juger, Paola rend un superbe hommage à la terre de l'enfance et à un monde paysan âpre qu'elle sait rendre terriblement humain. Elle interroge avec profondeur la question des racines, du conditionnement social, de l'exil avec son lot de douleurs, des thèmes qui lui sont chers. J'ai aussi beaucoup aimé la façon dont elle évoque le pouvoir de la littérature sur son héroïne.
    Sensibilité, délicatesse, simplicité, capacité d'évocation et poésie qualifient pour moi l'écriture de Paola Pigani qui parvient à merveille à éveiller tous les sens du lecteur dans ce roman qui semble très personnel.

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    Couverture du livre « Venus d'ailleurs » de Paola Pigani aux éditions Liana Levi

    asmartel sur Venus d'ailleurs de Paola Pigani

    Sentiment de déjà lu, c'est très bien les 2 versions mais c'est un sujet trop sensible actuellement et trop d'actualité.

    Sentiment de déjà lu, c'est très bien les 2 versions mais c'est un sujet trop sensible actuellement et trop d'actualité.

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