Des incontournables et des révélations viendront s'ajouter à cette liste au fil des semaines !
Cette autobiographie est un hymne à la culture russe, aux auteurs russes. A la littérature toute entiere.
Comment ne pas être fasciné par ses clichés en noir et blanc, ses flashes entre deux pages, d'une June au bras d'Henry Miller, aperçus, croisés.
Comment ne pas en redemander encore, de ces phrases brillamment écrites, quand à chaque tour ou détour, se découpent la silhouette de Maiakovski, Akhmatova, Gorki, Blok ou Nabokov.
Et on tourne les pages en retenant son souffle, sur la pointe des pieds, pour ne pas les effrayer ces fantômes-la qu'on admire tellement et dont on approche dans le regard de Nina Berberova.
Rythmique parfaite de chaque phrase, en bonne poète. Pas un mot de trop, pas une phrase inutile. Ce n'est pas vraiment sa vie qu'elle raconte, ou alors dans les grandes lignes.
On est là, bien calé dans sa pupille, et on assiste à l'agonie d'une certaine Russie, de son art, de son talent, le communisme tue, indirectement au pas. On arpente les rues de Paris, pauvres, affamés, le ventre est creux peut-être, mais la tête est pleine, d'idées, de combats, d'envies. Une autre Bohême, celle du début du XXe siècle, quand c'est plus facile d'être russe et chauffeur de taxi en France, que de faire entendre le cri d'une intelligentsia qu'on bâillonne jusqu'à l'asphyxie.
Amoureux de la poésie, de la culture russe, des jolies phrases qui ne se donnent pas de grands airs, ne passez surtout pas votre chemin ! Nina Berberova souligne et ne se trompe pas d'essentiel.
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