Taïna, indienne des Caraïbes, a été instruite dès son enfance pour devenir chamane, mais Christophe Colomb et les Espagnols arrivent...
Une jeune femme retourne au pays, petit village de Provence tapi sous l'écrasante chaleur de l'été 1945. Gabrielle apprend qu'à la ferme voisine, un drame est arrivé aux Roccetti, une famille d'émigrés italiens, avec qui elle a grandi, à côté de la ferme de sa mère. Gabrielle n'arrive pas à croire à toute cette horreur, et grâce à l'arrivée opportune d'un étranger, elle va essayer de délier les langues pour faire la vérité sur la disparition tragique des membres de la famille. Emma Locatelli nous livre un véritable petit bijou construit sur la haine mais aussi l'amour, l'amour fraternel, paternel et universel qui peuvent transformer des êtres humains en bêtes féroces. Un roman dur, vrai, qui ne laisse pas de place à la demi-mesure, écrit dans un style paradoxalement poétique et soutenu. Des personnages stigmatisés par le chagrin et portés par la Haine, auxquels ont fini par s'attacher, car tellement vivants. Je découvrais cette écrivaine et son œuvre, j'ai tout simplement adoré.
Dans cette Provence de l'immédiat après-guerre, l'ambiance est plombée : le soleil tape fort et les consciences sont tiraillées. Ceux qui ont quelque chose à se reprocher ne sont pas les plus discrets. Il s'en est passé des choses à la Libération et toutes ne sont pas bonnes à dire !
Dans un roman réellement captivant, à mi-chemin du roman historique et du polar, Emma Locatelli nous emmène dans les secrets de famille et les ragots de village. De ceux qui applaudissent quand on tond les "paillasses à boches" mais qui ont traité avec l'allemand conquérant, les résistants de la dernière heure, et même ces supposées "belles âmes" : tous ont quelque chose à cacher !
L'auteur promène sa belle plume sur les rancœurs et les jalousies, sur la vengeance et le chagrin et c'est très réussi !
Du soleil qui sèche l'air aux confidences arrachées, de cette terre ingrate aux mensonges qui ne sont pas où l'on croit, Emma Locatelli joue avec les mots et les sentiments de ces personnages, leur donnant vie.
Un roman (policier ?) qui happe le lecteur dans une spirale angoissante. Formidable !
Comment, profitant des vicissitudes de la guerre, la rancune, la jalousie, la soif d’honneur et de vengeance poussent les êtres aux pires extrémités. Emma Locatelli ouvre grand la boite de Pandore… La 4ème de couverture fait référence à Claudel et à Japrisot, c’est vrai, on pense aux Ames grises et à Un long dimanche de fiançailles, pour l’intrigue liée à la guerre et peut-être aussi pour la richesse du style. On pense également au roman de Pierre Magnan, la Maison assassinée. Mais pour la critique teintée d’acide de l’époque, je trouve personnellement que la veine, toutes proportions gardées, est plus proche de Week-end à Zuydcoote de Merle et d’Uranus de Marcel Aymé. Bref, que du lourd ! Locatelli ne se détourne jamais de son but, creusant au fil des pages malaise et fascination, jusqu’au point final. Le récit est rude et la plume magnétique, ce livre est digne des meilleurs romans noirs. Excellent !
Sous la forme d’un récit-confidence la narratrice raconte son histoire, dix après le drame qu’elle a vécu.
La trame du livre est tissée à partir d’une enquête autour d’un meurtre familial mais les liens s’entrecroisent, étoffant ce qui aurait pu n’être qu’un simple roman policier en un roman dense, à multiples facettes. On y trouve une jolie galerie de personnages. Le récit fait souvent des allers-retours entre passé lointain (l’enfance de la narratrice et de sa petite sœur), passé proche (les épisodes les plus tragiques de la Seconde guerre mondiale) et présent de la narration (l’immédiat après-guerre). Ces flash-back donnent une certaine ampleur au récit qui se déroule le temps d’un été accablant de chaleur.
Le choix d’imaginer une intrigue qui trouve son essence dans « dérives » de la Libération était plutôt audacieux. Il faut donc avoir l’esprit ouvert à des révélations à contre courant de ce que l’on entend d’ordinaire sur l’état d’esprit des français à cette époque...
La dureté du sujet est estompée par la limpidité de l’écriture et par la présence des deux principaux personnages féminins du livre : Gabrielle et Louise, deux vraies héroïnes de littérature tout comme on les aime, fragiles, révoltées, tragiques.
Un très beau livre, ténébreux, captivant, d’une grande force, qui nous décrit les hommes tel qu’ils peuvent être, dans toute leur ignominie ou leur poignante humanité.
La perspective d’une adaptation devrait tenter un réalisateur car il y a là de quoi faire un superbe film !
Provence, juillet 1945. Gabrielle revient à Bayon après des années d'absence. A priori, rien a changé. La ferme familiale a continué son lent délabrement et sa mère n'a rien perdu de sa hargne te de sa méchanceté. Pourtant, le temps et la guerre ont fait leur oeuvre. Louise, sa petite soeur, n'est plus l'enfant qu'elle a laissée derrière elle. Louise est devenue une femme, une Marilyn provençale, qui fait tourner la tête de tous les hommes. Jean, son frère aîné, le fils prodige, le préféré, s'est pris une balle dans la tête qui l'a laissé handicapé, grand bébé que sa mère nourrit à la cuillère. Mais ce qui bouleverse véritablement Louise, c'est le sort tragique des Rocetti, les habitants de la ferme voisine. C'est dans cette famille italienne qui l'accueillait comme une fille que Louise venait se réfugier quand elle n'en pouvait plus du harcèlement maternel et de l'impuissance paternelle. Comment pourrait-elle croire qu'un jour funeste de l'été 44, Pietro Rocetti a tué tous ses enfants puis s'est donné la mort, laissant sa femme Maria mourir de chagrin?! Louise s'interroge mais le village ne veut pas remuer le passé et elle ne rencontre que silence ou hostilité. Quand Paul Morand, un géologue, s'installe pour quelques mois dans la ferme des Rocetti, elle trouve en lui l'allié qui va l'aider dans sa recherche de la vérité.
Situé dans l'immédiate après-guerre, le récit d'Emma LOCATELLI ne se contente pas, pourtant, d'être simplement un roman historique. Certes, elle y évoque la guerre, l'exode les bombardements et aussi la résistance, la collaboration, l'épuration mais c'est aussi une quête de la vérité, une enquête sur un drame qui, de rebondissements en découvertes, de coups de théâtre en secrets dévoilés, va conduire à un nouveau drame. S'y croisent des résistants de la dernière heure, des femmes tondues, des manipulateurs, des meurtriers, tant de personnages façonnés par la guerre qui essaient de reprendre le cours de leur vie en laissant parfois leur conscience de côté. Petit à petit, on découvre l'origine de toutes ces aigreurs, de ces haines au fond des coeurs.
Manipulation, folie, identités cachées, vengeance, le lecteur est promené dans la noirceur de l'âme humaine jusqu'à la dernière page.
Les haines pures est un grand roman, qui tient du thriller, du roman psychologique et du roman historique. A découvrir absolument.
Contre toute attente, je n'ai pas été emballée plus que cela. Attachant mais long (une perspective cinématographique ?) et peut-être n'avais-je pas envie de me projeter si loin, en 1945 !
Difficile de classer ce roman dans un genre précis, historique, policier, psychologique. J’ai été happée par cette histoire de crimes et de manipulation. Il y a tout un climat lourd de frustrations et de violence mais aussi de très beaux passages sur la souffrance d’une jeune femme, Gaby, tiraillée d’un côté par sa volonté de vivre et d’aimer, et de l’autre par son dégoût pour ses semblables.
Dans un style envoûtant, Emma Locattelli peint le tableau saisissant d’une France provinciale engluée dans les séquelles de la seconde guerre mondiale.
Merci aux lecteurs de ce site de m’avoir fait découvrir ce livre. Les phrases résonnent encore après avoir refermé la dernière page. Je ressors de ce roman enchantée par l’histoire et par le style. Un gros coup de coeur !
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Une belle adaptation, réalisée par un duo espagnol, d'un des romans fondateurs de la science-fiction, accessible dès 12 ans.
Merci à toutes et à tous pour cette aventure collective
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